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KORE-EDA HIROKAZU |
Sa filmographie |
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Réalisateur japonaisNé le 6 juin 1962 à Tokyo, Hirokazu Kore-eda d'une mère cinéphile qui lui montre de nombreux films pendant son enfance, dont ceux avec Ingrid Bergman, Joan Fontaine ou Vivien Leigh. Son père a été soldat de l'armée japonaise de Manchourie à l'âge de 20 ans. Il est fait prisonnier par les Russes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis envoyé en camp de travail en Sibérie. Libéré au début de 1950, il ne se remettra jamais de cette épreuve, ne trouvant pas de travail stable. Il découvre le cinéma de Fellini, en particulier "La strada" et "Les Nuits de Cabiria", de Truffaut, de Rossellini… Il étudie la littérature et l'écriture de scénarios à l'université Waseda sous la direction du professeur Iwamoto Kenji, avec lequel il passe sa thèse consacrée à l'écriture de scénarios. Il s'intéresse alors également au théâtre. Il rejoint la compagnie TV Man Union au début des années 90, compagnie pour laquelle il réalise de nombreux documentaires .
À partir de 1987, il rejoint une société de production de films documentaires comme producteur assistant, puis comme réalisateur. Son premier film documentaire, "Mais... à l’ère de la protection sociale", est centré sur les femmes malades et incurables, sans moyens de subsistance. Il manifeste son intérêt pour la question de la responsabilité sociale, et son engagement politique. Ses films documentaires sont remarqués, en particulier en Allemagne, et reçoivent de nombreux prix. Il a également publié une vingtaine de livres, réalisé des publicités et des clips.
En 1995, son premier film de fiction, "Maborosi", reçoit le prix Osella à la 52e Mostra de Venise, et inaugure la carrière d'un cinéaste régulièrement primé dans de très nombreux festivals à travers le monde. En 1998, son second film, "After Life", est présenté dans de nombreux festivals et remporte un vaste succès international. Il décrit la vie joyeuse d'une "administration des limbes" post mortem, où les fantômes viennent déposer un souvenir éternel. À cette époque, Shinji Sōmai et Masahiro Yasuda deviennent ses producteurs.
En 2001, "Distance" est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes, qui décrit un groupe d'adolescents dont des proches ont été victimes du massacre collectif d'une secte.
En 2004, "Nobody Knows" obtient le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes pour le jeune Yūya Yagira, douze ans au moment du tournage. Le film est inspiré d'un fait réel une mère enfant abandonne ses cinq enfants dans un appartement pendant neuf mois avant que les voisins ne s'en inquiètent. Le scénario, écrit au moment du fait divers, a été tourné quinze ans après. La direction d'acteurs des enfants de quatre à douze ans révèle la subtilité du metteur en scène.
En 2008, "Still Walking" montre le quotidien d'une famille ordinaire à la suite du décès d'un enfant. Les liens tragi-comiques tissés entre les personnages, entre douceur et cruauté, évoquent l'univers de Tchekhov. L'année suivante, il s'essaie à l'adaptation d'un manga de Ryusei Oda avec "Air Doll". Le film est présenté au Festival de Cannes dans la section Un certain regard et reçoit un accueil mitigé. Il tente ensuite une incursion à la télévision avec le téléfilm horrifique "Ayashiki Bungo Kaidan" puis dans l'exercice du clip vidéo pour la chanson "Sakura no ki ni narou" du groupe de J-pop AKB48.
En 2012, le Festival international des cinémas d'Asie de Vesoul lui consacre une rétrospective intégrale. Il réalise un nouveau long-métrage, "I Wish nos vœux secrets", sur la relation particulière de deux frères séparés par le divorce de leurs parents, espérant être réunis suite à la nouvelle liaison du Shinkansen (le TGV japonais) entre leurs deux villes.
En 2013, "Tel père, tel fils" reçoit le prix spécial du jury au 66e Festival de Cannes, et au Japon le prix du ministre de l’Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie pour sa réalisation. Le film est une réflexion sur la paternité.
En 2015, pour "Notre petite sœur", il aborde le sujet des familles recomposées, réfléchissant en particulier sur l'acceptation et l'adoption des frères et sœurs entre eux. Les film est sélectionné en compétition au festival de Cannes Il poursuit avec "Après la tempête", dans lequel un père tente de renouer avec son jeune fils.
En 2017, "The Third Murder" est un film judiciaire dans lequel un meurtrier change trois fois d'aveux et préfère être condamné à mort pour donner sens à sa naissance et à sa présence au monde.
En 2018, il reçoit Palme d'or au 71e Festival de Cannes et pour "Une affaire de famille". Le film connaît un succès international et crée un incident avec le Premier ministre japonais, qui ressent le film comme anti-japonais. Une famille pauvre et modeste recueille une enfant battue, un soir d'hiver, lui offrant amour et tendresse. Le film, divisé en deux parties yin et yang, remet en cause la légitimité de la famille traditionnelle japonaise. le Festival international du film de Saint-Sébastien lui décerne le prix Donostia pour l'ensemble de sa carrière.
La même année, pour la première fois, il tourne à l'extérieur du Japon. Son film "La Vérité" se fait en France avec un casting principalement francophone Catherine Deneuve, Juliette Binoche, Ludivine Sagnier et Ethan Hawke. Le film fait l'ouverture de la Mostra de Venise en 2019.
En 2022, il présente au Festival de Cannes son premier film en coréen, "Les Bonnes Étoiles". Il revient l'année suivante en compétition avec "L'innocence" et repart avec le prix du scénario pour Sakamoto Yuji.
En 2024, il est membre du jury officiel long métrage du 77ème festival international du film de Cannes présidé par la réalisatrice américaine Greta Gerwig.
Photos: Thierry Vaslot (A.C.R. / Cine-zoom)
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