LE ROMANTISME MADE IN HONG KONG
Sortie 4 films en Blu-Ray : le 1er Octobre 2024
- Amours Déchus -VU- 2 Zooms -
- Rouge -VU- 3 Zooms -
- Center Stage Director's Cut -VU- 4 Zooms -
- Lang Yu (pas vu)
| NOUVELLES RESTAURATIONS 4K ET 2K Distributeur : Carlotta
4 FILMS DISPONIBLES POUR LA 1ère FOIS en 4 Blu-Ray COFFRET COLLECTOR LIMITE « Pour moi, raconter une histoire, c’est capturer l’expérience humaine, explorer les émotions et mettre en lumière des aspects de la vie autrement négligés. » Stanley Kwan |
---|
|
---|
Formé auprès de grands noms du cinéma hongkongais comme Ann Hui et Patrick Tam, Stanley Kwan fait partie, aux côtés de Wong Kar-wai et de Fruit Chan, de la Troisième « Nouvelle Vague » apparue dans les années 1980. Alors en marge d’un cinéma commercial et populaire, le réalisateur fait appel, à ses débuts, à des acteurs célèbres, à l’instar de Chow Yun-fat, pour se faire connaître et ainsi développer son propre ton et point de vue. Si son deuxième long-métrage, le mélancolique "Amours déchus", obtient les faveurs de la critique, c’est avec son troisième film, le très romanesque "Rouge" (produit par Jackie Chan, alors roi incontesté du cinéma en Asie), que Stanley Kwan rencontre son public et devient la coqueluche des plus grands comédiens hongkongais. Avec son ambitieux « méta-biopic » "Center Stage", le cinéaste franchira les portes de l’international avant d’opérer, dix ans plus tard, un virage plus intimiste avec "Lan Yu". Virtuose du mélodrame, dont il maîtrise les codes avec une délicatesse et une sincérité rares, cet admirateur de Truffaut ou Ozu n’aura de cesse, à travers son œuvre, d’explorer la notion d’identité. Ces quatre films mêlent une mélancolie majestueuse à des réflexions complexes sur l’histoire, la société et la politique chinoise et hongkongaise. Cinéaste à l’homosexualité revendiquée, sensible aux désirs et aux luttes des femmes, Stanley Kwan offre à travers ses films des vitrines de choix aux grands noms du cinéma hongkongais de l’époque, comme Maggie Cheung, Leslie Cheung ou Tony Leung Chiu-wai...
BLU-RAY 1
• AMOURS DECHUS
1986 – Dei ha ching - Hong Kong - Couleurs - 98 mn - Restauration 2K - Drame, Romance
Synopsis : Trois amies aux rêves de gloire tentent de percer dans leur domaine respectif : le mannequinat pour Billie, la musique pour Suk-ling et le cinéma pour Yuk-ping. Rencontré lors d’une soirée arrosée, Tony, jeune homme oisif issu d’une famille aisée, est vite intégré à la bande et entame une relation avec Billie. Leur quotidien est mis à mal lorsque Suk-ling est retrouvée morte, assassinée dans son appartement. Chargé de l’enquête, le détective Lan va se rapprocher des amis endeuillés...
Fortement influencé par la Nouvelle Vague taïwanaise, en particulier le cinéma d’Edward Yang, le deuxième long-métrage de Stanley Kwan sonde les changements de la société hongkongaise à travers le prisme de ses personnages, emblématiques de leur époque. Découpé en trois parties distinctes, Amours déchus navigue entre l’étude de caractères, le faux polar et le drame, dressant tout du long un portrait très juste de la jeunesse hongkongaise, de ses questionnements et de son spleen. Interprété par les futures stars Tony Leung Chiu-wai ("In the Mood for Love") et Chow Yun-fat ("Le Syndicat du crime"), "Amours déchus" est un récit intimiste poignant qui annonce les chefs-d’œuvre à venir de son réalisateur.
