Ciné-Zoom

 

 

 

Titre original : Sorry We Missed You

Distributeur : Le Pacte

 

 

Musique originale de George Fenton

 

Site officiel : NC

Avec aussi : Debbie Honeywood, Rhys Stone, Katie Proctor, Linda E Greenwood, Harriet Ghost, Charlie Richmond, Alfie Dobson, Mark Burns, Jack Berry…


L'histoire : À Newcastle, Ricky et sa famille se battent contre la précarité depuis quelques années.
Pourtant, ni Ricky ni son épouse Abby n’ont cessé de travailler... Alors qu’il est temporairement sans emploi, Ricky voit dans l’opportunité de devenir chauffeur-livreur à son compte, avec son propre camion, une formidable occasion de s’en sortir. Abby, aide-soignante à domicile, l’aide à réaliser son projet en vendant sa propre voiture. Mais Ricky doit rendre des comptes à la société de transport qui lui assigne ses courses et contrôle son travail, et finalement sa vie et celle des siens. Commence alors pour toute la famille la spirale infernale des pièges de l’uberisation…

Notre avis : Une nouvelle œuvre du cinéaste britannique, qui dénonce les excès du monde du travail tel qu’il s’exerce aujourd’hui, sur l'illusion de l'entreprenariat et les désillusions des classes moyennes. Le héros du film, père de famille, annonce d'entrée que c'est la dégringolade... Même les classes moyennes aujourd'hui ne s'en sortent plus et sont victimes du capital. Pour survivre, travailler à n'importe quel prix est une issue offerte au monde ouvrier qui doit tout sacrifier afin de gagner le peu d'argent nécessaire et encore, il faut espérer qu'il n'y ait pas de maladie ou d'accident grave de la vie, car la dégringolade devient la chute ! La scène finale est bouleversante. Vivre aujourd'hui est de plus en plus difficile, ce qui rend la société de plus en plus impitoyable et en colère contre les dirigeants... Il va falloir qu'ils révisent leurs copies, car tous les travailleurs, sont devenus de véritables esclaves dissimulés du pouvoir... Les quatre membres de cette famille sont touchant et remarquables, comme à chaque fois chez Ken Loach, même les enfant. Un cinéma du réel qui nous touche en plein coeur et qui devra faire réagir les masses opprimées et surexploitées ! Gérard Chargé - 3 Zooms -

 

Ken Loach deux Palmes d’Or pour Le vent se lève en 2006 et pour Moi, Daniel Blake en 2016. « Le monde social est un sujet dont je ne me lasse pas, car les choses évoluent en pire à chacun de mes films », confie Ken Loach toujours indigné : « J’espère toujours que mes films vont changer les mentalités ou conduire à une réflexion sur le monde. Les riches n’iront probablement pas voir mon film malheureusement. » Pour Ken Loach, ce ne sont pas les paillettes qui importent à Cannes mais la passion pour le cinéma et le débat d’idées. « Ici, on ne croise pas que des gens fortunés, mais aussi des travailleurs qui bossent dur pour nourrir leur famille », commente-t-il.