MASTER HAUTE DEFINITION
POUR LA PREMIERE FOIS EN BLU-RAY
- Cinq ans après le ténébreux "Killing", le réalisateur Shinya Tsukamoto livre un nouveau chef-d’œuvre avec "L’Ombre du feu", centré sur le marasme de l’immédiat après-guerre. Après avoir exploré le mal-être contemporain de ses compatriotes dans les éblouissants "Tetsuo" ou "Bullet Ballet", le chantre du cyberpunk japonais poursuit son exploration de la violence, la montrant cette fois sur son versant réaliste, optant pour une esthétique radicalement minimaliste. Découpé en deux parties, "L’Ombre du feu" débute entre les quatre murs décrépis où se terre la jeune veuve, avant de s’ouvrir vers l’extérieur, épousant alors la forme d’un road movie horrifique. Ébranlés par la sauvagerie du conflit, les trois héros survivants cherchent du réconfort là où ils peuvent, mais les traumas s’avèrent parfois insurmontables. Shinya Tsukamoto rejoint par son sujet les grands maîtres de l’animation, travaillés par le thème de l’après-guerre et de l’impossible deuil (Isao Takahata avec "Le Tombeau des lucioles" ou Hayao Miyazaki avec "Le Garçon et le Héron"). Fil conducteur de ce récit bouleversant, le petit orphelin va devoir affronter de multiples épreuves pour survivre et trouver sa place dans ce monde à reconstruire de toutes pièces. Lueur d’espoir de ce film brut et excessif, il symbolise à lui seul la nouvelle génération, garante de la survie de l’humanité.
SUPPLÉMENTS
- bande annonce
Distributeur : Carlotta
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Synopsis
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Japon tente péniblement de se relever et de panser ses blessures. Unique survivante de sa famille, une jeune femme passe son temps enfermée dans le bar délabré qui lui sert de refuge, attendant le client. Un jour, elle voit débarquer un petit orphelin chapardeur et un jeune soldat démobilisé. Entre ce trio atypique, un semblant de vie de famille commence à s’installer. Hélas, les traumatismes de la guerre auront tôt fait d’anéantir ce bonheur fugace...
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Notre avis : Le mal être des personnages réussit à s'emparer de vous et à vous envahir, tellement l'atmosphère du film est pesant et les personnages chargés de traumatismes... Le film traite de la déshumanisation provoquée par la guerre et comment celle-ci met brutalement fin à l’innocence de l’enfance. Une histoire dure renforcée par les séquences par un imposant huit-clos durant les 3/4 du film. Un film fragile et déroutant, qui nourrit sa réflexion de l’impossible deuil de l’après-guerre en partant d’une situation excessive et déchirante, complément extrême au bouleversant "Tombeau des lucioles" avec qui il partage nombre de points communs. Une plongée dans le glauque et dans le traumatique, pour évoquer un après-guerre où règnent misère, déshumanisation et violence. Parfois dérangeant dans sa globalité (prostitution, mort, violence presque barbare), une oeuvre d'une sensibilité déchirante, avec l’incroyable expressivité d’un enfant acteur, Oga Tsukao, au visage inoubliable. Heureusement la fin reste ouverte où cet enfant devra s'acheter une conduite pour changer la société dans laquelle on lui a appris à évoluer durement (une scène finale éloquente, et rassurante). Touché ! Gérard Chargé - 3 Zooms -