Zoom Coup de Foudre
Sortie : le 14 Juillet 2010
VU - 5 Zooms
Film français
Réalisé par Olivier Baroux
Avec Kad Merad…
Comédie – 1h42 -
Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec Olivier Baroux, Kad Merad, Valérie Benguigui et Philippe Lefebvre au Cinestival de Marseille 2010.
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Titre original : L'italien
Distributeur : Pathé Distribution
Musique originale de Martin Rappeneau
Avec aussi : Valérie Benguigui, Saphia Azzeddine, Raphaële Germser, Roland Giraud, Philippe Lefebvre, Guillaume Gallienne, Sid Ahmed Agoumi, Farida Ouchani, Tarek Boudali, Karim Belkhadra, Alain Doutey, Guy Lecluyse…
Site officiel : http://www.pathedistribution.com
L'histoire : Le vendeur numéro un de la concession Maserati de Nice, a 42 ans, il arrive à un tournant de sa vie, le poste de directeur lui est ouvertement proposé et sa compagne depuis un an a la ferme intention de l'épouser. Pour lui, la vie est belle, sauf que cette vie parfaite s'est construite sur un mensonge. Son vrai nom est en fait Mourad Ben Saoud. Ni son patron, ni sa compagne et encore moins ses parents ne sont au courant de cette fausse identité... Dans dix jours débute le ramadan et lui qui passe outre tous les ans devra cette fois assumer la promesse faite à son père malade. Faire le ramadan à sa place... Pour lui, l'italien, cela ne va pas être simple…
Notre avis : Cela démarre comme une pure comédie et l'on se rend vite compte que le sujet va l'emporter et nous émouvoir, tant les propos et l'émotion véhiculée ensuite sont d'une grande force narrative et réflexionnelle. Une grande surprise, car on nous parle de choses graves et actuelles avec simplicité et évidence. Un film d'exception à ne manquer sous aucun prétexte, qui nous mettra en face des réalités sur les différences d'origines, qui finalement ne sont que des faiblesses humaines qui pourraient être corrigéespar le dialogue, pour une meilleur compréhension de tous. Un coup de coeur émotionnel, plus qu'une comédie divertissante : un film à voir, à faire voir et à méditer tous ensemble ! A ne manquer sous aucun prétexte ! Gérard Chargé - 5 Zooms -
Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec Olivier Baroux, Kad Merad, Valérie Benguigui et Philippe Lefebvre au Cinestival de Marseille 2010.
Olivier Baroux "Avec Kad, on va réaliser ensemble la suite de "Paméla Rose". On a envie de travailler ensemble régulièrement pour des films d'humour, mais ausi pour des films plus sérieux."
Olivier Baroux "Avec ce film, le changement de ton, c'est le sujet qui dégage cela et ça peut surprendre. Il vaut mieux en sourire et faire réfléchir. On n'est pas là pour donner des leçons, les gens prendront ce qu'ils voudront prendre. Au départ, on voulait faire rire avec un sujet qui dans les médias est grave, c'est une vraie réalité et si nous avons réussi à émouvoir, ce n'est que mieux. Les gens d'origine d'Afrique du Nord, qui se font passer pour des italiens, il y en a pas mal. Les italiens ont vécu ce que vivent aujourd'hui ces gens-là, il y a 50 ans. Dans 50 ans, ce sera certainement une autre population qui vivra cela."
"Ce sont les médias qui ne font pas leur travail, ils stygmatisent, et mettent le doigt sur des choses qui concernent une minorité. Le racisme est quelque chose qui me met très en colère, ce film m'a permis de m'exprimer là-dessus. Quand on connaît les gens, tout n'est pas blanc ou tout n'est pas noir. En France on est vraiment face à ce problème-là."
Kad Merad "C'est un rôle, qui ne m'a pas laissé indifférent, il arrive bien dans ma vie, et pour Olivier aussi. Ma double culture et mon histoire, ont fait que ce film était pour moi. J'ai grandi en France, mais j'ai en moi l'Algérie où, je suis né en 1964. Ma mère est coiffeuse et bérichone. Chaque année, on partait en vacances en Algérie, j'ai une famille là-bas, que je ne vois plus souvent maintenant. Je me sens français, avec un ailleurs et j'ai plein de souvenirs agréables de là-bas. Je voudrais y refaire un voyage, avec mon père et mon fils. C'est la Mourissière, un village dans l'oranais. Avec ce film, plein de choses me sont remontées, comme le moment de la prière, je revoyais ma grand mère."
"Pour en venir au sujet profond du film, quand je faisais mes premiers castings, j'étais confronté et j'avais peur que ceux-ci soient orientés en fonction de mes origines. J'ai eu des allusions et j'ai eu l'impression que l'on allait m'enfermer dans ce type de rôles. Je me suis alors écrit des noms, mais cela ne convenait pas. Si je n'avais pas rencontré Olivier, j'aurais été certainement cantonné dans ces rôles. Mon prénom Kadour est alors devenu Mister Kad et c'est devenu un surnom. Je ne crois pas en l'identité nationale, c'est quoi ? J'ai l'impression que c'est pour aller chercher des voix électorales et sygmatiser les problèmes. Laissons vvre les gens normalement, les extrêmistes ne sont pas la majorité des gens. Il faut reconnaitre, que c'est plus facile, si on ne s'appele pas Rachid, c'est ça aujourd'hui. Au temps de mon père, changer les prénoms, c'était déjà de mise. Le film peut faire peut-être réfléchir un peu, ce sujet, est un vrai phénomène de société. Quand on est un artiste, on n'a plus ces problèmes. Aujourd'hui, je suis devenu le français moyen de service au cinéma et cela me plaît. L'émotion c'est imposée dans ce film, c'est une comédie et pas une farce : c'est la vie. On sort de ce film avec une émotion et une réflexion. "L'italien" au départ, n'était pas une comédie, Nicolas Boukhrief avait mis ce scénario de côté et la production a rencontré Olivier, puis moi, face à mes origines. Une grande part d'émotion, s'est imposée tout de même. On se fait tous des idées et on a des clichés sur chaque nationalité."
Valérie Benguigui "Acteur, n'est pas pour moi, une fonction : c'est un état, une maladie. J'étais déjà dans cet état-là enfant !"
"Pour ma part, je n'ai jamais voulu changer de nom, mais au début pourtant, on m'a demandé (un directeur de casting), car cela m'aurait soit disant fait du tort, parce que je n'étais pas typée. De toute façon, je considère que le mensonge, on le découvre toujours, à plus ou moins long terme. Il m'arrive de faire des mensonges pieux et j'ai surtout horreur, que l'on se mente à soi-même. J'aurai pu tomber amoureuse d'un personnage comme Dino/Mourade (Kad), mais en amour, c'est difficile d'accepter que l'on nous mente, même sur ses origines. Je pense que l'on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. Il est important de dédramatiser le débat, on en a marre de la façon dont c'est présenté."
Philippe Lefebvre "Je pense que le racisme évolue et se déplace. Il y a parfois des actes racistes, cela ne disparaîtra jamais, mais je pense qu'il évolue doucement, mais positivement. Mon personnage est plus un arriviste qu'un raciste, c'est un vrai con... Un concentré de connards, c'est ce que j'ai fait avec ce personnage. La situation qu'il provoque au sein de son entreprise, est une situation, qui ne pourrait pas se produire dans le milieu du cinéma, car on ne peut écraser personne, car on dépend tout le temps du désirs des autres."
Propos recueillis par Gérard Chargé.
Photos : Gérard Chargé
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