Du 29 août au 31 Octobre 2015
Du mardi au samedi à 18h30
VU - 3 Zooms
PARIS : Théâtre LE LUCERNAIRE
Rencontre avec l’équipe artistique le vendredi 9 Octobre à l’issue de la représentation.
D’après : Octave Mirbeau
Librement adapté par Philippe Honoré
Mise en scène : Philippe Person
Avec : Florence Le Corre-Person et Philippe Person
Durée : 1h05
VOUS NE PAIEREZ QUE 11 € SI VOUS DONNER LE MOT DE PASSE : LES BOTTINES
DÉCOR : VINCENT BLOT
COPRODUCTION : COMPAGNIE PHILIPPE PERSON, SERGE PAUMIER ET SOLE LEVANTE PRODUCTION
CORÉALISATION : THÉÂTRE LUCERNAIRE, LIEU PARTENAIRE DE LA SAISON ÉGALITÉ 2 INITIÉE PAR HF ÎLE-DE-FRANCE
REMERCIEMENTS : DANIELLE BELLINI, DÉSIRÉ ELOUNDOU ET LA VILLE DE TREMBLAY-EN-FRANCE.
TARIFS : 26€ / + DE 65 ANS : 21€ / ÉTUDIANT, DEMANDEUR D’EMPLOI, RSA, INTERMITTENT : 16€ / - DE 26 ANS : 11€
VOUS NE PAIEREZ QUE 11 € SI VOUS DONNER LE MOT DE PASSE : LES BOTTINES
LE SPECTACLE
"Si infâmes que soient les canailles, elles ne le sont jamais autant que les mauvaises gens."
Nous sommes dans les années 1970. Célestine, ancienne femme de chambre, vient de publier son journal. C’est lors d’une rencontre avec ses lecteurs qu’elle dévoile avec humour et franchise les petits et grands travers des patrons qu’elle a servis, mais aussi d’encombrants secrets et de fracassantes révélations. Philippe Person s’empare de ce texte et, comme il l’a fait dans ses précédents spectacles avec ce ton décalé qui le caractérise, nous fait découvrir un Journal d’une femme de chambre inédit et sulfureux.
Célestine est effrayante, attachante, à la fois victime et bourreau. Et surtout Célestine est l’incarnation de ces êtres qui veulent « s’en sortir » et par tous les moyens.
Sa trajectoire est celle de toute une classe sociale, de toute une époque, de ceux qui partent de rien, les petites gens, les sans grade, les invisibles et qui, à force de courage mais aussi de malice, arrivent à exister enfin.
Le roman d’Octave Mirbeau est à la fois politique et érotique.
Il bouscule les préjugés, et avec une audace extrême il confronte le lecteur à ses propres contradictions et triomphe, en fin de compte, car 115 ans après sa publication, le Journal n’a pas pris une ride. D’une actualité saisissante, il est le reflet des contradictions les plus contemporaines.
Notre avis : Une adaptation judicieuse de ce roman à succès, écrit en 1900 par Octave Mirbeau ; transposée dans les années 1970 - une période que le réalisateur Claude Chabrol avait choisie, pour parler de la bourgeoisie de cette époque - ici, aussi replacée dans le contexte politique : d'ailleurs nous entendons un extrait d'une interview radiophonique de Claude Chabrol dans la pièce, ainsi que de nombreux tubes de Variétés inscrits au Top 10 de l'époque. Luis Bunuel avait aussi choisi d'adapter ce roman en 1964, car il lui tenait à coeur de faire s'opposer ces classes en lutte, tout comme Jean Renoir en 1946, un autre réalisateur engagé et préoccupé par les luttes de classes. Ici, c'est un régal de replonger dans les années 70 et de plonger dans l'originalité de l'adaptation d'un roman lu et vu plusieurs fois au cinéma : la dernière adaptation récente au cinéma a été faite cette année par le réalisateur Benoît Jacquot. Une autre lecture intéressante dans cette pièce où seulement deux comédiens opèrent pour illustrer de nombreux personnages. Florence Le Corre-Person qui est Célestine, imite pour le spectateur, plusieurs de ses employeuses avec une certaine jubilation : ce qui montre différentes facettes de sa composition avec humour, tout comme Philippe Person, qui lui incarne sur scène Joseph ainsi que plusieurs autres employeurs. Un duo qui fonctionne bien, qui nous mène vers différents sentiments et ressentis, avec une bonne petite dose d'humour. A la fin de la représentation, les comédiens nous ont livré un secret : VOUS NE PAIEREZ QUE 11 € SI VOUS DONNER LE MOT DE PASSE : LES BOTTINES : Profitez-en, vous ne serez pas déçus par cette adaptation très originale, qui est à découvrir ! Gérard Chargé - 3 Zooms -
Note d’intention de Philippe Honoré, l’adaptateur
L’évidence de la modernité
Adapter pour la scène un tel chef-d’oeuvre est à la fois une évidence et une gageure.
