Zoom Coup de Pouce
Sortie : le 12 Décembre 2012
VU - 3 Zooms
Film français
Ecrit et réalisé par Michel Leclerc
Avec Félix Moati…
Comédie – 1h52 -
Rencontre Ciné Zooms Photos et Interview avec le réalisateur au Renoir à Aix en Provence.
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FILM D'OUVERTURE AU
13ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D'ARRAS 2012
13ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D'ARRAS 2012
Titre original : Télé Gaucho
Distributeur : UGC Distribution
Distributeur : UGC Distribution
Musique originale de Jérôme Bensoussan
Site officiel : http://www.ugcdistribution.fr
Avec aussi : Eric Elmosnino, Sara Forestier, Maïwenn, Emmanuelle Béart, Yannick Choirat, Zinedine Soualem, Samir Gesmi, François-Eric Gendron, Lionel Girard, Christiane Millet, Anne benoît, Franc Bruneau, Fabrice Colson…
L'histoire : Tout a commencé lorsque les caméscopes ont remplacé les caméras. Faire de la télé devenait alors à la portée de tous. Jean-Lou, Yasmina, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télégaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires. Cinq années de grands foutoirs , de manifs musclées en émetteur pirate, de soirées de beuveries en amours contrariés, de sitcom de quartier en baston avec les flics, de foutages de gueule en interminables discussions politiques, de scissions dramatiques en misérables tromperies...
Notre avis : Un film de lutte et de conviction contre une certaine télévision commerciale. Un état d'esprit un peu anarchique qui peut faire du bien, même si on n'apprécie pas certaines scènes : celle du tournage porno était-elle nécessaire ? Pour moi, c'est celle-ci, pour d'autres ce pourrait être celle dans le magasin des pompes funèbres, qui est hilarante à mon goût. Chacun y trouve son compte, la résistance est toujours d'actualité. La transgression est là bien présente, qui redonne du baume au coeur, aux défenseurs de la liberté d'expression et sur le fait de dire les choses autrement en étant un contre-pouvoir utile. Les personnages représentent toutes les tendances, et de vouloir transgresser à fond (sans mauvais jeu de mot), est peut être une façon de montrer un air de liberté retrouvée ou à retrouver. En tout cas, le film incite à la discussion et au rassemblement pour parler de sujets plus graves, afin de ne pas baisser les bras, ni se laisser endormir par le pouvoir et la télévision qui est à son service. Un film pêchu où les comédiens sont d'un grand naturel et font preuve de dynamisme ambiant. Sara Forestier illumine le film on montrant différentes facettes de jeu, Maïwenn est convaincante en militante, Eric Elmosnino est parfait comme à chaque fois, Zinedine Soualem est drôle dans ses scènes, même si on peut ne pas toutes les aimer (cela devait être amusant aussi à tourner) et Emmanuelle Béart dans un rôle pas si évident, sans sort plus que bien. Ils nous entraînent tous avec eux pour mettre un peu de désordre, dans ce monde qui est voulu pour nous, trop lisse et trop simpliste. Levons-nous pour une Télé Gaucho à reconstruire ! Gérard Chargé - 3 Zooms -
Bande Annonce
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Rencontre Ciné Zooms Photos et Interview avec le réalisateur au Renoir à Aix en Provence.
Michel Leclerc "Plus un film est sur le désordre, plus il faut être ordonné quand on filme : c'est ce qui s'est passé avec ce film-ci. La télévision commerciale, comme le personnage d'Emmanuelle Béart la représente, c'est le côté inintéressant du petit écran - je me suis refusé la scène du tournage censée filmer une pseudo émission quand elle la présente - ce que je voulais dire sur ce sujet, c'est que je parle d'un moment où la télévision commerciale était à son apogée de domination (il n'y avait pas encore beaucoup de chaînes), c'était vraiment la télévision qui imprimait l'opinion. J'ai voulu montrer que dans les années 90, l'ennemi c'était la télévision. Le pouvoir était là et je trouve qu'aujourd'hui, c'est plus complexe, à cause d'internet et de la multiplication des chaînes. A l'époque, Télébocal est née comme on le voit dans le film. On n'était quelques-uns, c'était un moment où en 1990, on pouvait s'acheter des petites caméras, je m'étais acheté une Hi8, qui était assez grosse d'ailleurs. A plusieurs, on s'est retrouvés à avoir des choses filmées, sans savoir quoi en faire, car cela n'intéressait pas les chaînes de télé, donc est née comme cela l'idée de faire des programmes nous-mêmes et de les montrer en public sur des téléviseurs. C'était une idée forte, nous avions un squat d'artistes dans le 20ème à Paris et au fil du temps, nous avions de nombreux fidèles, comme spectateurs et là les gens pouvaient réagir comme au spectacle, contrairement au fait d'être seul devant internet ou chez soi. C'est sur cette atmosphère que j'ai voulu faire le film, c'était plus sur l'esprit de ces lieux alternatifs, que de la télé dont je voulais parler. Je pense avoir fait un film qui décrit un milieu politisé que j'ai bien fréquenté. "Le nom des gens" était un film plus politique, j'avais l'idée précise de ce que j'avais envie de dire sur la société. Là je trouve que c'est plus une chronique, la peinture d'un petit univers particulier et dans cet univers il y a des gens politisés. Les combats qui sont montrés dans le film, sont un peu les mêmes qu'aujourd'hui, 30 ans après... Le pax, maintenant c'est le mariage gay, les sans papiers : comme si il y avait des combats éternels de la gauche."
"Je voulais faire une comédie sur le bordel, je trouve que le plaisir est dans le désordre, comme la vie. Elle est dans la transgression. Je n'ai jamais eu une âme de militant total, car j'ai toujours tendance à trouver des excuses à la partie adverse. Je pense que pour militer, il faut avoir des ennemis clairs. Pas rapport à ce que j'ai pu vivre avec cette expérience : dès qu'il y a un groupe, on retrouve des archétypes, même s'il y a des combats communs, tout le monde n'est pas là pour les mêmes raisons. C'est ce que je montre avec mes personnages. A Télébocal, il y avait ce mélange très détonnant et de gens de toutes conditions. Je suis toujours en contact avec l'équipe de l'époque : le chef, c'est toujours la même personne (Richard), qui tient toujours la barque et il reste des fondateurs. On a tourné dans les locaux de Télébocal : les figurants et les silhouettes, on les a pris sur place. Je pense qu'aujourd'hui, la liberté est plus sur internet, car n'importe qui peut filmer des images avec son téléphone et les partager, je pense qu'en général, toute initiative de groupe est vouée à l'échec à un moment donné, à cause des égos. Télébocal continue malgré tout. Le film n'est pas un constat d'échec, il y a la vie d'un groupe et j'espère qu'il en résulte avec le film, l'envie que ça vaut la peine de s'engager et de partager le combat avec les autres et qu'il y a "que c'est quand même utile". Dans le film, on n'a quand même plus envie d'aller avec les gens de Télégaucho, qu'avec les gens de TF1. Il y a l'idée du collectif qui est exploité pour montré que l'on est mieux ensemble, que la vie est plus intense à plusieurs, que tout seul et que l'on est plus utiles en groupe. A l'époque, il y avait l'idée de la transgression pour aller contre l'ordre établi et contre la télévision commerciale, nous avions à coeur de détruire ça et de faire autre chose."
Photos et propos recueillis par Gérard Chargé.
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