Index de l'article |
---|
PEDRO ALMODOVAR |
Sa filmographie |
Toutes les pages |
Page 1 de 2
Réalisateur, scénariste et producteur espagnolNé le 24 septembre 1949 à Calzada de Calatrava dans la province de Ciudad Real et la communauté autonome de Castille-La Manche, en Espagne. Pedro Almodóvar Caballero est l'un des cinéastes emblématiques de la nouvelle vague espagnole. Il déménage avec ses parents à l'âge de 8 ans en Estrémadure. Issu d'une famille relativement pauvre de muletiers d'une région ravagée par la Guerre d'Espagne, il grandit entouré de femmes, ce qui ne sera pas sans conséquence sur son cinéma. Élève particulièrement doué, il étudie chez les Pères Salésiens et les Franciscains, une expérience douloureuse qui lui fera perdre la foi et motivera une certaine aversion pour la religion. Pour se détendre et sortir du carcan strict de cette éducation, il fréquente assidûment les salles obscures.
Vers 18 ans, il quitte sa maison seul pour s'installer à Madrid, sans argent et sans travail, mais avec un projet très concret étudier le cinéma et en faire son métier. Il lui est impossible de s'inscrire à l'école officielle du cinéma puisque Franco vient juste de la fermer. Dans la mesure où il ne peut apprendre le langage cinématographique, il décide d'en apprendre le fond en multipliant ses expériences artistiques personnelles dans différents domaines. Malgré la dictature, Madrid représente, pour un adolescent provincial, la culture, l'indépendance et la liberté.
Il survit grâce à divers petits métiers et s'achète sa première caméra super 8 après avoir décroché un emploi à la Compagnie nationale de téléphone d'Espagne. Il y travaille douze ans comme employé de bureau. Le matin, à la Compagnie de téléphone, il apprend à connaître la classe moyenne espagnole qui vit les débuts de la société de consommation, avec ses grands drames et ses petites misères. Il fait la connaissance de Carmen Maura, ce qui l'entraîne à faire du théâtre au sein de la troupe indépendante "Los Goliardos" (au sein de laquelle il montre un goût certain pour le travestissement), et fonde un groupe punk-rock parodique "Almodovar y McNamara".
Il collabore à diverses revues underground et écrit des nouvelles dont certaines sont publiées. Il a aussi réalisé des romans-photos au cours de sa jeunesse. Il fait également partie d'une troupe de théâtre amateur et d'un groupe punk rock avant de commencer sa carrière cinématographique.
Entre 1974 et 1985, il réalise plusieurs courts métrages en amateur, remarqués dans le milieu underground. Son tout premier long métrage "Folle... folle... fólleme Tim!" ne fait pas l'objet d'une carrière commerciale. Mais en 1980, son premier film distribué, "Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier", se démarque déjà par sa liberté de ton, son goût pour les marginaux puis pour les aléas sentimentaux et sexuels. Ce film marque sa première collaboration avec l'actrice Carmen Maura. Bien que le jeune réalisateur soit beaucoup critiqué à ses débuts, le succès va croissant.
Alors que le mouvement culturel la Movida se développe, il tourne "Le Labyrinthe des passions" et "Matador" qui révèlent Antonio Banderas. Scénariste et réalisateur, il ajoute une corde à son arc en 1986, en fondant avec son frère Agustin Almodovar (qui abandonne sa carrière d'ingénieur en chimie pour produire des films), la société de production El Deseo (le désir). Le premier film produit par la société est "La Loi du désir" (sixième long métrage du cinéaste) en 1987. Par la suite, ils produiront tous les films réalisés par Pedro Almodóvar. Ce dernier prouve qu'il peut être omniprésent sur un projet en enfilant également les costumes de chef décorateur et de compositeur. A l'instar de son frère, il lui arrive même de faire quelques apparitions hitchcockiennes dans certains de ses films, comme dans "La Loi du désir".
