Zoom Coup de Pouce
Sortie : le 23 Avril 2008
VU - 3 Zooms
Film français, allemand, israélien réalisé par Eran Riklis
Avec : Hiam Abbass, Ali Suliman...
Comédie dramatique - 1h46
Rencontre Ciné-Zoom avec Eran Riklis à Paris.
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PRIX DU PUBLIC AU FESTIVAL DU FILM DE BERLIN 2008
Titre original : Lemon Tree
Distributeur : Océan Films
Site officiel : NC
Mais une veuve palestinienne n'est pas libre de ses actes surtout lorsqu'une simple affaire de voisinage devient un enjeu stratégique majeur. Elle va trouver une alliée inattendue en la personne de l'épouse du ministre. Entre les deux femmes s'établit une complicité qui va bien au-delà du conflit israélo-palestinien...
Rencontre avec Eran Riklis à Paris.
Eran Riklis : "Ce film est inspiré d'une histoire vraie, ce n'était pas des citrons, mais des oliviers qui étaient à la base du conflit. Les citrons sont à la fois doux et amères, c'est plus métaphorique pour un film. C'est un fait-divers très réaliste et il y a beaucoup d'histoires comme cela à la frontière israélo-palestinienne. Pour la sécurité, les gouvernements des deux camps font beaucoup de choses ridicules. Ce fut difficile pour nous d'écrire le personnage du ministre israélien : il fallait aussi montrer ses connaissances du conflit, transmises par le père. Ce n'est pas un film féministe, si les femmes avaient le pouvoir, ce n'est pas certain que cela irait mieux. Il fallait avec ce film, s'intéresser à elles. La différence avec "La fiancée syrienne", c'est que c'est peut être un film plus pessimiste. Dans "La fiancée", il était question de passer les frontières, là, la relation qui se créait entre les deux femmes de chaque côté, n'est pas évidente. C'est l'influence du réalisme social : d'un côté une femme de ministre israélienne et de l'autre une femme pauvre israélienne. Le film parle d'un éveil de conscience, ce sont les mêmes sentiments des deux côtés. Ce qui m'intéresse, c'est de montrer comment les événements nous affectent personnellement. Ce phénomène quotidien est affecté par des décisions qui sont prises loin de chez soi."
"Pour les enfants, l'Amérique mythique est une promesse d'avenir et de réussite, c'est pour cela qu'ils font des études là-bas, dans chacune des familles. Je trouve que c'est plus inquiétant d'essayer de construire un avenir sans leurs racines. Il y a un risque pour moi, d'être traité de pro-palestiniens, mais je ne suis ni pro, ni anti et j'aime mettre en scène des expériences humaines et être sincère par rapport à cela. On marche toujours sur du verre avec ce type de film. Je n'ai pas voulu faire du politiquement correct, ne pas traiter la violence et ne pas être didactique. Je m'attache aux bons côtés, je ne suis pas naïf. Ce film met plus en scène du silence, plus que des mots. C'est le silence de l'incertitude, quand on ne sait pas ce qu'il faut dire : certains mots ont fait tellement de mal par le passé, qu'il faut réfléchir avant d'en rajouter. En prenant de l'âge, on réalise que le compromis est quelque chose qui peut être intéressant. C'est le respect qui manque entre ces deux peuples, tout est possible, on pourrait faire un paradis : il y a tout ce qu'il faut. J'aime parler de sujets importants, qui m'interpellent. Le modèle des modèles pour moi en cinéma, c'est "La grande illusion" de Jean Renoir, sont côté humaniste dans cette guerre mondiale. J'ai fait ce film pour que l'on regarde, mais que l'on ne juge pas ce qui se passe des deux côtés."
"Avant de faire les deux films dont je parle dans cet entretien, j'étais un réalisateurs israélien un peu macho : j'ai fait ces films pour voir les différentes facettes des femmes. "La femme méditerranéenne est une victime, mais elle gouverne" : je ne sais plus qui l'a écrite, mais j'aime cette phrase, car les femmes gagnent toujours pour finir."
Propos recueillis par Gérard Chargé.
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