Ciné-Zoom

 

 

 

 

Titre original : Les saveurs du palais

Distributeur :  Wild Bunch Distribution

Musique originale de Gabriel Yared

Site officiel : http://www.wildbunch-distribution.com

Avec aussi : Arthur Dupont, Jean d'Ormesson, Hippolyte Girardot, Jean-Marc Roulot, Arly Jover, Joe Sheridan, Brice Fournier, Philippe Uchan, Laurent Poitrenaux, Hervé Pierre, Louis-Emmanuel Blanc, David Houri, Nicolas Chupin, Déborah Révy, Thomas Chabrol, Nathalie Vignes, Hugo Malpeyre, Manuel Le Lièvre, Catherine Davenier, Nicolas Beaucaire, Steve Tran…


L'histoire : Une cuisinière réputée vit dans le Périgord. A sa grande surprise, le Président de la République la nomme responsable de ses repas personnels au Palais de l’Elysée. Malgré les jalousies des chefs de la cuisine centrale, elle s’impose avec son caractère bien trempé. L’authenticité de sa cuisine séduira rapidement le Président, mais dans les coulisses du pouvoir, les obstacles sont nombreux…

 

 

Notre avis : Un film savoureux et délicieux, qui ouvre l'appétit, mais pas seulement. L'histoire d'une femme de caractère dans un monde d'hommes, qui lutte pour son Art et son savoir faire. De la simplicité dans le sophistiqué. Une mise en valeur de la gastronomie française de qualité et du terroir de la France, une de nos richesse à ne pas laisser entre les mains de la cuisine industrielle. Catherine Frot est remarquable et cette femme qu'elle interprète formidable et vraie. Gérard Chargé - 3 Zooms -

 

Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec le réalisateur, Catherine Frot, Danièle Mazet-Delpeuch et Jean d'Ormesson à Paris.

Catherine Frot "Après ce film, maintenant je cuisine un peu : ma spécialité, les tajines. Je suis aussi très gourmande. Pendant 8 jours, j'ai été avec Danièle, pour rendre crédible mes gestes et mes mouvements pour être une cuisinière. D'abord chez elle, puis avec elle sur les marchés pour acheter les produits locaux et m'y familiariser. C'est la rencontre avec elle, qui m'a donné envie de faire le film. C'est une femme formidable, qui a été "remerciée" à l'Elysée, mais en Antarctique, par la suite, on lui a dit merci du fond du coeur. C'est un personnage guidé par l'authenticité et par le travail bien fait. Je ne suis pas très éloigné de cela."

"Danièle a donc travaillé comme cuisinière du Président Mitterrand, je ne l'ai vu qu'une seule fois, en 1981. J'ai joué devant lui "La cerisaie" : on a commencé avec 20 minutes de retard, puis à la fin de la représentation, il est venu nous serrer la main."

Danièle Mazet-Delpeuch "Je ne m'attendais pas à ce que l'on adapte mon bouquin, pour en faire un film : c'est librement adapté. le livre est paru lorsque je suis partie de l'Elysée en 1997 "Mes carnets de cuisine, du Périgord à l'Elysée". C'est le président du syndicat français de haute gastronomie, qui est venu me chercher, car le président de la République cherchait une femme de la campagne dans sa cuisine privée. Au départ, on ne m'avait pas dit que c'était pour lui., mais j'ai accepté ensuite, parce que c'était lui. C'était une comète, qui rencontre une autre comète. Je ne pouvais plus refuser et j'ai paniqué. C'est une reconnaissance de mon métier, et j'en suis fière !"

 

Jean d'Ormesson "Je rêvais de faire du cinéma. C'est Claude Rich qui devait jouer le Président et il s'est décommandé 3 jours avant le début du tournage, j'ai dit oui dans la seconde. Au départ, les essais étaient très mauvais, j'étais très intimidé, plus qu'à mon entrée à l'Académie Française. A 18 ans, j'avais envie de cinéma, j'étais normalien et j'allais voir 3 films par jour. J'aurai aimé faire des films, mais je ne sais pas travailler en équipe."

"J'avais des liens avec Miterrand, même si c'était un adversaire politique, il disait de moi : "dommage qu'un si bon écrivain, soit un si mauvais politique". J'allais le voir 2 fois par mois à l'Elysée, j'ai certainement mangé les bons plats de Danièle. J'ai été le dernier à lui parler en tant que Président, lors de la passation avec Chirac. Je suis arrivé à l'Elysée, et on a cru que ce jour-là, je venais pour Chirac, vu ma couleur politique. Miterrand était délicieux et cultivé."

 

Christian Vincent "Mon producteur, il y a 3 ans, m'a fait voir un article dans la presse et m'a fait découvrir de cette façon, l'histoire de Danièle. Ce qui m'a intrigué, c'est pourquoi après 2 ans passés à faire la cuisine à l'Elysée, elle est partie en Antarctique. C'était ce que j'avais envie de savoir. Là-bas, elle faisait à manger, pour des gens qui ont faim. A l'Elysée, les convives ne faisaient pas attention à ce qu'ils mangeaient, et elle n'avait pas de contact avec eux. Pour le rôle de Miterrand, il fallait qu'on le sente fatigué. Il avait aussi envie d'un retour au terroir, en prenant Danièle, car jusqu'à présent, les cuisiniers étaient en général recrutés dans le contingent."