Zoom Coup de Pouce
Sortie : le 23 Novembre 2011
VU - 3 Zooms
Film français
Ecrit et réalisé par Djinn Carrenard
Avec Emilia Dérou-Bernal…
Comédie dramatique – 2h09 -
Rencontre Ciné-Zooms Photos et Interview avec le réalisateur au cinéma Les Variétés à Marseille.
Des INVITATIONS ont été offerte pour cette séance spéciale par Ciné Zooms.
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Titre original : Donoma
Distributeur : Donoma Guerilla / Commune Image Media
Musique originale de Frank Villabella
Avec aussi : Laura Kpegli, Salomé Blechmans, Vincente Perez, Sékouba Doucouré, Matthieu Longuatte, Marine Judeaux, Laetitia Lopez, Benjamin Mayet, Amélie Moy, Marina Pelle...
L'histoire : DONOMA est un film choral accompagnant le destin de trois femmes... Il y a tout d'abord une enseignante dans une classe de lycée professionnel ; elle est harcelée par le cancre de sa classe qui ne lui laisse pas une minute de répit La tension entre la prof et l'élève se transforme soudainement en une attirance physique passionnelle... La seconde histoire parle d'une jeune photographe n'ayant jamais eu de relation amoureuse et qui va décider de faire une expérience : se mettre en couple et vivre chez elle avec le premier inconnu quelle croisera dans le métro. Une seule règle de vie commune : interdiction de parler !
La dernière histoire parle d'une adolescente atypique ballottée entre sa sœur malade et ses problématiques adolescentes, et qui se réveille un jour avec des stigmates christiques aux poignets Mais elle ne croit pas en Dieu, a un profond rejet pour la religion, alors pourquoi ces signes ? Sur son trajet elle croise un jeune homme profondément croyant et pratiquant. Saura-t-il lui expliquer ce que le surnaturel tente de lui dire ?
Notre avis : Un film coup de point, qui ose certaines choses inattendues et inhabituelles dans le cinéma conventionnel auquel on est confronté en permanence. Par exemple il fallait oser cette séquence sexuelle entre une prof et un élève. des choses sur les comportements amoureux sont dites ici, qui peuvent être pensées tout bas. Le film démontre que l'argent et les rapports amoureux sont étroitement liés. La réalisation nous happe et les comédiens et les histoires nous agrippent pour suivre cette réflexion avec une certaine jubilation. Un vent de liberté qui nous fait du bien !
Gérard Chargé - 3 Zooms - Rencontre Ciné-Zooms Photos et Interview avec le réalisateur au cinéma Les Variétés à Marseille.
Djinn Carrenard « DONOMA, veut dire : le jour est-là en langue Sioux (une langue en voie de disparition). J’ai intitulé ainsi mon film, parce qu’il y a une symbolique dans celui-ci, du jour qui se lève. Les personnages ont cela en commun, pour accomplir de nouvelles choses et avoir des prises de consciences, pour créer l’avenir. C’est mon premier long métrage, je travaille dessus, depuis 2002. C’est un film d’amateurs, car on est considéré comme professionnels, lorsque l’on gagne sa vie avec ce que l’on fait. Au départ, j’ai commencé le film avec 150 euros, une part de mon RSA , et je me suis débrouillé ensuite sans argent, avec du prêt de matériel et en échange de services. Il a fallut beaucoup de trocs pour aller jusqu’au bout, et personne n’a été payé sur ce film. J’étais donc entièrement libre et j’étais seul à la caméra, au son et au montage.
On a tourné pendant les trois mois d’été, en moyenne quatre heures par jour. Lorsque le film est sortie en salle à Paris (2 salles sur 350), on a parlé du film, mais c’était difficile de le voir, car tout le monde commençait à en parler. Nous n’avions pas fait ce film pour qu’il sorte en salle, on voulait le faire pour nous. Une communauté s’est créée sur facebook, petit à petit autour du film et un distributeur a voulu distribuer le film en salle avec une trentaine de copies. Depuis, toute l’équipe parcoure la France de ville en ville, en bus aménagé, avec douze couchettes, pour rencontrer le public. Il a quand même fallut un an et demi, pour le sortir en salle, c'est une bataille. C'est un combat en soi, de faire un film et c'est encore plus dur lorsque l'on est en marge. Faire un film sans moyen, c'est politique et il peut s'affranchir, en un éclair d'indépendance. Le film est politique, comme le réel l'est. »
"On a sous-titré le film, pour la première projection, car le film est aussi fait pour les malentendants. Il y a peu de film français sous-titrés pour eux, ils ne voient que des films étrangers en VO. Le sous-titrage a été fait gratuitement par une société spécialisée."
« Les hommes sont égoïstes dans mon film, et j’ai décidé aussi de charger les femmes, qui ne pensent qu’à elles dans cette histoire. Il fallait à mon sens, une réponse, qui soit équivalente sur les actes des femmes. Dans notre société, on nous fait croire que le côté sentimental et le côté social, sont isolés, mais la problématique sociale est indissociable du couple. C’est frappant au quotidien, car le social ne quitte jamais le rapport entre les gens. Tout est conditionné dans le social, même entre frère et sœur comme je le montre dans le film. Je montre aussi que les contrôles de la CAF sont des déclencheurs, qui peuvent faire éclater un couple, qui aurait peut être éclaté autrement. Je voulais parler d’amour, car il y a plusieurs sortes d’amour autour du thème, qui sont possibles ou impossibles. Ces trois histoires qui se croisent parlent de cela. L’amour désincarné, c’est la trame de l’histoire. Tous les comédiens ont un peu participé à l’écriture. Ils créaient les mots, mais ils connaissaient toutes les actions, qui devait faire quoi et répliquer. »
Photos et propos recueillis par Gérard Chargé.