Sortie : le 19 Avril 2006
VU - 2 Zooms
Film français
Réalisé par Michel Hazanavicius
Avec Jean Dujardin...
Comédie d'espionnage - 1h39 -
Rencontre Ciné Zooms avec le réalisateur, avec Jean Dujardin et Bérénice Béjo à l'UGC Capitole et au Pathé Plan de Campagne à Marseille.
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EN AVANT-PREMIERE AUX RENCONTRES DE GERARDMER 2006
FILM D'OUVERTURE DU 24ème FESTIVAL DU FILM POLICIER DE COGNAC 2006
Distributeur : Gaumont Columbia Tristar Films
Avec aussi : Bérénice Bejo, Philippe Lefebvre, Aure Atika...
Site officiel : http://www.oss117.fr
L'histoire : Égypte, 1955, le Caire est un véritable nid d'espions. Tout le monde se méfie de tout le monde, tout le monde complote contre tout le monde : Anglais, Français, Soviétiques, la famille du Roi déchu Farouk qui veut retrouver son trône, les Aigles de Kheops, secte religieuse qui veut prendre le pouvoir. Le Président de la République Française, Monsieur René Coty, envoie son arme maîtresse mettre de l'ordre dans cette pétaudière au bord du chaos : Hubert Bonisseur de la Bath, dit OSS 117...
Notre avis : Une comédie policière qui brise (et non Brice) l'image du célèbre agent secret français. Un pastiche des films des années 50 où, l'on nous replonge dans l'atmosphère de ces films de série B. Quelques scènes très drôles et d'autres inégales dans l'humour cher à Dujardin. le mauvais goût plaira à certains, selon les répliques qui font mouche. Une excellente réalisation où les moyens techniques utilisés pour restituer la tessiture de l'image et les effets sont remarquables : couleur passée, trucages voyants. Un bel hommage au genre. Un moment de détente à passer tout simplement. Gérard Chargé - 2 Zooms -
Michel Hazanavicius « L'univers de cette histoire est proche du mien et je suis jaloux de ne pas avoir écrit le scénario. Je l'ai adapté, sans avoir l'impression de ne pas l'avoir écrit. Le film est malin, c'est un hommage au cinéma de cette époque, avec une entreprise de destruction de la France de cette période. On y a inclus les valeurs des années 50, qui n'étaient pas glorieuses, envers les femmes et le racisme. C'est un hommage moqueur, ce n'est pas une parodie, je considère le film, comme un détournement et nous ne sommes pas allés chercher le gros rire. On a fait croire qu'il y avait une histoire. Une première : c'est la première fois qu'au ciné, il y a un héros de comédie qui tue des gens.»
« Techniquement aussi, il y avait un détournement de codes, nous avons tourné tout le film avec la même focale. Je fais moi-même le story board de mes films : dessiner c'est comme marcher, pour moi. Je voulais que ce film donne l'impression qu'il avait été réalisé à cette époque là. Ma démarche était de prendre un mythe et de le démolir. Jean a été idéal pour ce rôle, nous étions en osmose, même s'il était sur le projet avant moi. Pour Bérénice, j'avais vu "Le grand rôle" et "Meilleur espoir féminin". Il fallait qu'elle ne soit pas orientale et qu'elle apporte un côté naïf au personnage féminin. De plus, elle avait la culture de ce cinéma-là. Les comédiens devaient jouer avec des voix comme lorsque l'on faisait le doublage à l'époque. Il y avait un phrasé particulier, en attente du texte, qui devait coller au mouvement des lèvres.»
« C'est un film à vocation populaire, il a été fait dans ce sens, mais on m'a laissé libre de tous mes choix.»
Jean Dujardin « Ce personnage est pour moi très différent de ceux que j'ai fait auparavant. J'ai eu à faire un gros travail de gestuel et de voix. Il fallait que je sois crédible, pour passer de Sean à la connerie et j'y suis allé (rires). J'ai vu, qu'il y avait un ton audacieux, bienveillant et il y avait un beau pied de nez aux films du genre. Ma seule motivation pour faire les films que je fais, c'est de prendre du plaisir, quelque soit le personnage qui sert l'histoire : je rentre dans la folie du réalisateur, je m'adapte. Je ne suis pas frileux et je suis mes envies. Dans ce film ci, il n'y a pas eu d'improvisations. Nous avons fait des réglages en deux mois de préparation. Ce personnage est inculte, il interprète la France d'en bas et c'est intéressant de se moquer de nous, on se fout de la France, mais pas du monde arabe. Je trouve ce film très humaniste et l'on touche des choses qui blessent. De toute façon, on n'évitera pas les cons, il y en aura toujours. Le cinéma, c'est la liberté d'expression.» « Le ciné, c'est un grand jeu, pour grands garçons. J'aime bien donner du plaisir et je pense que ça se voit. Je n'aime pas m'embêter dans la vie, il faut que ça bouge.»
Bérénice Béjo « J'ai été surprise que l'on me propose ce film, je n'avais pas l'image des James Bond Girls. Mais je connaissais bien les femmes et les personnages de cette époque. Les comédiennes de l'époque m'ont fascinée. Ce qui est bien, c'est que je n'ai jamais été enfermée dans une case, mais je n'avais jamais fait de comédie. J'ai donc revu plein de films de duo. Je travaille beaucoup avant, il faut que j'arrive sur le plateau avec le maximum d'infos. Je n'improvise pas trop et j'aime bien être dirigée. Au départ, mon personnage était plus sexy, j'y ai apporté de la pudeur et j'ai joué sans retenue. De plus, il était important qu'elle soit cultivée. C'est mon film le plus ludique, j'étais comme une petite gosse dans une cours de récré. Tout le monde s'est senti valorisé sur ce film, Michel est très respectueux, du coup on est tous responsables de son travail. Dans ce film, c'est le second degré qui fonctionne : OSS 117 est un pauvre mec et un crétin... Il fallait faire exprès de faire du faux. »
Propos recueillis par Gérard Chargé.