Avant tout, il y a elle, Célestine R., et autour d’elle, l’autre, l’ennemi, celui qu’elle devra combattre. Une comédienne face à ces démons qui seront incarnés par un seul comédien.
Dans un monde où l’autobiographie passionne, où l’intimité de chacun est révélée sans pudeur, Célestine ancienne femme de chambre publie son journal. Avec humour et franchise, elle dévoile les petits et grands travers des patrons qu’elle a servis, ne cache rien de ses propres turpitudes et surtout trace le portrait de Joseph qu’elle finit par épouser bien qu’elle le soupçonne d’être un criminel.
Les situations cocasses et tendres fourmillent, les récits s’entremêlent, Célestine est effrayante, attachante, à la fois victime et bourreau.
C’est surtout un personnage incroyablement moderne comme l’est le sulfureux roman d’Octave Mirbeau.
Note d’intention de Philippe Person, le metteur en scène
Comme pour tous les grands textes, quand on a lu Le Journal d’une femme de chambre, on s’en souvient. On s’en souvient toujours. Pas en détail bien sûr, mais cela des fait partie des textes qui « restent en vous ». Jean Renoir expliquait avoir été frappé par ce texte dès sa plus tendre enfance.
Quand je me suis replongé dans le roman, le porter à la scène a été une évidence. Mais surtout ne pas en faire un monologue. Il y a tout au long du récit de Célestine une telle force, tant d’images que j’ai eu envie de montrer Les Lanlaire, Mauger et autre Joseph. Une formidable galerie de personnages ! La pièce s’articule donc ainsi : Célestine raconte et sur scène prennent vie les personnages qu’elle évoque. Pour provoquer la parole, j’ai imaginé que Célestine venait de publier son journal et c’est lors d’une rencontre avec ses lecteurs qu’elle répond aux questions et évoque ses souvenirs.
Si Bunuel a placé son film dans les années 30, j’ai situé la pièce dans les années 70 où fleurissait encore toute « une petite bourgeoisie », bourgeoisie qu’a merveilleusement dépeinte Claude Chabrol. Quand on découvre Monsieur Lanlaire, il écoute le débat Giscard – Mitterrand avant l’élection présidentielle de 1974…
Mettre en scène Le Journal d’une femme de chambre pour ne critiquer que la bourgeoisie serait trop réducteur. Ce qui est fascinant : c’est elle. Célestine, qui est-elle vraiment ? Elle est mystérieuse et ambigüe et regarde tout avec un détachement et une assurance empreints d’ironie. Que veut-elle vraiment ? Jeanne Moreau qui a interprété Célestine disait : « Son rêve, je crois, c’est d’avoir à son tour une femme de chambre »
Une table, un écran constitueront le décor de Célestine, cet espace où elle répond aux questions. Un autre espace d’où les scènes du passé surgiront. Toutes ces scènes seront incarnées, pas simplement évoquées, il faut « croire » aux personnages pour donner à chaque scène, à chaque situation sa force dramatique ou comique. Costumes, décors, musiques nous plongeront au milieu des années 1970.
Le plaisir de l’acteur, pour moi, est indissociable du plaisir du spectateur, l’un n’existe pas sans l’autre. Ce texte adapté par Philippe Honoré est une formidable partition pour deux comédiens.
LES RENCONTRES DU VENDREDI
Tous les vendredis soir, le Lucernaire vous donne rendez-vous pour prolonger votre expérience de spectateur autour d’un verre. Rencontre avec l’équipe artistique le vendredi 9 octobre à l’issue de la représentation.
L’agenda des rendez-vous du vendredi : www.lucernaire.fr
INFORMATIONS PRATIQUES
Le Lucernaire : 53, rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris
Direction : Benoit Lavigne
Le Lucernaire est bien plus qu’un théâtre. C’est aussi trois salles de cinéma Art et Essai, un restaurant, un bar et une librairie.
TÉL : 01 42 22 66 87
Comment venir ?
En Métro : ligne 12 (Notre-Dame-des-Champs), ligne 4 (Vavin ou Saint-Placide) et ligne 6 (Edgar Quinet)
En Bus : Lignes 58, 68, 82, 91, 94, 96 / En Train : Gare Montparnasse
Comment réserver ?
- vos places de théâtre et de cinéma :
• sur internet : www.lucernaire.fr
• par téléphone au 01 45 44 57 34
• sur place aux horaires d’ouvertures
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