Ciné-Zoom

Zoom Coup de Pouce

Sortie : le 30 Octobre 2013

VU - 3 Zooms

Film  français
Ecrit et réalisé par Sylvain Chomet
Avec Guillaume Gouix…
Comédie – 1h46 -

Rencontre Ciné-Zooms Interview avec le réalisateur et avec Guillaume Gouix et Hélène Vincent à Paris.

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Site officiel : http://www.pathefilms.com

L'histoire : Paul a la trentaine, il vit dans un appartement parisien avec ses tantes, deux vieilles aristocrates qui l’ont élevé depuis ses 2 ans et rêvent de le voir devenir pianiste virtuose. Sa vie se résume à une routine quotidienne, entre le grand piano du salon et le cours de danse de ses tantes où il travaille en tant qu’accompagnateur. Isolé du monde extérieur, Paul a vieilli sans jamais avoir vécu... Jusqu’au jour où il rencontre Madame Proust, sa voisine du quatrième étage. Cette femme excentrique possède la recette d’une tisane aux herbes capable, grâce à la musique, de faire resurgir les souvenirs les plus profondément enfouis. Avec elle, Paul va découvrir son histoire et trouver la clé pour vivre enfin sa vie...

 Notre avis : Une comédie, dans un univers, qui nous rappelle les deux précédents films d'animation de Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville et L'illusionniste), par ses personnages, la fantaisie de ses décors et les situations que vivent les protagonistes. On reconnait également sa touche poétique et la part de rêve et d'espoir qui sont véhiculés. Pour son premier long métrage, où il a à diriger des personnages en chair et en os, il s'en sort très bien, avec des comédiens qui excellent dans leurs rôles respectifs. Guillaume Gouix en tête, qui ne décroche pas un mot jusqu'à la fin, qui joue tout en expression et avec son corps à merveille, car on comprend tout ce qu'il a à faire passer. Le duo des tantes par Hélène Vincent et Bernadette Lafont qui joue ici son dernier rôle avant de nous avoir quitté, sont très amusantes en soeurs jumelles qui ne se ressemblent pas. Anne Le Ny, nous amuse aussi en femme excentrique et Luis Régo également. Un film intemporel sur l'éveil et le changement d'un être sclérosé, dans les habitudes de la vie et du quotidien qu'on lui impose. Gérard Chargé - 3 Zooms - 

Rencontre Ciné-Zooms Interview avec le réalisateur et avec Guillaume Gouix et Hélène Vincent à Paris.

Sylvain Chomet « Pour un sujet comme cela, l’animation, qui est ma spécialité par mes films précédents, n’aurait pas été possible : je me suis donc attelé à des personnages vivants et j’ai découvert un autre rythme de travail, c’est plus intense que l’animation. J’ai fait de l’animation, par dépit, pour gagner ma vie. Quand j’ai commencé, il y avait peu de gens qui faisait de l’animation en France. Avec de la matière vivante, je ne savais pas, que l’on pouvait torturer les acteurs. Passer à cette forme de cinéma, c’est une acceptation, une évolution et un changement. Pour parler du sujet, souvent, on élève ses enfants, selon ses propres frustrations, les deux sœurs qui élèvent leur neveu, ne sont pas inhumaines, mais elles n’ont pas de tendresse. »

 Guillaume Gouix « Jouer sans la parole, avec ce rôle, est un challenge, car on n’a pas le droit de mentir. Le travail c’est fait petit à petit. Ce personnage, il ne fallait pas en faire un débile, c’était le danger. C’est un personnage qui ressemble par la tristesse à Buster Keaton. Il se libère. Je trouve que le monde de Sylvain, est un monde fantasmagorique, très ancré dans le réel, avec un brin d’humour et de poésie… »

Hélène Vincent « J’ai regardé du coin de l’œil Bernadette et on est devenues, une femme à deux têtes, pour jouer ces deux sœurs jumelles, qui ne se ressemblent pas physiquement. On était en osmose, elle dégageait de l’énergie, qu’elle m’a inspirée. Dans ce couple de sœurs, elle était le leader. Sylvain lui, m’a impulsé les choses. Son film est un mélange de nostalgie et de poésie et sa musique omniprésente, est très forte pour cela. Je suis très sensible à la nostalgie. J’avais adoré ses films d’animation « Les triplettes de Belleville » et « L’illusionniste », je me suis juste posée la question, au début, de savoir, si cela allait être aussi bien avec des personnages vivants et apparemment, il a réussi. Le résultat est une psychanalyse poétique et drolatique. Le film est profond, émouvant, et on s’attache de plus en plus aux personnages. C’est d’un optimisme très fort et il se dégage une grande tendresse vers les vivants. C’est déroutant, et on se demande sur quelle planète est Sylvain ? C’est ce que l’on se dit en lisant un tel scénario, et il nous emmène avec bonheur sur cette planète. »

Propos recueillis à Paris par Gérard Chargé 

Photos : Thierry Vaslot et Gérard Chargé 

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