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LA FOLLE HISTOIRE D'AMOUR DE SIMON ESKENAZY |
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Rencontre Ciné-Zoom avec le réalisateur et les comédiens Antoine de Caunes et Judith Magre au Festival de Sarlat 2009.
Jean-Jacques Zilbermann "Le titre fait penser à un conte russe. Ce film est pour moi, une prise de distance par rapport à un deuil, celui de ma mère. J'attendais une situation forte dans ma vie, pour reprendre le personnage de Simon Eskenazy. Ma mère, l'été de la canicule, est venue s'installer chez moi à l'époque où il n'y avait plus de place dans les hôpitaux, et je vivais avec un travesti. Elle ne pouvait pas marcher, comme la mère de Simon dans le film. Elle est morte ensuite, cela a été le déclic pour le scénario. Il me fallait un élément fort dans ma vie pour parler à nouveau de Simon, ce fut celui-là. De plus, avec ce personnage, j'ai un peu trouvé mon double avec Antoine. C'est pour moi, une vraie fiction, dans la réalité de la vie. 10 ans après "L'homme est une femme comme les autres", les personnages ont évolué à travers le temps. Quand on est juif aujourd'hui et que l'on vit une histoire d'amour avec un palestinien, on pale du conflit, sauvé par l'amour. En cela, c'est pour moi un film plein d'espoir ! Les choses ont évoluées aujourd'hui, on peut être musulman et homosexuel et avoir sa place dans la société. C'est toujours bien de parler de ces choses que l'on tait et qui sont tabous, car dans certains pays arabes, on condamne encore les homosexuels."
"Pour ce qui est du travesti du film, je ne voulais pas que l'on rit du travestissement, pour ne pas tomber dans les clichés et c'est le vrai travestissement soigné, d'un homme qui s'habille en femme naturellement, pour plaire à Simon."
"Pour moi, le cinéma, c'est une amélioration de la vie."
Judith Magre "J'étais bien, pour jouer cette mère tout le temps allongée, je me laissais transporter. Cette femme est autoritaire, et je pense que lorsque l'on est ainsi : que l'on soit allongé, c'est à dire immobilisé, on reste malgré tout autoritaire et même peut être encore plus, car on vous traite avec bienveillance. J'ai adoré ce rôle."
Antoine de Caunes "J'essaie de travailler sans psychologie, pour trouver une vérité. Le Simon d'il y a 10 ans, n'est jamais parti de mes connaissances. C'est la musique qui m'avait donné le tempo du personnage à l'époque, il y gagne en sincérité. Aujourd'hui, il est moins bavard, il a des silences signifiants. Ce personnage se nourrit, plus sa vie est compliquée, plus elle est intéressante. Simon est plus léger et plus accessible dans ce second volet."
Propos recueillis par Gérard Chargé
Photos : Gérard Chargé
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