C'est au loufoque et bariolé "Femmes au bord de la crise de nerfs", avec Carmen Maura et Rossy De Palma, récompensé par 5 Goyas du cinéma espagnol en 1989, qu'il doit sa notoriété internationale. Le cinéaste se montrant fidèle à ses acteurs, son cinéma est truffé de figures récurrentes, parmi lesquelles Carmen Maura, Victoria Abril, Penélope Cruz, ou encore Antonio Banderas, seule icône masculine de la filmographie de ce "réalisateur à femmes". Il entame sa phase de films colorés et excentriques qui feront sa renommée hors de ses frontières. Il tourne ensuite avec sa nouvelle icône Victoria Abril, star d’"Attache Moi !",
L'omniprésente thématique sexuelle des œuvres d'Almodóvar dérange et on le taxe de vulgarité mais il va tout de même s'imposer comme l'une des têtes de proue de la Movida espagnole.
"Talons aiguilles", avec Victoria Abril et Marisa Paredes, semble marquer un tournant dans sa carrière tout en gardant son habituelle structure narrative, d'une extrême densité et préservant ses références à la culture populaire, le metteur en scène délaisse le kitsch et l'outrance pour explorer une difficile relation mère-fille et revisiter les codes du mélodrame. Victoria Abril est ensuite une créature passée sous les mains expertes de Jean-Paul Gaultier dans "Kika"..
En 1992 il fait partie du jury des longs métrages lors du Festival de Cannes 1992 sous la présidence de Gérard Depardieu.
En 1999, il surprend critique, public et profession avec l'émouvant "Tout sur ma mère" qui évoque le parcours d'une femme reconstruisant sa vie après la mort accidentelle de son fils. Le film remporte quelques-unes des récompenses cinématographiques internationales les plus prestigieuses tels l'Oscar 1999 et le César du meilleur film étranger, le Prix de la mise en scène à Cannes et les Goyas du meilleur film et du meilleur réalisateur. Une de ses actrices favorites est Victoria Abril que certains de ses films ont imposée comme actrice majeure en France.
Dans cette veine, sort trois ans plus tard "Parle avec elle", considéré par la critique comme son œuvre la plus mature et la plus aboutie. Il rafle l'Oscar du Meilleur scénario, cinq prix EFA, deux BAFTA, le Nastro d'Argento, le César et beaucoup d'autres prix partout de par le monde, exception faite de l'Espagne.
En 2004, il a l'honneur d'ouvrir la 59e cérémonie du Festival de Cannes avec son film "La Mauvaise Éducation", une première pour un film espagnol. Avec ce film intimiste rappelant l'adolescence du réalisateur chez les Franciscains, il révèle un nouveau talent en la personne de Gael Garcia Bernal. Le film connait un succès controversé. Malgré tout, le film sera applaudi par les critiques et le public, faisant 1 085 347 entrées en France.
Il est l'une des figures publiques les plus emblématiques engagé contre l'intervention militaire en Irak. Il désapprouve le soutien qu'apporte le gouvernement espagnol aux États-Unis. Avec Fernando Fernán Gómez et Leonor Watling, il a été chargé de lire le manifeste contre la guerre et le gouvernement de José María Aznar lors de la grande manifestation (qui a réuni entre 660 000 et 990 000 mobilisants) à Madrid le 15 février 2003.
En 2006 "Volver", un portrait presque autobiographique de trois générations de femmes au sein de la classe ouvrière, est également très bien reçu par la critique comme par le public. L'actrice principale en est Pénélope Cruz qui avait participé à la production d'"En chair et en os" et "Tout sur ma mère" et il retrouve après 17 ans d'absence sa première égérie, Carmen Maura.
En 2008, il tourne de nouveau avec Pénélope Cruz un film sur le cinéma et la jalousie "Étreintes brisées" (Los Abrazos rotos).
En 2011, il poursuit avec le thriller sombre "La piel que habito" est présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2011. Ce nouveau film est une adaptation libre du roman français "Mygale" de Thierry Jonquet. C'est la deuxième fois que le réalisateur s'appuie sur une œuvre littéraire, après "En chair et en os". En 2013, il revient à la comédie décalée qui l'a fait connaître à ses débuts avec "Les Amants passagers".
Depuis plusieurs années, il fait partie des réalisateurs internationaux qui concilient succès populaire et cinéma d'auteur, anticonformisme et indépendance d'esprit avec des films très écrits, visuellement sophistiqués, toujours surprenants dans l'élaboration de leurs intrigues et qui restent malgré tout très appréciés du grand public.
