Le cinéma peut-il changer le monde ? C’est la question qui nous vient à l’esprit face à l’impressionnante filmographie de Robert Guédiguian. À travers ses vingt-trois films, ce cinéaste originaire de l’Estaque ne cesse de dresser devant nous le monde tel qu’il est, mais aussi tel qu’il devrait être. Son cinéma du réel représente des êtres ordinaires et privilégie les décors naturels, demeure traversé par le rêve d’un monde égalitaire.

Transfuge de classe, Robert Guédiguian conserve, depuis son premier film Dernier été (1980), la même ambition : donner une voix à ceux qui n’en ont pas. Se plaçant du côté des muets et des invisibles, il tisse l’existence d’êtres communs, en qui chacun peut se reconnaître, en accordant une place particulière au monde ouvrier.

Au-delà de l’engagement politique du réalisateur, son cinéma est avant tout une aventure humaine et populaire, où l’on observe des personnages tomber amoureux, se disputer, se lier d’amitié, rire, traverser des drames…

Toujours accompagné de sa fidèle bande composée d’Ariane Ascaride, Gérard Meylan et de Jean-Pierre Darroussin, Robert Guédiguian ébauche des portraits sensibles qui ne laissent personne de marbre.