Synopsis
À la suite d'une "course à la terre" au Dakota, trois hors-la-loi vont mettre fin aux agissements crapuleux du shérif Layne Hunter… Au Dakota, en 1877, le gouvernement américain distribue les terres confisquées aux Indiens en organisant des « courses à la terre » : des centaines de pionniers, rêvant d’une vie meilleure, participent à ces courses où chacun espère arrive le premier sur un lopin de terre dont il deviendra alors le propriétaire. Décidés à prendre part à l’une de courses, trois hors-la-loi prennent sous leur aile une jeune fille dont le père a été assassiné. Tour à tour, ils se sacrifieront pour elle...
Notre avis : Le dernier western muet de John Ford. En 1926, Ford était déjà un maître incontesté du genre ! Il en avait tourné depuis 1912, une bonne trentaine. Le film commence sur un ton humoristique avant de tendre progressivement vers le drame... Le Shérif Layne Hunter est inspiré d'une figure réelle de L'Ouest... - La scène d'ouverture est un grand moment de cinéma, Ford dit à son propos : « Il y avait dans le film une course à la terre et plusieurs membres de notre équipe avaient participé à une course du même genre. Ils étaient à l'époque des enfants et s'y trouvaient avec leurs parents. J'en ai profité pour parler avec eux. Ainsi, l'incident du bébé ou le journaliste qui participe à la course avec sa presse et imprime les nouvelles au cours de celle-ci ont réellement existé. Nous avons tourné la scène en deux jours. » - (extrait du livre "John Ford" de Peter Bogdanovich). "Trois sublimes canailles" est une ode à l’amitié et à la liberté ! John Ford prouve qu’il maîtrise l’art du muet, du N&B et du western, avec une histoire au rythme effréné portée par des personnages attachants. Il nous emmène à l'époque de la Conquête de l'Ouest et on s'y croit, c'est tellement réaliste. Et l’essentiel réside dans les rapports humains et les scènes intimistes, mariant parfaitement sentiment et humour (jusqu’à aller dans le burlesque avec la folklorique bagarre du saloon), sérieux et parodie, enthousiasme et ironie. Le film rencontra un tel échec critique et commercial que le réalisateur abandonnera le western jusqu’en 1939. Un film injustement méconnu, qu’il faut voir absolument, même si la version proposée actuellement en DVD et Blu-Ray est amputée de 30’, mais bénéficie d’une musique remarquablement pertinente de Dana Kaproff ajoutée en 2007. Gérard Chargé - 2 Zooms -
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