Ciné-Zoom

Née en 1964 à Puteaux, Emmanuelle Devos est la fille de la comédienne Marie Henriau. Elle connaît ses bonheurs d'actrice dès sa plus tendre enfance: rêveuse, timide, elle s'invente des personnages, des jeux... ce qui la mène tout naturellement à vouloir en faire son métier.

Elle suit sa mère sur les plateaux de cinéma et de théâtre dès son plus jeune âge. Elle dit avoir été très impressionnée par Jeanne Moreau sur le tournage de son film "Lumière" en 1976, la décidant un peu plus à choisir cette carrière.

Elle fait ses classes au cours Florent puis apparaît une première fois au cinéma en tenant un tout petit rôle dans une séquence-hommage à Hôtel du Nord dans le premier film de son professeur, Francis Huster, "On a volé Charlie Spencer". Elle fait aussi partie des ateliers d'acteurs de la FEMIS où elle rencontre Noémie Lvovsky, qui lui fait tourner son premier court-métrage

Ce sera finalement Arnaud Desplechin qui la révèle dans "La vie des morts" en 1991, avant de lui confier un rôle plus conséquent dans "La sentinelle", où son étrange visage fait des merveilles dans le registre “étrange et pénétrant” du film.

Dès lors estampillée “jeune actrice intello”, Elle tourne avec la crème de la jeune génération Fémis, entre une superbe composition d'espionne machiavélique dans "Les patriotes" d'Eric Rochant, et une jeune femme un peu borderline dans "Oublie-moi", de Noémie Lvovsky, avec laquelle elle avait déjà tourné un court-métrage, "Dis-moi oui, dis-moi non".

Retrouvailles avec Arnaud Desplechin pour le très déstabilisant "Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle)" Aux côtés d'Emmanuel Salinger ou Marianne Denicourt. ses émouvants monologues lui valent une nomination au César du Meilleur espoir féminin en 1997.

Elle casse son image en incarnant une jeune femme en plein réaménagement conjugal dans "Le déménagement", comédie rondement menée signée Olivier Doran. Elle est ensuite une avocate glaciale dans "La tentation de l'innocence", puis une prof de philo exubérante dans "La vie ne me fait pas peur", avant d'être une bombe sexuelle dans le téléfilm de Tonie Marshall, "Tontaine et tonton", succédané de Christine Deviers-Joncour en tailleur lait-fraise dans"Vive nous !", de Camille de Casabianca, épouse d'un mafieux très jaloux dans "Cours toujours" et  amie de l'héroïne de "Aïe".

En 2001, c'est véritablement le premier rôle que lui confie Jacques Audiard dans le thriller "Sur mes lèvres" qui lui vaut enfin une reconnaissance méritée. Elle est sidérante en jeune femme malentendante et coincée qui se métamorphose sous l'influence de Vincent Cassel. Elle reçoit le César de la Meilleure actrice en 2002.

Elle enchaine avec "L'adversaire" de Nicole Garcia d'après le livre d'Emmanuel Carrère dans lequel elle campe la maîtresse de Daniel Auteuil. Son interprétation lui vaut une troisième nomination aux César, cette fois du Meilleur second rôle féminin. Elle retrouve Daniel Auteuil dans l'ambitieux western médiéval "Rencontre avec le dragon" d'Hélène Angel. Elle est de nouveau au coté de Daniel Auteuil, dans l'insolite "Petite coupure" de Pascal Bonitzer.

Elle révèle son talent comique dans "Bienvenue en Suisse" de Léa Fazer. On la retrouve ensuite dans "La femme de Gilles" en épouse bafouée. Elle reste fidèle aux auteurs, à commencer par son mentor Arnaud Desplechin qui la choisit pour être l'héroïne du romanesque "Rois et reine" en 2004.

Elle poursuit sa carrière dans "Gentille", sous la direction de Sophie Fillières, aux côtés de Lambert Wilson et Bruno Todeschini. En 2007, elle est à l'affiche de "J'attends quelqu'un" de Jerome Bonnell avec Jean-Pierre Darroussin. Elle retrouve Vincent Lindon pour "Ceux qui restent" de Anne Le Ny puis Gérard Darmon pour "Deux vies plus une".

En 2008, elle est à l'affiche du film d'Arnaud Desplechin, "Un conte de Noël", sélectionné au festival de Cannes. Elle participe ensuite à "Bancs Publics (versailles Rive Droite)" de Bruno Podalydès,

 
En 2009 elle campe la Mairesse d'une petite ville tombée sous la coupe d'un escroc, interprété par François Cluzet, en quête de rédemption dans le bouleversant "À l'origine" de Xavier Giannoli, présenté en compétition au festival de Cannes, qui lui vaut un César du meilleur second rôle féminin en 2010. La même année elle monte une seconde fois les marches du festival de Cannes pour le film d'Alain Resnay "Les herbes Folles".

En 2010, elle est membre du jury cinefondation et court-métrage du 63ème festival international du film de Cannes présidé par Atom Agoyan. Deux ans après elle revient à Cannes et fait partie du jury du 65e festival de Cannes, dont le président est Nanni Moretti..

 

 
Œuvrant entre drame et comédie comme à l'accoutumée, elle retrouve Vincent Lindon en 2011 pour "La Permission de minuit" puis s'affiche la même année au casting de "Pourquoi tu pleures ?", premier film de la jeune franco-israélienne Katia Lewkowicz, aux côtés de Benjamin Biolay. L'année suivante, elle accompagne Pascal Elbé, auquel elle n'a pas donné la réplique depuis la comédie "Vive nous !"  en 2000, dans le "Fils de l'autre", drame identitaire sous la direction de la cinéaste Lorraine Levy.

Elle donne également la réplique à son compagnon Jean-Pierre Lorit dans le téléfilm "Quand l'amour s'emmêle". En 2012, elle est à l'affiche de "13, rue Mandar". Cette année-là elle rejoint également le casting des films "Le Temps de l'aventure", "Violette" et "La Vie Domestique", en salles en 2013. L'année suivante, c'est dans la comédie "Jacky au royaume des filles" de Riad Sattouf qu'elle apparaît puis dans le film "Arrête ou je continue" de Sophie Fillières. L'année suivante elle donne la réplique à Karin Viard dans "On A Failli Être Amies" de et avec Anne Le Ny.

Parallèlement, elle foule régulièrement les planches. En 2015, elle reçoit le Molière de la comédienne pour son rôle dans "Platonov" d’Anton Tchekhov. L'année suivante, l'actrice retrouve le réalisateur Frédéric Mermoud dans l'adaptation du roman de Tatiana De Rosnay "Moka".

En 2017, elle joue dans la pièce "Bella Figura" de Yasmina Reza. En octobre 2017, elle partage l’affiche du nouveau film de Tonie Marshall, "Numéro Une", avec Richard Berry et Benjamin Biolay. En septembre 2017 elle est membre du jury du 43e Festival du cinéma américain de Deauville présidé par Michel Hazanavicius.