Ciné-Zoom

Nos avis : Portrait inspiré de faits réels, "Mexico 86" raconte l’histoire d’une militante révolutionnaire guatémalienne réfugiée au Mexique et ayant laissé son fils sur place avec sa mère. On pourrait trouver dommage qu’un film d’espionnage avec un personnage féminin (qui plus est brillamment interprété par Berenice Bejo) soit ramené à son rôle de mère, mais c’est ce qui fait à vrai dire la force du film. Ce n’est pas juste une mère, c’est aussi une fille, mais c’est surtout une combattante courageuse qui a tout sacrifié pour une cause juste. Ce n’est pas souvent qu’on a accès à des portraits plutôt nuancés mais quand même mélioratifs de combattants révolutionnaires contre des dictatures militaires, alors des combattantes… Globalement le film est haletant, la musique, l’image, tous les codes du film d’espionnage de l’époque imprègnent avec subtilité l’ensemble. Et vous serez ravis d’apprendre qu’une des plus importantes scènes de tension du film est interprétée par le groupe "Les tambours du Bronx". Sylvain Conny - 3 Zooms1/2 -

 

Un thriller politique dans lequel un drame familial, rejoint la grande histoire, avec l'engagement politique contre les dictatures en place, où Bérénice Bejo d’origine argentine, et pour le réalisateur, qui rend hommage à sa mère, avec des éléments avérés de sa propre enfance. Ce portrait d’une résistante à la junte guatémaltèque est remarquable de retenue, un récit pudique mais traversé d’émotions puissantes, face aux dangers que la dénonciations criminelle engendre. Ce amène un beau suspense, assorti de quelques pointes émouvantes. Comme il nous le dit dans l'entretien ci-dessous, le réalisateur puise son inspiration dans ses souvenirs d'enfance, et dépeint parfaitement l’engagement d’une activiste face à l’oppression. Son courage, son intégrité, mais aussi ses dilemmes, ses ambivalences et son extrême solitude. César Diaz est né en 1978 au Guatemala, alors en pleine guerre civile. Très engagée contre la dictature, sa mère a dû s’exiler au Mexique alors que son fils n’avait que 3 ans et ce dernier, resté au Guatemala, a été élevé par sa grand-mère. César Díaz est parti étudier en Belgique à l’âge de 20 ans. Son intérêt pour le cinéma l’a ensuite poussé à poursuivre ses études à l’école de cinéma La Femis à Paris. Après avoir réalisé quelques documentaires, il est passé au long métrage de fiction avec ""Nuestras Madres", qui, ayant été sélectionné dans la Semaine de la Critique 2019, s’est vu décerner la Caméra d’Or à Cannes. Pour revenir au film, pendant que se déroulait la Coupe du Monde de Football, en cette année 1986 des morts et des victimes de la dictature étaient toujours enregistrés.  Un film hommage à ces résistants... pour l'histoire et pour lutter contre l'oubli ! Gérard Chargé - 3 Zooms -

LE CONTENU DE L'ENTRETIEN :