Ciné-Zoom

L'histoire : Elle était Violoniste, il était Prof de Philo ... Quand on aime il faut partir !!! Laura, elle avait 20 ans comme l'état d'Israël, on pouvait la séduire, la faire rire, un seul l'a faite pleurer. Sacha avait des certitudes, un idéal. Elle avait l'insolence. Il lui parlait d'absolu. Elle lui apprenait à sourire. Au pied du Golan, dans un kibboutz en galilée, ils inventaient une autre façon de vivre et d'espérer. C'était en 1967 un peu avant l'été. Ils commençaient à croire à leur bonheur. Ils ne se doutaient pas que leur amour serait aussi violent, aussi brûlant qu'une page d'histoire. Le 5 juin, à l'aube, la guerre a éclatée. Elle a duré Six Jours.

Notre avis : Revoir {Pour Sacha} 15 ans après, prouve que le film n'a pas vieilli et l'on y découvre des choses que l'on avait pas vu à l'époque. C'est toujours aussi émouvant et la partie historique du film résonne beaucoup plus en nous. Par définition, étant plus jeune, c'est l'histoire d'amour qui nous attirait et la Guerre des 6 jours était la toile de fond, comme pouvait l'être la Guerre de Sécession dans {Autant en emporte le vent}. Les spectateurs mûrissent et l'histoire avec un grand H nous interpelle encore plus lorsqu'elle est toujours d'actualité. On retrouve avec ce film, un air de liberté de jeunesse que seuls nos enfants pourront retrouver, c'est ce que nous espérons et sans guerres... A voir ou à revoir ! Gérard Chargé (3 Zooms)

Rencontre 15 ans après, avec Alexandre Arcady, à la FNAC Marseille. Il nous parle du film.

Ciné-Zoom : Ici, en occident, on ne voit pas le film de la même façon 15 ans plus tard : vous avez rajouté beaucoup de choses à la version d'origine ?

"Non, c'est exactement le même film, remastérisé, seuls les suppléments (bonus) ont été rajoutés. Avec le recul, faire ce film à l'époque était une forme de vision sur ce qui pouvait encore se passer aujourd'hui. La résonnance est encore plus forte maintenant avec tout ce qui c'est passé depuis 15 ans. En 1967, on refabriquait une certaine forme de vie, on la reconstituait. Depuis cette époque, les territoires sont au centre des rapports entre israéliens et palestiniens, au coeur du problème, un objet de fixation. Il fallait rendre ces terres ou bien différents conflits reviendraient. Cela a été le cas depuis. Aujourd'hui, vous connaissez mieux la situation qu'il y a 15 ans et le film qui pouvait être vu que comme une simple histoire d'amour à l'époque, aujourd'hui résonne encore plus, par les discours extrêmistes qui sont les mêmes."

"Autant Le coup de sirocco réprésentait mon enfance,{Pour Sacha} représente mon adolescence, avec le don de soi et la révolution de la vie. C'est un film sur l'amour, sur la jeunesse, avec ses bonheurs et ses angoisses. A la réflexion, ce n'était pas innocent que ce soit tous des français qui venaient vivre cette expérience dans un kibboutz. A l'époque, c'est toute la France qui était solidaire avec Israël. En 1967, De Gaule a profité de ce conflit pour sortir de la guerre colonialiste, ce film a la vertu de rappeller cela. Souvent un réalisateur est dépassé par l'actualité. Quand les citoyens sont des artistes, cela ressurgi et ça transparait sur l'oeuvre que l'on réalise."