Début 2015, il annonce travailler sur un nouveau projet et dévoile en mai le casting de son nouveau film. Il s'entoure notamment d'acteurs du petit écran espagnol dont Adriana Ugarte et Michelle Jenner. D'abord intitulé "Silencio", le réalisateur décide finalement de changer le titre et renomme le film "Julieta", la première affiche est dévoilée en juillet 2015 mais la date de sortie n'est pas encore connue. Le film évoque des thématiques qui lui sont chères comme celles du destin, de la culpabilité et de cette force mystérieuse et insondable qui nous pousse à quitter les personnes que nous aimons. La fuite de documents Panama Papers confirme de façon publique son implication dans le scandale financier.
Il survit grâce à divers petits métiers et s'achète sa première caméra super 8 après avoir décroché un emploi à la Compagnie nationale de téléphone d'Espagne. Il y travaille douze ans comme employé de bureau. Le matin, à la Compagnie de téléphone, il apprend à connaître la classe moyenne espagnole qui vit les débuts de la société de consommation, avec ses grands drames et ses petites misères. Il fait la connaissance de Carmen Maura, ce qui l'entraîne à faire du théâtre au sein de la troupe indépendante "Los Goliardos" (au sein de laquelle il montre un goût certain pour le travestissement), et fonde un groupe punk-rock parodique "Almodovar y McNamara".
Il collabore à diverses revues underground et écrit des nouvelles dont certaines sont publiées. Il a aussi réalisé des romans-photos au cours de sa jeunesse. Il fait également partie d'une troupe de théâtre amateur et d'un groupe punk rock avant de commencer sa carrière cinématographique.
Entre 1974 et 1985, il réalise plusieurs courts métrages en amateur, remarqués dans le milieu underground. Son tout premier long métrage "Folle... folle... fólleme Tim!" ne fait pas l'objet d'une carrière commerciale. Mais en 1980, son premier film distribué, "Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier", se démarque déjà par sa liberté de ton, son goût pour les marginaux puis pour les aléas sentimentaux et sexuels. Ce film marque sa première collaboration avec l'actrice Carmen Maura. Bien que le jeune réalisateur soit beaucoup critiqué à ses débuts, le succès va croissant.
Alors que le mouvement culturel la Movida se développe, il tourne "Le Labyrinthe des passions" et "Matador" qui révèlent Antonio Banderas. Scénariste et réalisateur, il ajoute une corde à son arc en 1986, en fondant avec son frère Agustin Almodovar (qui abandonne sa carrière d'ingénieur en chimie pour produire des films), la société de production El Deseo (le désir). Le premier film produit par la société est "La Loi du désir" (sixième long métrage du cinéaste) en 1987. Par la suite, ils produiront tous les films réalisés par Pedro Almodóvar. Ce dernier prouve qu'il peut être omniprésent sur un projet en enfilant également les costumes de chef décorateur et de compositeur. A l'instar de son frère, il lui arrive même de faire quelques apparitions hitchcockiennes dans certains de ses films, comme dans "La Loi du désir".
C'est au loufoque et bariolé "Femmes au bord de la crise de nerfs", avec Carmen Maura et Rossy De Palma, récompensé par 5 Goyas du cinéma espagnol en 1989, qu'il doit sa notoriété internationale. Le cinéaste se montrant fidèle à ses acteurs, son cinéma est truffé de figures récurrentes, parmi lesquelles Carmen Maura, Victoria Abril, Penélope Cruz, ou encore Antonio Banderas, seule icône masculine de la filmographie de ce "réalisateur à femmes". Il entame sa phase de films colorés et excentriques qui feront sa renommée hors de ses frontières. Il tourne ensuite avec sa nouvelle icône Victoria Abril, star d’"Attache Moi !",
L'omniprésente thématique sexuelle des œuvres d'Almodóvar dérange et on le taxe de vulgarité mais il va tout de même s'imposer comme l'une des têtes de proue de la Movida espagnole.
"Talons aiguilles", avec Victoria Abril et Marisa Paredes, semble marquer un tournant dans sa carrière tout en gardant son habituelle structure narrative, d'une extrême densité et préservant ses références à la culture populaire, le metteur en scène délaisse le kitsch et l'outrance pour explorer une difficile relation mère-fille et revisiter les codes du mélodrame. Victoria Abril est ensuite une créature passée sous les mains expertes de Jean-Paul Gaultier dans "Kika"..
