Zoom Coup de Foudre
Sortie : le 27 Avril 2016
VU - 4 Zooms
Film américain
Réalisé par Jay Roach
Avec Bryan Cranston…
Biopic – 2h04 -
Pas de rencontre pour ce film, pas invités à la barre !
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Distributeur : UGC Distribution
Site officiel : http://www.ugcdistribution.fr
Avec aussi : Diane Lane, Helen Mirren, Adewale Akinnuoye-Agbaje, David James Elliott, Elle Fanning, Louis C.K., John Goodman, Michael Stuhlbarg, David Maldonado, John Getz, Laura Flannery, Toby Nichols, Joseph S. Martino, Madison Wolfe, Jason Bayle, James DuMont, Alan Tudyk, Dan Bakkedahl, Richard Portnow, Roger Bart, Johnny Sneed, Rio Hackford, Dane Rhodes, Peter Mackenzie, John Neisler, Sean Bridgers, John E. Moore, P.J. Marshall, Meghan Wolfe, Mitchell Zakocs, Stephen Root, Jason Kirkpatrick, Wayne Pére, A.J. Allegra, Mattie Liptak, Becca Nicole Preston, Dean O'Gorman, Garrett Hines, Chris LeBlanc…
Notre avis : Un film rare, comme seuls les américains peuvent le faire, en revenant sur les pages sombres de leur histoire. Ici l'Art était en cause et le cinéma en particulier. Le film est assez fidèle aux faits réels, qui sont remarquablement reconstitués et mis en scène avec force, montrant cette injustice et le cas particulier de ce grand scénariste qui ne choisira pas l'exil, mais contournera la loi avec adresse. Des années sombres où les tensions à Hollywood sont terribles et les Studios et artistes séparés en deux groupes. Un questionnement sur l'Art Cinématographique et la liberté d'expression, ainsi que sur la censure, abordé avec justesse.Bryan Cranston est remarquable d'intensité, la distribution est exceptionnelle et ceux qui interprètent les grandes figures de l'Holiwood de l'époque sont tout à fait crédible dans leurs peaux. Le plus étonnant, c'est le comédien qui incarne Kirk Douglas : la ressemblance est saisissante, on nous le montre à l'époque du film "Spartacus" et en même temps, des images du film de Kubrick. Nous sommes surpris par cela. Toutes ces tonalités de réalismes, nous font suivre ce biopic avec passion : nous apprenons plein de choses et nous avons envie d'en savoir encore plus sur cette période trouble... Un film passionnant, superbement mené, qui ravira les cinéphiles mais aussi les amateurs d'histoires politiques, et tous les amateurs de bons films, qui ne font pas décrocher d'une seconde notre attention. A voir en VO bien évidemment ! Gérard Chargé - 4 Zooms -
Un peu d'histoire (ce que l'on peut voir dans le film) :
- À partir de la fin des années 1940, la chasse aux communistes, nommée la "Chasse aux Sorcières" agite Hollywood.
- Une commission est mise en place par le Sénateur MacCarthy et une Liste Noire est mise en place. Les auditions ont commencées en mars 1947 avec à la barre des stars du moment : Gary Cooper ou Walt Disney, La commission, incite à la dénonciation. L'acteur Robert Taylor et le cinéaste Leo McCarey lâchent quelques noms. De son côté, le FBI épluche le passé de tout le monde. Dix-neuf personnalités jugées "inamicales" par sont invitées à s'expliquer devant la commission. Ils brandissent la Constitution américaine en guise de défense. Un comité de soutien se forme, qui compte notamment John Huston, William Wyler, Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Groucho Marx et Frank Sinatra. La liste se réduit finalement à 10 noms - appelés les "10 d'Hollywood". Parmi eux, le cinéaste Edward Dmytryk et Dalton Trumbo, qui se montrent particulièrement virulent à l'encontre du président de la commission, J. Parnell Thomas.
- Certains artistes sont interdits de travail et jetés en prison. Parmi eux, le scénariste Dalton Trumbo.
