Film hongkongais (1985)
Date de sortie (France) : 30 juillet 1985
Pas de rencontre pour ce film, c'est infernal !
Distributeur : Spectrum Films
Musique originale de Tang Siu-Lam et Yu Leun
Notre avis : Enfant terrible du cinéma honkongais, Tsui Hark réalise ici son 3ème long métrage : il frappe fort, très fort, trop fort pour les censeurs hongkongais de l'époque. Son portrait d’une jeunesse sans but, engagée dans des actes terroristes sans autre motif que d’avoir une bonne part de l’action, ne devrait pas être autorisée telle quelle sur les écrans, c'est ce qu'en pense la censure. Je ne suius pas pour la censure, mais je n'ai pas saissi à quoi rimait toute cette violence à mes yeux gratuite et démonstrative... L'intrigue est secondaire, redoublant les dialogues pour effacer toute trace des actes commis par ses anti-héros, mais rien ne parvient à entamer la colère de l'œuvre, sa violence irradiant de chaque plan, de chaque image. Le montage tourne au chaos total, renforcé par l'utilisation pirate de la bande originale des Gobelins pour "L'Aube des Morts" de George Romero. Une scène même utilisera un extrait de l'album OXYGENE de Jean-Michel Jarre. Un film subversif, qui n'est pas emballant par sa forme. Le réalisateur sera plus consensuel dans ces futurs films. Pour celui-ci en tout cas, je ne suis pas convaincu de l'intérêt d'un tel film. Gérard Chargé - 1 Zoom -
Débutant sa carrière à la télévision où il développe et assure la réalisation de quelques séries, Tsui Hark fait ses débuts sur grand écran en 1979 avec Butterfly murders, film malsain qui revisite le "Wu Xia Pian" ou film de sabre (genre très populaire en Chine, équivalent au film de cape et d'épée occidental).
Avec Histoires de cannibales (1980), il radicalise son style, saturant la mise en scène de violence et d'un humour noir dans un récit qui mêle parabole politique, kung-fu et anthropophagie. Avec ce très violent "L'Enfer des armes" (1980), il s'attaque au polar. Irrévérencieux et corrosif, Tsui Hark s'impose comme le chef de file d'une nouvelle génération de cinéastes hongkongais. Zu, les guerriers de la montagne magique marque un tournant dans sa carrière. Cette fable féerique rend hommage aux mythes chinois dans un style iconoclaste et virtuose qui devient rapidement la marque distinctive du cinéaste. Celui-ci excelle dans l'épopée, et les plus belles pièces de sa filmographie en témoignent.
Producteur actif et insatiable, il initie en 1987 la saga des Histoires de fantômes chinois, dont il confie la réalisation à des réalisateurs attachés à sa société de production Film Workshop, ce qui lui permet de garder la main sur tous ses projets. Il réalisera d'ailleurs lui-même le troisième volet de la série (qui en compte quatre, dont un film d'animation). Tsui Hark est également à l'origine de l'épopée romanesque en six parties Il était une fois en Chine (avec Jet Li), dont il signe les trois premiers films ainsi que le cinquième.
Respecté de ses pairs, adulé de ses fans, il ne s'accorde pour autant aucun répit, multipliant les productions et les réalisations. Cette boulimie lui vaut d'ailleurs le surnom de "Steven Spielberg asiatique". Attaché aux récits traditionnels chinois, le cinéaste construit les récits de Green snake (1993) avec Maggie Cheung et du mélo flamboyant The Lovers (1994) autour des figures mythiques de l'opéra classique d'Extrême-Orient. En 1995, il revisite une autre mythologie du cinéma hongkongais, celle du sabreur manchot créé par Chang Cheh avec The One-armed swordsman (1967), en réalisant The Blade avec Chiu Man-cheuk. Après Dans la nuit des temps et Le Festin chinois (1995), il s'expatrie aux Etats-Unis pour réaliser Double Team et Piège a Hong Kong avec Jean-Claude Van Damme.
Il revient à Hong Kong à la fin des années 90 et réalise coup sur coup Time and tide (2000) et Legend of Zu (2001) qui continuent à explorer la culture chinoise sous toutes ses formes en utilisant les techniques les plus avancées. La même année il tourne la suite des aventures du héros incarné une première fois à l'écran par Jet Li en 1996 : Black Mask 2 : City of Masks.
Après avoir fait partie du jury du 57e Festival de Cannes (2004), présidé par Quentin Tarantino, Tsui Hark revient au genre "Wu Xia Pian" et réalise Seven swords, adapté d'un roman populaire chinois. Il signe en 2008 une oeuvre plus personnelle, qu'il écrit, réalise, monte et produit seul : All About Women, une comédie romantique qui n'obtient pas le succès habituel de ses films d'action comme Triangle, réalisé l'année précédente avec Ringo Lam et Johnnie To. Il porte à l'écran en 2010 les aventures du juge Ti, personnage littéraire chinois très populaire, dès lors plus connu sous le nom de Détective Dee. Bien plus encore que ses films d'aventures, ce dernier est une épopée historique romancée, à l'apport fantastique important. En 2014 sort en France Détective Dee 2, dans lequel le héros revient de l'enfer.
Tsui Hark ne délaisse pas pour autant son genre favori du film de cape et d'épée, et sort en 2011 Dragon Gate, la légende des sabres volants où il retrouve Jet Li en tête d'affiche. Comme pour nombre de ses longs-métrages, il est à la fois réalisateur, scénariste et producteur du film.
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