Ciné-Zoom

Zoom Français

Sortie : le 13 Août 2008

VU - 3 Zooms

Film français
Réalisé par Safy Nebbou
Avec Catherine Frot…
Drame - 1h35 -

Rencontre Ciné-Zoom avec Safi Nebbou et Sandrine Bonnaire au Cinéma Renoir à Aix en Provence.
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Musique originale de Hugues Tabar-Nouval

Avec aussi : Sandrine Bonnaire, Wladimir Yordanoff, Antoine Chappey, Michel Aumont, Sophie Quinton, Geneviève Rey-Penchenat, Héloïse Cunin, Arthur Vaughan Whitehead, Zacharie Chasseriaud, Mehdi Nebbou, Marie-Julie Baup…

Notre avis : Nous sommes dans un thriller toute la première partie, qui nous entraîne sur plusieurs pistes : que devons nous pensez de cette terrible histoire dramatique de tiraillement de maternité entre ces deux mères ? Cela n'est pas sans nous rappeler quelques bons films du genre, américains qui plus est ! Dès que l'on sait, on s'imagine encore plein de choses qui pourraient se passer, mais nous sommes dans un film à la française et le parti pris est remarquable, avec une fin très ouverte, qui pose la grande question de qui sont nos vrais parents ? Je n'en dirais pas plus, afin de ne pas dévoiler l'intrigue, ni de dévoiler une piste; sinon, que l'affrontement Catherine Frot / Sandrine Bonnaire est une vraie gageure réussie. Du cinéma qui déroute, qui change, qui fait plaisir ! le cinéma, c'est aussi cela, surprendre et raconter ce qui peut être vrai et dramatique, en dédramatisant justement. Gérard Chargé - 3 Zooms -

Rencontre Ciné-Zoom avec Safi Nebbou et Sandrine Bonnaire au Cinéma Renoir à Aix en Provence.

Safi Nebbou "C'est le pari de cinéma qui m'a intéressé pour ce film : il y a des enfants comme dans mon premier "Le cou de la girafe" et comme dans le court métrage pour "Enfances" sur celle de Bergman; mais là, ce sont plus les mères et les adultes que je traite, même si c'est une enfant qui est au centre de l'histoire. J'ai voulu baser le film, sur une intention. Je ne voulais pas faire un drame humain linéaire, je voulais donner l'envie d'un thriller, mettre des fausses pistes dans ce drame. Quand je vois ce genre de films en France, je reste un peu sur ma faim. Je voulais m'approcher du genre. Sandrine n'a pas bloqué sur son personnage : je me suis excusé de ne pas lui proposer le rôle principal. Elle n'est pas comme cela et elle a été intelligente pour apporter ce qu'elle avait à donner au film et elle l'a bien fait."

"Le film est basé sur une histoire réelle, celle d'une mère qui croit reconnaître sa fille qui a déjà une mère. Cela c'est passé aux USA. C'était une histoire qui pouvait être un piège. Je m'en suis désintéressé, on m'a simplement raconté l'histoire en deux lignes et j'ai écrit le reste. Mon film parle de savoir, si cette femme est vraiment la mère ? Le film fait réfléchir sur le fait que l'on appartienne à une famille biologique ou a une famille d'adoption : quelles en sont les différences ? Nous sommes appelés tous, à vivre avec des parents que l'on a pas choisis. Par contre, je crois en la vérité, elle nous rattrape toujours : dans "Le cou de la girafe", c'était aussi le cas. Je voulais pour ce film aussi m'enlever de l'imagerie trop française, il fallait des lieux intemporels. Je voulais aussi que ce soit deux actrices qui ne ce soit jamais rencontrées. Au départ, le casting était inversé, Claire le personnage que joue Catherine, c'était Sandrine et inversement."

Sandrine Bonnaire "Le plus dur, pour mon personnage, c'était de n'avoir l'air de rien, parce que je suis habituée à jouer des rôles du quotidien. Mon personnage peut basculer, il fallait montrer cela. On a l'impression de jouer des choses banales, jouer le secret, ce n'est pas simple, surtout que je suis de nature franche. C'est un film, sur un secret et sur l'adoption aussi. Mon personnage est une mère complète, je n'en dirais pas plus pour ne pas dévoiler l'histoire et l'intrigue. Pour le reste, c'est plus facile de jouer les émotions. C'est mon deuxième film avec Safi et son deuxième aussi et je trouvais qu'il y avait vraiment une histoire. J'avais envie d'approcher un film très stylisé. Depuis son premier film, je pense que l'on fonctionne très instinctivement avec Safi. C'est plus un vrai plaisir d'aller au delà des mots, on a une certaine complicité. Safi est parfois difficile, mais je sens une vrais maturité de savoir faire, il vous entraîne avec lui, il a un vrai discours de cinéma. Travailler avec lui, c'est un voyage qui vous emmène ailleurs !"

Propos recueillis par Gérard Chargé.