Ciné-Zoom

 

Distributeur : Diaphana Films

Musique originale de Philippe Schoeller

 

Site officiel : http://www.diaphana.fr

Avec aussi : Michel Blanc, Zabou Breitman, Laurent Stocker (de La Comédie Française), Sylvain Deblé, Arly Jover, François Vincentelli,  Brice Fournier, François Chattot, Stéphan Wojtowicz, Eric Naggar, Abdelhafid Metalsi, Scali Delpeyrat, Didier Bezace…

L'histoire : Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Un car a basculé dans un ravin. Il y va, il n’a pas le choix. Ainsi commence l’odyssée d’un homme d’Etat dans un monde toujours plus complexe et hostile. Vitesse, lutte de pouvoirs, chaos, crise économique…

Tout s’enchaîne et se percute. Une urgence chasse l’autre.

A quels sacrifices les hommes sont-ils prêts ?
Jusqu’où tiendront-ils, dans un État qui dévore ceux qui le servent ?

Notre avis : Une réalisation efficace, qui nous emmène dans les coulisses du pouvoir, sans savoir si c'est la Gauche ou la Droite qui gouverne, tout en restant ancrée de nos jours, avec les réalités du terrain et les événements actuels qui s'y passent. La réalité est plus importante que de savoir qui dirige, car finalement les mécanismes de fonctions sont les mêmes, après, il faut se placer du côté des hommes qui ont ce pouvoir. Le film montre et ne prend pas parti, bien qu'il ironise sur des choses inventées pour la circonstance, comme inclure des chômeurs pendant 4 mois au sein du gouvernement pour lutter contre le chômage de longue durée, ou encore lorsqu'il montre les travailleurs en colère et l'épouse du chauffeur du ministre qui lui jette à la figure ses quatre vérités. On déduit de tout cela, que ce n'est pas facile de gouverner, mais qu'il faut agir et mettre la pression à nos dirigeants, pour qu'ils restent honnêtes dans leurs convictions jusqu'au bout. L'interprétation d'Olivier Gourmet est remarquable en Ministre des Transports et tous les comédiens qui composent la distribution sont cohérents. Si les gouvernements pouvaient prendre exemple sur cette cohérence de travail, qu'est la réalisation d'un film, pour une plus grande crédibilité, nous pourrions mieux vivre ! Gérard Chargé - 3 Zooms -

 

Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interview avec le réalisateur au cinéma Renoir à Aix en Provence. 

 

Pierre Schoeller "Ce film est à la fois un portrait d'époque et un thriller. Il fallait une certaine connaissance du milieu de la politique pour écrire cette histoire, vivre l'histoire de l'intérieur et l'approcher dans ses détails. J'ai épluché beaucoup d'articles de journaux et parcouru assidument internet. Je me suis inspiré de photos montrant le travail d'hommes d'Etat et de ministères en plein travail. C'est l'observation et la curiosité, qui a permis la création de ce film, que je voulais déjà faire il y a 5 ans, avant de réaliser "Versailles", sur la condition des Sdf. Une fois que j'ai eu tous les éléments, j'ai mis de côté ces choses, pour ouvrir le propos, et ne pas avoir de parti-pris politique. J'ai remarqué, qu'un ministère, c'était un travail d'équipe. Ce n'est pas de la politique spectacle et on est dans les cuisines du pouvoir, pour savoir comment se prennent les décisions. J'ai discuté avec des conseillers, pour les discussions plus techniques et plus personnelles de ces hommes-là. Olivier Gourmet a passé une journée avec un ministre."

 

"Aujourd'hui, la France est vraiment en état de souffrance et il est mieux d'avoir fait ce film maintenant, plutôt qu'il y a 5 ans.. C'est un monde chaotique, que l'on essaie de redresser. Le film n'est pas le miroir des personnes politiques, c'est la réalité du pouvoir. Mais il est vrai aussi, qu'aujourd'hui le désamour des politiques agit sur les gens. Ce film n'a de sens, que si l'on y met ces chômeurs, qui rentrent à Matignon, pour un programme de réinsertion, et si cette idée était reprise, ce serait un pas sur l'ouverture. Ce chauffeur qui intègre ce ministère des transports, est muet, parce que le pouvoir est intimident, il se préserve, ce n'est pas son monde. Cela a à voir avec de la méfiance, car le peuple à droit à la méfiance. C'est l'histoire d'un jeune ministre en pleine ascension, comme il y en a beaucoup, mais ce n'est pas quelqu'un de précis, il y a plusieurs possibilités. Etre ministre, c'est quand même avoir les mains un peu attachées, ils subissent le pouvoir. Cette histoire des réformes de la SNCF, représente cela. Ces hommes doivent garder leurs convictions, l'action pour eux viendra dans un deuxième temps. Pour beaucoup, le pouvoir c'est mal, c'est sale et corrompu, mais c'est aussi agir pour l'intérêt général : le film dit ça. Les politiques devraient dire ce travail fait et pas seulement communiquer une image. C'est ça leur quotidien, plus que les effets des petites phrases."