Ciné-Zoom

Zoom Reste du Monde

Sortie : le 20 Octobre 2010

VU - 4 Zooms
Film espagnol, mexicain
Réalisé par Alejandro González Inárritu
Avec Javier Bardem…
Drame – 2h17 -

Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec l'équipe au Festival de Cannes 2010.

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Titre original : Biutiful

Distributeur : ARP Sélection

Musique originale de Gustavo Santaolalla

Notre avis : Une histoire forte et sensitive, dans laquelle nous plongeons, avec le personnage principal interprété avec brio par Javier Bardem (un prix d'interprétation fortement mérité). Nous immergeons dans la ville de Barcelone, que l'on ne nous montre jamais, mais qui existe, avec ses travailleurs clandestins et la vie de certains habitants, qui survivent dans un monde impitoyable. Nous sommes au plus prêt des personnages et de leur quotidien. Nous ressentons cette envie de sortir d'un système et d'un engrenage d'où il est difficile de s'échapper. Nous sommes happés par le ton et l'atmosphère du film, afin de mieux ressentir l'humanité de tous les personnages. Personne n'est foncièrement méchant, mais il faut vivre et faire vivre sa famille. Qu'est-ce qui est "Biutiful", beau finalement ? L'amour que l'on porte aux autres, c'est ce qui ressort de cette histoire humaine.  Gérard Chargé - 4 Zooms -

Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec l'équipe au Festival de Cannes 2010.

Alejandro González Inárritu "Dans ce film, les choses sont incomplètes, pour que le spectateur les ressente. Cela a un sens très profond et Javier est excellent par les non-dits. La situation est complexe et c'est une circulation délicate pour jouer, car il y a la spirale externe dans un sens et la spirale interne dans l'autre. Tous les comédiens étaient imprégnés de cela, faire peu et montrer beaucoup, c'est ce qu'ils m'ont donné."

"Le film est plein d'espoir et de lumière. Le personnage joué par Javier se donne et essaie d'organiser sa vie et il essaie d'aider les autres. C'est un homme simple et humble, ce à quoi il aspire est merveilleux. Il est aussi question dans ce film, de pardon. On constate que dans ce Monde, ce qui prédomine, c'est la haine qui tue, là dans le film, c'est le contraire. Je pense que c'est mon film le plus porteur d'espoir. On se retrouve tous démunie face à la mort, cela pousse à s'interroger."

"Le fait que ce film soit humain, fait qu'il est plein d'espoir. En général, on est de tout dans nos vies, surtout depuis l'arrivée du Net. Ce film est une expérience intime, nous sommes si éloignés de tout ce que l'on nous montre habituellement. La société est malade et elle ne veut pas voir ce qui se passe vraiment du côté humain. C'est un film vivant, une vision nouvelle sur l'humanité. J'ai découvert des choses de moi et je suis fier de ce film."

Javier Bardem ""Je voulais montrer un personnage qui a connu la corruption. L'ensemble des personnages a un rapport à cela. Mon personnage, ne veut pas perdre ce qu'il lui reste : l'amour : il faut qu'il se guerrisse par l'amour, celui de ses enfants, de sa femme et de son frère. Les circonstances extérieures de sa vie le poussent dans une autre direction, car le Monde prépare à autre chose."

"Je recherche toujours l'aspect humain des personnages que j'interprète. Avec ce personnage, je me suis posé la question, de comment arriver à s'oublier soi-même, pour aider les autres, malgré ce que l'on subit. Je pense que la compassion qui est tout le contraire de la haine, est nécessaire aujourd'hui."

Diaryatou Daff (qui est française, d'origine sénégalaise) "J'ai été surprise de travailler sur ce film, je n'ai jamais fait de cinéma. Je ne parlais pas l'espagnol et j'ai quand même été choisie parmi 3000 sénégalaises. J'ai maintenant envie de continuer le cinéma."

Propos recueillis par Gérard Chargé.

 Photos : Thierry Vaslot (A.C.R.)