Film français Réalisépar Jérôme Salle, d'après le roman "Zulu" de Caryl Ferey Avec Orlando Bloom… Policier – 1h50 -
Rencontre Ciné-Zoom Photos avec l'équipe au 66ème Festival International du Film de Cannes 2013 et Interviewavec le réalisateur, le co-scénariste et l'auteur du roman, à Paris.
Avecaussi : Forest Whitaker, Tanya van Graan, Natasha Loring, Sven Ruygrok, Adrian Galley, Conrad Kemp, Roxanne Prentice, Tinarie van Wyk Loots, Dean Slater, Kelsey Egan, Richard Lothian…
L'histoire : Dans une Afrique du Sud encore hantée par l'apartheid, deux policiers, un noir, un blanc, pourchassent le meurtrier sauvage d'une jeune adolescente. Des Townships de Capetown aux luxueuses villas du bord de mer, cette enquête va bouleverser la vie des deux hommes et les contraindre à affronter leurs démons intérieurs...
Notre avis : Un film français tourné en anglais et en afrikaner, qui nous entraîne fortement dans une réalité sociale de l'après apartheid, où tout est loin d'être résolu, comme dans de nombreux pays de la planète. Une histoire émouvante, qui bouleverse - attention : quelques scènes très dures - dans ce thriller inquiétant sur les manipulations que certaines drogues peuvent procurer dans l'inconscient du cerveau humain, qui poussent à commettre des actes sauvages et meurtriers. C'est flippant, lorsque l'on pense que cela pourrait être possible. Une réalisation efficace, qui met en scène des personnages emblématiques, magnifiquement interprétés par des comédiens au sommet, avec un Forest Whitaker toujours aussi impressionnant et imposant, dans un grand rôle. Gérard Chargé- 3 Zooms -
Rencontre Ciné-Zoom Photos avec l'équipe au 66ème Festival International du Film de Cannes 2013 et Interviewavec le réalisateur, le co-scénariste et l'auteur du roman, à Paris.
Le Making of en français
Caryl Férey (l’auteur du roman « Zulu ») « Je suis très content du résultat, je ne suis pas du tout trahi et je suis même absolument ravi que le film soit ainsi fait. Evidemment, c’est beaucoup plus court que le livre, il aurait fallut six heures de film s’ils avaient tout pris. Il a fallut faire des choix. Au départ, j’ai écrit ce livre, parce dès l’âge de 20 ans, j’ai beaucoup voyagé en Nouvelle Zélande et puis, comme j’aime voyager et écrire, je me suis dit que je ferais mes livres à l’étranger. J’ai un ami, un journaliste, qui était installé en Afrique du Sud depuis trois ans, lorsque Mandela a été élu. J’ai découvert ce pays, à travers cet ami, et j’ai vu tous les contrastes entre la violence et la beauté du paysage, les problèmes du sida, la post apartheid. Toutes les problématiques étaient là pour écrire un roman noir. J’y suis retourné pendant quatre années, car je voulais rencontrer tous les gens dont je parlerais, aussi bien les habitants des townships, que les policiers, pour avoir le maximum d’informations. Ainsi que sur ce projet scientifique (le projet COST), dont les recherches ont vraiment été menées par un chimiste qui travaillait pour l’apartheid et pour les Services Secrets Sud Africains, c’était le Mangélé local, qui n’a jamais été arrêté. Il exerce toujours comme cardiologue à Johannesburg, il a été gracié (le juge était le frère d’un ancien général de l’apartheid et pendant la guerre Iran-Irak, ce personnage couvert par les Services Secrets savait trop de choses sur les armes chimiques que l’Irak avait utilisés contre l’Iran, qui était considérée comme le « méchant » : nos pays, France, Angleterre, Etats-Unis n’ont rien dit, parce que c’est nous qui les vendions). Il avait 250 chefs d’accusation contre lui, il avait projeté de mettre la source du sida dans l’eau, pour tuer le maximum de noirs, quand il y a eu la démocratie et pour reprendre le pouvoir. C’est une honte que ce personnage soit toujours en liberté. J’ai décidé de lui régler son compte à travers le roman.C’est ça qui est dur en Afrique du Sud, c’est que c’est à la fois le Paradis et l’Enfer. La seule chose que j’ai inventé dans le roman (sans parler de la fiction), c’est de mettre le virus dans le « Tik » qu’est la drogue propagée. J’ai aussi beaucoup lu de choses pendant la première année, concernant le sida, dans les townships, comment il y est arrivé. Il me faut le maximum de détail lorsque j’écris. Par contre, tout le côté de lutte entre l’ANC et les opposants n’a pas été traité dans le film, c’est un aspect que pouvais développer dans le livre, qui me passionne. Mais pour le cinéma, il fallait se focaliser sur ce trafic. Ce qui m’intéresse, c’est la réalité, mais la réalité dépasse toujours la fiction. »
Julien Rappeneau « Je travaille avec Jérôme, depuis 6/7 ans, après son film »Anthony Zimmer », nous avions envie de faire un film d’aventures et nous avons écrit ensemble « Largo Winch » et depuis, nous écrivons toujours ensemble, car nous nous sommes rendus compte que l’on était complémentaire et qu’il y avait des choses qui allaient plus vite du coup maintenant. Nous sommes devenus amis et nous continuons à travailler ensemble. »
Jérôme Salle « C’est mon monteur qui m’a parlé du livre et j’ai tout de suite pensé que l’Afrique du Sud était un personnage à part entière et qu’il était aberrant de le faire dans une autre langue que l’anglais. Je voulais faire un film sud africain et pas avec des acteurs français. J’adore découvrir de nouveau univers et de nouveaux pays, j’aime voyager. Je ne fais jamais de tourisme, mais quand je travaille, je découvre vraiment des pays que je ne connaissais pas. C’est la meilleure manière pour moi de connaître un pays, une société. Là, je n’avais pas de légitimité et cela a été un de mes doutes. J’y suis d’abord allé une première fois trois semaines avec Julien Rappeneau, rencontrer des gens, et leur parler et du coup je me suis dit que c’était possible parce que dans ce pays morcelé, le fait d’être étranger n’était pas vraiment un problème. J’avais une relation plus simple avec toute ethnie, du fait que je sois étranger. J’ai adoré ce pays et sa complexité. La route est longue pour vivre ensemble, et rien n’est gagné. Dans mon film, on ressent la dureté du pays, c’est comme ça aujourd'hui. »