Ciné-Zoom

Les climats de nos cœurs qui battaient à l'unisson la chanson du vent parcourant nos émois, pour nous emporter l'un vers l'autre. Quand il ne reste plus que le silence, les coupures de l'amour, la fatalité de ce que tu n'entends pas ! Quand les gestes, les mots s'éloignent pour se taire à jamais et qu'apparaissent les fractures de l'âme, que nous reste-t-il ? C'est ce qui arrive à Isha et Bahar, sur quatre saisons, sur des lieux qui représentent leurs climats intérieurs. Vestiges d'un temple antique, quand il ne reste que ruines de la demeure du bonheur. Rudesse d'un village montagnard quand ce qui reste n'est plus que de sombres désirs qui s'évanouissent au petit jour. Toujours aussi précis dans son regard extérieur et intérieur, dans son visuel et dans son propos, Nuri Bilge Ceylan porte pourtant la plume et l'image au cœur de l'essentiel. Pas de fioriture, juste comme dans les films d'Ozu, la vie qui serre sa trame sur l'égoïsme de l'homme.