Notre avis : Une réflexion sur le sens de la vie, et de l'importance donnée à des questions qui paraissent secondaires, sur le lien amoureux, et sur la fragilité. Un mélange de genres : le romantisme et le polar. Le déroulement de l'intrigue souligne les liaisons artistiques entre le cinéma de Taiwan et celui de Hong Kong de l'époque. L’enquêteur arrive à être touchant dans sa détresse. Nous restons sur notre faim... Gérard Chargé - 2 Zooms -
BLU-RAY 2
• ROUGE
1987 – Yim ji kau - Hong Kong - Couleurs - 98 mn - Restauration 4K - Drame, Fantastique, Romance
Sortie : le
6 décembre 1989 en salle Date de reprise : le 10 avril 2024
Scénario : Yau Dai An-ping et Lilian Lee
D’après le roman de Lilian Lee
Avec Anita Mui, Leslie Cheung, Alex Man et Emily Chu...
Synopsis : Hong Kong, 1934. Fleur est courtisane dans une maison close fréquentée par la haute société. Lorsqu’elle rencontre un séduisant client du nom de Chan Chen-Pang, le coup de foudre est immédiat. Alors qu’ils souhaitent officialiser leur union, les parents du jeune homme s’y opposent formellement. Les amants décident alors de se suicider ensemble, se promettant de se retrouver dans l’autre monde. Cinquante ans plus tard, en 1987, le fantôme de Fleur revient hanter Hong Kong à la recherche de son amour perdu, aidé dans sa quête par un couple de journalistes...
Hommage à un Hong Kong disparu, Rouge ne cesse, par sa construction, de confronter passé et présent : à la mise en scène luxuriante, peuplée de rêveries opiacées de l’un, s’opposent des images d’une mégalopole austère et impersonnelle, aux tons froids. De même, la passion inconditionnelle de Fleur et Chen-Pang vient se heurter à une conception plus moderne de l’amour, empreinte de rationalité, dans laquelle évolue le couple de journalistes confidents. Les stars de la cantopop Anita Mui ("Heroic Trio") et Leslie Cheung ("Adieu ma concubine") embrasent de leur magnétisme androgyne ce film majestueux réalisé par l’un des pionniers du mélodrame queer. Dans la lignée de "L’Aventure de Mme Muir" ou de "Les Contes de la lune vague après la pluie", cette histoire de fantômes à la fois sensuelle et mélancolique rend le plus beau des hommages au sentiment fugace de l’amour.
Notre avis : Stanley Kwan se rapproche du cinéma de son compatriote de Wong Kar-wai, certes avec moins de brio, mais il mélange les genres subtillement et cette romancce ponctuée par un drame fantastique marque plus d'un intérêt et mérite le coup d'oeil, afin de découvrir un beau cinéma asiatique. Nous suivons cette histoire avec plaisir, et avec une certaine empathie pour les personnages rendus malheureux par cette histoire d'amour avortée. Le film est esthétiquement très beau, l’histoire est plutôt inattendue et les personnages sont sympathiques. On se laisse porter, et emporter dans cet univers particulier. Joli film, délicat et sensible. Nous pouvons y voir un mélodrame majestueux et incandescent, porté par un duo d'acteurs magnétique. Le jury du festival des 3 Continents (10e édition), présidé par le décorateur Alexandre Trauner (1906-1993) a décerné la Montgolfière d’or en 1988 à ce film en compétition. Gérard Chargé - 3 Zooms -
BLU-RAY 3
• CENTER STAGE - Director's Cut (inédit au cinéma)
1991 – Ruan Lingyu - Hong Kong - Couleurs et N&B - 155 mn - Restauration 4K - Biopic, Drame, Romance
Sortie : le
1er décembre 1999 en salle Date de reprise : le 10 avril 2024
Scénario : Yau Dai An-ping et Peggy Chiao
Avec Maggie Cheung, Tony Leung Ka-fai, Chin Han et Carina Lau...
