Zoom Français
Sortie : le 28 Septembre 2011
VU - 3 Zooms
Film français
Réalisé par Ismael Ferroukhi
Avec Tahar Rahim…
Drame – 1h39
Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec le réalisateur, Tahar Rahim et Michael Lonsdale à Paris.
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Titre original : Les hommes libresDistributeur : Pyramide Distribution
Musique originale de Armand Amar
Site officiel : NC
Avec aussi : Michael Lonsdale, Lubna Azabal, Mahmoud Shalaby, Christopher Buchholz, Farid Larbi, Stéphane Rideau, Jean-Pierre Becker, Youssef Hajdi, Salim Halali…
L'histoire : 1942, Paris est occupée par les Allemands. un jeune émigré algérien, vit du marché noir. Arrêté par la police française, il accepte d’espionner pour leur compte à la Mosquée de Paris. La police soupçonne en effet les responsables de la Mosquée, dont le Recteur, de délivrer de faux-papiers à des Juifs et à des résistants.
A la mosquée, il rencontre un chanteur d’origine algérienne. Touché par sa voix et sa personnalité, il se lie d’amitié avec lui. Il découvre rapidement que celui-ci est juif. Malgré les risques encourus, il met alors un terme à sa collaboration avec la police. Face à la barbarie qui l’entoure, le jeune ouvrier immigré, sans éducation politique, se métamorphose progressivement en militant de la liberté.
Notre avis : Un moment véridique de l'histoire de France, que l'on ne nous enseigne pas à l'école. Pourquoi ? Contre l'oppresseur, les hommes se regroupent et on les divise à nouveau, dès que le danger est passé. Il est bon de savoir que la petite histoire complète la grande et que l'humanité a toujours était présente pour lutter contre les libertés et les oppressions de toutes sortes. Un film témoin, de mémoire nécessaire, qui pose toutes les interrogations humaines de vie en communauté avec toutes les différences. Une réalisation sobre et des comédiens qui portent bien l'histoire. Gérard Chargé - 3 Zooms -
Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec le réalisateur, Tahar Rahim et Michael Lonsdale, à Paris.
Tahar Rahim "J'avais peur avec ce rôle de trop en faire, car c'est difficile de faire un héros humble et très discret. ce personnage de Younes a une évolution. J'ai regardé beaucoup de photos d'émigrés de l'époque, c'est pour cela que l'on a choisi une certaine raideur dans mon personnage. C'est un personnage représentatif d'un groupe, contrairement aux autres personnages qui ont réellement existé. Il subit le destin et tout s'enchaîne. On ne peut pas penser que l'on aurait été dans la résistance à cette époque. Il y a aussi des musulmans qui croyaient être libres, en collaborant avec les allemands."
"J'ai envie de m'étonner à chaque rôle et de faire des choses différentes. Après "Le prophète", de Jacques Audiard, j'ai eu un peu peur, de ne pas faire aussi bien. je suis acteur, je ne porte aucune responsabilité, je suis au service du film."
Ismael Ferroukhi (le réalisateur) "J'ai eu envie de faire ce film, suite à la découverte d'un article qui disait que la mosquée de Paris a abrité des juifs et des résistants pendant la Seconde Guerre Mondiale. C'était étonnant et j'ai voulu en savoir plus avec des historiens. J'ai cherché la vérité, pour pouvoir m'en libérer et faire une fiction. Le déclic c'est fait quand j'ai rencontré des gens qui avait connu ces personnages. C'est l'histoire de France aussi, on n'en parle pas à l'école et dans les livres d'histoire : ces hommes étaient des ouvriers qui travaillaient ici. Je me suis rendu compte, lorsque j'ai découvert l'histoire du chanteur Salim Halali, car je suis venu d'Algérie en 1965 avec mes parents, qu'ils l'écoutaient et moi aussi indirectement. Avec le personnage joué par Michael Lonsdale, et ce chanteur, ce sont les deux personnages qui ont existé. Le personnage de Younes joué par Tahar Rahim, est inspiré de trois personnes, qui sont devenus des combattants et qui au départ étaient de simples ouvriers. ce film est pour moi un travail de mémoire, pour qu'il résonne pour savoir la vérité. Les musulmans à l'époque, ont réagit de la même façon que les français : il y a eu des collabos, des résistants. Je parle avec ce film des gens qui sont ici en France, et qui à l'époque n'ont pas d'identité, ni française, ni algérienne."
Michael Lonsdale "Quand j'ai accepté ce rôle, je me suis rendu compte que Ben Ghabrit, était un ami de ma mère, car enfant, j'ai vécu au Maroc. (c'est au Maroc que j'ai découvert le cinéma, c'était un émerveillement). Donc, ce personnage était le Recteur de la mosquée de Paris et je ne savais pas qu'il avait fait tout cela pour sauver tellement de gens, des juifs, des arabes et des résistants, tout en étant en poste. C'était émouvant d'incarner ce "Juste". J'étais donc dans un univers familier. J'ai donc joué un rôle d'arabe qui est crédible, je n'ai pas envisagé de prendre d'accent, il parlait parfaitement bien le français. Comme le père de "Des hommes et des Dieux", c'est un homme qui a consacré sa vie aux autres : j'aime ces rôles, car finalement toutes les religions sont les mêmes, le fond est le même et la foi est la même. Le spirituel est important, et si tout ce monde-là se rassemblait, ce serait formidable ! Au Maroc, quand le sultan a refusé de livrer les juifs à Hitler, il a dit, que les juifs étaient marocains avant tout."
"On vit aujourd'hui une civilisation surexcitée, on ne prend plus le temps, et je comprends que les gens aient pu se retrouver autour d'un film comme "Des hommes et des Dieux", parce que l'on prend le temps d'expliquer. Etre comédien, c'est une affaire de jeu, mais c'est aussi pour dire : moi aussi j'existe, m'oubliez pas. J'étais un enfant adultérin, être quelqu'un d'autre ça vous libère de vos angoisses."
Photos et propos recueillis par Gérard Chargé (ACR)
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