En 1992 il fait partie du jury des longs métrages lors du Festival de Cannes 1992 sous la présidence de Gérard Depardieu.
En 1999, il surprend critique, public et profession avec l'émouvant "Tout sur ma mère" qui évoque le parcours d'une femme reconstruisant sa vie après la mort accidentelle de son fils. Le film remporte quelques-unes des récompenses cinématographiques internationales les plus prestigieuses tels l'Oscar 1999 et le César du meilleur film étranger, le Prix de la mise en scène à Cannes et les Goyas du meilleur film et du meilleur réalisateur. Une de ses actrices favorites est Victoria Abril que certains de ses films ont imposée comme actrice majeure en France.
Dans cette veine, sort trois ans plus tard "Parle avec elle", considéré par la critique comme son œuvre la plus mature et la plus aboutie. Il rafle l'Oscar du Meilleur scénario, cinq prix EFA, deux BAFTA, le Nastro d'Argento, le César et beaucoup d'autres prix partout de par le monde, exception faite de l'Espagne.
En 2004, il a l'honneur d'ouvrir la 59e cérémonie du Festival de Cannes avec son film "La Mauvaise Éducation", une première pour un film espagnol. Avec ce film intimiste rappelant l'adolescence du réalisateur chez les Franciscains, il révèle un nouveau talent en la personne de Gael Garcia Bernal. Le film connait un succès controversé. Malgré tout, le film sera applaudi par les critiques et le public, faisant 1 085 347 entrées en France.
Il est l'une des figures publiques les plus emblématiques engagé contre l'intervention militaire en Irak. Il désapprouve le soutien qu'apporte le gouvernement espagnol aux États-Unis. Avec Fernando Fernán Gómez et Leonor Watling, il a été chargé de lire le manifeste contre la guerre et le gouvernement de José María Aznar lors de la grande manifestation (qui a réuni entre 660 000 et 990 000 mobilisants) à Madrid le 15 février 2003.
En 2006 "Volver", un portrait presque autobiographique de trois générations de femmes au sein de la classe ouvrière, est également très bien reçu par la critique comme par le public. L'actrice principale en est Pénélope Cruz qui avait participé à la production d'"En chair et en os" et "Tout sur ma mère" et il retrouve après 17 ans d'absence sa première égérie, Carmen Maura.
En 2008, il tourne de nouveau avec Pénélope Cruz un film sur le cinéma et la jalousie "Étreintes brisées" (Los Abrazos rotos).
En 2011, il poursuit avec le thriller sombre "La piel que habito" est présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2011. Ce nouveau film est une adaptation libre du roman français "Mygale" de Thierry Jonquet. C'est la deuxième fois que le réalisateur s'appuie sur une œuvre littéraire, après "En chair et en os". En 2013, il revient à la comédie décalée qui l'a fait connaître à ses débuts avec "Les Amants passagers".
Depuis plusieurs années, il fait partie des réalisateurs internationaux qui concilient succès populaire et cinéma d'auteur, anticonformisme et indépendance d'esprit avec des films très écrits, visuellement sophistiqués, toujours surprenants dans l'élaboration de leurs intrigues et qui restent malgré tout très appréciés du grand public.
Début 2015, il annonce travailler sur un nouveau projet et dévoile en mai le casting de son nouveau film. Il s'entoure notamment d'acteurs du petit écran espagnol dont Adriana Ugarte et Michelle Jenner. D'abord intitulé "Silencio", le réalisateur décide finalement de changer le titre et renomme le film "Julieta", la première affiche est dévoilée en juillet 2015 mais la date de sortie n'est pas encore connue. Le film évoque des thématiques qui lui sont chères comme celles du destin, de la culpabilité et de cette force mystérieuse et insondable qui nous pousse à quitter les personnes que nous aimons. La fuite de documents Panama Papers confirme de façon publique son implication dans le scandale financier.
En 2017, il est choisi pour présider le jury du 70e Festival de Cannes, succédant ainsi à George Miller.
Photos: Thierry Vaslot (CZ / A.C.R.)
< Préc | Suivant > |
---|