- Le 27 mars 1957, cérémonie des Oscars : l'Oscar du meilleur scénario original est décerné à... Robert Rich, pour "Les clameurs se sont tues", d'Irving Rapper. Robert Rich n'est pas là pour récupérer sa statuette. Dans la salle, chacun sait que Robert Rich n'a jamais écrit une ligne de sa vie. L'auteur du scénario se nomme en réalité Dalton Trumbo. L'homme est persona non grata à Hollywood depuis que son nom figure sur la liste noire des personnalités ayant des liens supposés avec le parti communiste.
Les hauts dirigeants des studios américains se réunissent en urgence dans un prestigieux palace de New York et jurent de bannir tous leurs employés communistes. Une liste noire est ainsi dressée pour répertorier les indésirables.
- En avril 1948, Dalton Trumbo est condamné à 1 an de prison et 1000 dollars d'amende. C'est le début des vaches maigres et du travail clandestin. Trumbo divise son salaire par trois, enchaîne les scripts sans être trop regardant sur le résultat et multiplie les pseudos : Millard Kaufmann, Hugo Butler, Guy Endore, Ian McLellan, Felix Lützkendorf, Marcel Klauber ou... Robert Rich. A 51 ans, le romancier avant d'être scénariste, mari et père, a connu la prison et déjà reçu un premier Oscar, sous pseudonyme, pour "Vacances romaines", de William Wyler. En 10 ans, le scénariste, va travailler sur près d'une trentaine de films. Des oeuvres oubliées, mais aussi des chefs-d'oeuvre : "Gun Crazy", "Le rôdeur", "Vacances romaines", "Cowboy", "Terreur au Texas", "Le dernier train de Gun Hill"... Certains réalisateurs, comme Joseph Losey - qui ne va pas tarder à s'exiler en Europe pour éviter de témoigner devant la commission -, narguent les autorités : notamment dans "Le rôdeur" (1951), Le calvaire de Dalton
Trumbo prend fin au début des années 60, grâce à Kirk Douglas, puis Otto Preminger. Le premier travaille comme producteur et acteur sur "Spartacus". Il a besoin d'un scénariste efficace en urgence et se tourne vers Trumbo, compagnon de cellule d'Howard Fast, auteur du livre. "C'est le seul à pouvoir nous fournir un scénario dans les délais extrêmement réduits dont nous disposons désormais, écrit Kirk Douglas dans son livre souvenir "I Am Spartacus !" (éd. Capricci). Les autres peuvent produire 20 pages en une semaine. Lui peut en écrire le double en une seul jour !" Il faut 48 heures à Trumbo pour révéler "l'âme" qui manquait jusqu'ici au héros, esclave rebelle devenu chef de guerre contre l'Empire romain.
- À la sortie du film, réalisé par Stanley Kubrick, Kirk Douglas décide de passer outre les interdictions et inscrit le nom de Donald Trumbo au générique. Otto Preminger lui emboîte le pas et engage le scénariste pour sa fresque sur la création de l'État d'Israël, "Exodus".
- En octobre 1960, John Fitzgerald Kennedy, assiste à l'avant-première de "Spartacus" et doit contourner des manifestants indignés par la présence de Trumbo. À la fin de la projection, JFK fait l'éloge du film. Il faut toutefois attendre la cérémonie des Oscars de 1968 pour voir un scénariste de la liste noire enfin récompensé au grand jour. Il s'agit de Waldo Salt pour "Macadam Cowboy", de John Schlesinger.
À propos de cette période, Kirk Douglas écrit en préambule dans son livre souvenir: "Cette honte nationale a ruiné la vie d'hommes, de femmes et d'enfants innocents. Je le sais. J'étais là. J'ai vu ce qui s'est passé" En 1971,
Dalton Trumbo réalise son premier et seul long métrage, "Johnny s'en va-t-en guerre", l'histoire d'un jeune soldat de la Première Guerre mondiale, amputé de tous ses membres. Le jeune homme ne peut ni parler, ni entendre. Johnny a tout perdu. Tout ? "Sauf son âme !", dit en substance Dalton Trumbo. Un acte de résistance...
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