Synopsis : Surnommée la "Greta Garbo chinoise", Ruan Lingyu fut une star du cinéma muet dans le Shanghai des années 1920-1930. Elle débuta sa carrière à l’âge de 16 ans et tourna dans plus d’une vingtaine de films pour les grands studios de l’époque. Épinglée par la presse à scandale pour sa vie « dissolue », elle mettra fin à ses jours à seulement 25 ans. Bien des années plus tard, en 1991, une équipe de cinéma venue de Hong Kong et menée par le réalisateur Stanley Kwan est à Shanghai pour reconstituer la vie et la carrière éclair de Ruan Lingyu...
Biopic virtuose construit autour de la mise en abyme, "Center Stage" met en perspective l’ascension fulgurante de Ruan Lingyu à travers reconstitutions, extraits de ses films et interviews de l’équipe en tournage. Le cinéaste Stanley Kwan brise audacieusement le quatrième mur pour créer un dialogue à travers le temps et l’espace, constituant ainsi une réflexion en miroir sur le cinéma. Lauréate de l’Ours d’argent de la meilleure actrice à la Berlinale de 1992, la star hongkongaise Maggie Cheung ("Nos Années sauvages") campe une Ruan Lingyu éblouissante de charisme et de douleur contenue. "Center Stage" est à découvrir pour la 1re fois au cinéma dans sa version Director’s Cut splendidement restaurée en 4K.
Notre avis : Mon film préféré du réalisateur, qui met en scène une comédienne en état de grâce cinématographique... et ça, ce n'est pas tous les jours ! C'est filmé avec une grande délicatesse et le fait de mêler des reconstitutions de fragments de vie de la"Greta Garbo chinoise", avec des extraits véritables de ses films retrouvés et des interviews de l’équipe, donne une grande véracité au film et fait un tout judicieusement assemblé. Un biopic rare de par cette narration exceptionnelle, d'une grande richesse. Maggie Cheung, au charme sensible et discret porte le film sur ses épaules du début à la fin, et reflète des effets miroir, de la nostalgie, en portant un regard sur le siècle du cinéma. Les rapports des stars avec leur public est abordé également avec justesse. Ours d'argent à Berlin en 1992, c'est une réussite majeure du réalisateur et un grand film de ce cinéaste hongkongais qui a commencé sa carrière à la même période que Wong Kar-wai dans les années 1980. Maggie Cheung, elle, a obtenu le prix d'interprétation féminine à Berlin pour ce rôle. Les décors et la photo sont formidables. Du cinéma de haut de gamme, un régal ! Gérard Chargé -VU- 4 Zooms -
BLU-RAY 4
• LANG YU
2001 – Hong Kong / Chine - Couleurs – 87 mn - Restauration 4K - Drame, Romance
Sortie : le
6 mars 2002 en salle Date de reprise : le 10 avril 2024
Scénario : Jimmy Ngai
D’après le e-roman "Beijing Gushi" ("Récits de Pékin")
Avec Jun Hu, Ye Liu, Jin Su, Huatong Li...
Synopsis : Pékin, fin des années 1980. Fils d’une famille aisée, Chen Handong est un golden boy à qui tout réussit. Seule personne de son entourage à être courant de son homosexualité, son fidèle employé Liu Zheng lui présente régulièrement de jeunes garçons. C’est ainsi qu’un soir Handong fait la connaissance de Lan Yu, étudiant en architecture fraîchement débarqué de sa province. Cette aventure passagère va faire place à une liaison passionnée entre ces deux hommes que tout oppose...
En 1996, Stanley Kwan tourne le documentaire "Yang ± Yin: Gender in Chinese Cinema", à l’occasion duquel il révèle publiquement son homosexualité. Avec "Lan Yu", adaptation libre d’un roman publié anonymement sur Internet, le Hongkongais poursuit sa réflexion sur l’identité et le poids des conventions. Filmée à Pékin sans autorisation officielle, cette romance délicate et sensuelle s’affranchit du maniérisme des précédentes œuvres pour une approche plus réaliste et crue de l’intimité entre deux hommes. Servi par l’interprétation sans filtre des comédiens Jun Hu et Ye Liu, "Lan Yu" est une histoire d’amour audacieuse qui se double d’un portrait sur la vie dans la Chine post-Mao, où plane l’ombre du massacre de la Place Tian’anmen.
Notre avis : pas encore vu