Ciné-Zoom

 

Distributeur : Epicentre Films

 

- Entretien avec les réalisateurs

- Bio-Filmographie des réalisateurs

Bande Annonce du Film /Galerie Photos

Musique originale de Aránzazu Calleja

Avec Eduard Fernández, Nathalie Poza, Chani Martín, Jordi Rico, Sonia Almarcha, Fermí Reixach, Iñigo de la Iglesia, Vicente Vergara, Júlia Molins, Iñigo Gastesi, Jochen Hägele, Daniel Ortiz, Guillem Albasanz, Daniela Brown, Silvia Larrauri, Mercedes Salazar, Alfonso Torregrosa, Ainhoa Santamaría, Juan Jesús Folch, Montse Mostaza, Malen Pérez, Lander Aretxaga, Begoña Mencía, Stefan Hofgärtner, Lur Olaizola, Sara Alfaro, Joan Pàmies, Laura Gaja, Juana Lor Saras, José Ramón Argoitia, Asún Arzuaga, Juan Viadas, Katja Werthman, Philipp Von Buch, Anke Moll…

L'histoire : Enric Marco est le fondateur et le président de l’association des victimes espagnoles de l’Holocauste. À l’approche d’une commémoration, un historien conteste son passé d’ancien déporté. Marco se bat alors pour maintenir sa version alors que les preuves contre lui s’accumulent…

Notre avis : Un biopic nécessaire ! Il a été nourri d’interviews avec Enric Marco lui-même, matière première du scénario du film et par la préparation de l’acteur principal, Eduard Fernández, parfaitement trouble, récompensé aux Goya pour sa magistrale prestation. Le film questionne la manière dont un homme perd tout lien avec la réalité. Le film n’élucide pas les raisons de ce mensonge. Les réalisateurs laissent s’exprimer toute l’ironie de la situation sans en rajouter, toute son opacité psychologique sans chercher à l’expliquer, et toute son ambiguïté morale sans porter de jugement. Entre récit intime et politique, le film rend compte avec efficacité d’un fascinant scandale qui a défrayé la chronique en Espagne, autour de la mémoire des 9 000 victimes du nazisme, longtemps passées sous silence. Le film suit cette grande imposture, celle de cet homme, qui n'a jamais été interné dans un camp de concentration. Face au bien qu'il a fait, paradoxalement, pour les vrais déportés espagnols, ignorés pendant longtemps dans leur pays (même après la fin de Franco), cela a permis de révéler et de rétablir un pan de l'histoire espagnole : on ne peut s’empêcher de penser que, durant de nombreuses années, de 2000 à 2005, il a fait un travail fantastique de (faux) témoignage sur la déportation, en particulier lorsqu’il se rendait dans des écoles en racontant ce que disait l’allemand qui accueillait les déportés à Flossenbürg : (désignant la porte) "vous êtes arrivés par là", (puis désignant la cheminée) "vous repartirez par là". Faut-il voir dans ce comportement, une façon, 60 ans plus tard, de chercher à se pardonner à lui-même le choix qu’il avait fait en 1941 ? Son affabulation, lui a permis de contribuer à la reconnaissance des droits de ces compatriotes qui eux vécurent l'enfer des camps, et à permettre l'hommage aux victimes de l'Holocauste. Avec sa mise en scène sobre et efficace, "Marco, l'énigme d'une vie" est une bénédiction pour tous ceux que les méandres de l'âme humaine passionnent. L'écrivain Javier Cercas avait consacré un livre en 2015, à cette histoire : "L’Imposteur", paru en France chez Actes Sud, pour en savoir plus. Le film lui est rondement mené, tel un thriller haletant, qui ne nous laisse pas de répit. Rattraper-le si vous ne l'avez pas vu à sa sortie en salle... Gérard Chargé - 3 Zooms -

 

Rencontre Ciné Zooms en Vidéo avec Jon Garaño aux Rencontres du Sud 2025 en Avignon