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CLAUDE LELOUCH |
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Réalisateur, producteur, scénariste et cadreur françaisNé le 30 octobre 1937 à Paris, Claude Lelouch naît de parents juifs. En 1942, son père est à Alger. Il est en France avec sa mère et recherchés par la Gestapo. Remarquant son intérêt pour l'écran, sa mère le cache dans des salles de cinéma où, totalement fasciné, il ne se lasse pas de regarder plusieurs fois de suite le même film. Une grande histoire d’amour avec le cinéma prend naissance et ne le quittera pas.
À la suite de son échec au baccalauréat, son père lui offre une caméra pour lui donner une chance de commencer sa vie en tant que caméraman d'actualité. Il débute sa carrière en tournant des reportages journalistiques "Une ville pas comme les autres", "USA en vrac". Il est notamment l'un des premiers à filmer la vie quotidienne en URSS, la caméra cachée sous son imperméable. Ce reportage, "Quand le rideau se lève", lui permet de gagner de quoi créer sa société de production "Les Films 13". Pendant ce reportage, il se retrouve au studios Mosfilm, sur le tournage d'un film qui allait lui donner le goût de la mise en scène "Quand passent les cigognes" de Mikhaïl Kalatozov. Par la suite, il continue à filmer beaucoup de manifestations sportives comme le "Tour de France" ou les "24 Heures du Mans".
En rentrant de Moscou, et encore sous le choc de "Quand passent les cigognes", il s’apprête à faire son service militaire. Grâce à ce reportage tourné en Russie, il rentre au service cinéma des armées, tourne d’abord comme caméraman d’actualités, puis comme metteur en scène. Il réalise sept films destinés aux militaires. C’est là qu’il comprend, en filmant les plus mauvais acteurs du monde (des colonels ou militaires), à quel point la direction d’acteur allait être capitale dans son cinéma.
En 1960, il se lance donc dans la production de son premier long-métrage "Le Propre de l'homme". Il dit lui-même avoir commis toutes les erreurs que l’on pouvait faire sur un premier film… Tellement d’erreurs que la critique dans Les cahiers du cinéma commençait ainsi « Claude Lelouch, retenez bien ce nom, vous n'en entendrez plus jamais parler ». S'ajoute à cet échec le décès de son père, quatre semaines après la première projection désastreuse du film, à laquelle ses parents ont assisté.
La même année, il fonde sa société de production, qu’il souhaite appeler Les Films de l’Apocalypse mais le notaire, effaré, lui propose autre chose « écoutez, nous sommes le 13 du mois, il est 13 heures, et je viens de m’apercevoir que Claude Lelouch comptait 13 lettres… Est-ce que vous avez quelque chose contre le chiffre 13 ? » La société s’appellera donc "Les Films 13"5.
Pour remonter la pente, il se retrouve réalisateur de scopitones, l’ancêtre du clip. Il met ainsi en images une centaine de chansons, parmi les plus populaires de l’époque. Il fait tourner Jeanne Moreau, ,Claude Nougaro, Johnny Hallyday, Dalida, Claude François, Les Chats Sauvages,… et dit avoir appris, pendant cette expérience, la force de la musique dans un film.
En 1962, "L'Amour avec des si", film enlevé et très imaginatif, retient l'attention de la critique suédoise. L’année suivant, il réalise un film de commande "La Femme spectacle", censuré pour ses jugements misogynes. Le film sera remonté. il avoue que c’est le film dont il a le plus honte. En 1963, il réalise plusieurs scopitones de Sheila, dont celui du tube interprété par cette chanteuse L'école est finie, qui a un franc succès.
En 1964, "Une fille et des fusils", tourné en trois semaines avec une bande de copains dont Amidou, Pierre Barouh et Jean-Pierre Kalfon, trouve un premier public. Derrière ce petit succès, il enchaîne avec "Les Grands Moments", La suite de "Une fille et des fusils" qui n’avait pas besoin de suite ironise t'il. Lorsqu’il comprend que ce dernier film ne sortira jamais, déprimé, il part pour Deauville lorsque le jour se lève, face à la mer, au volant de sa voiture, il entrevoit une jeune femme et son enfant sur la grève. C’est en s’avançant très lentement vers eux qu’il tente de reconstituer et de savoir ce que cette femme est venue faire si tôt sur cette plage… Petit à petit, le scénario de "Un homme et une femme" est en train de naître. Enthousiaste, il repart écrire le début du scénario.
Il a du mal à réunir des fonds pour faire son film, surtout après plusieurs échecs. Jean-Louis Trintignant est confiant en ce jeune homme dynamique qu’il considère comme le meilleur directeur d’acteur avec qui il a pu travailler. En mai 1966, "Un homme et une femme" est intégré in extremis à la sélection cannoise alors que la liste était close. Son film partage la Palme d'or avec Ces messieurs dames de Pietro Germi, marquant le début d'une remarquable ascension dans le monde du cinéma pour ce jeune homme de vingt-neuf ans. Il avait rencontré rencontre Francis Lai grâce à un ami commun Pierre Barouh, un an auparavant sur "Les grands moments". Celui-ci écrit la musique. Les thèmes du film interprétés par Nicole Croisille et Pierre Barouh feront le tour du monde. Le thème principal sera un succès unique dans le cinéma français, avec près de 300 versions différentes chantées dans le monde entier. Ils collaboreront ensuite sur plus de 30 films.
Après "Un homme et une femme", il croule sous les propositions, notamment pour réaliser à Hollywood. Le soir même de la cérémonie des Oscars, il clame son envie de continuer à faire des films en France. En 1966, il réalise un nouveau scopitone pour Sheila, celui de "L'Heure de la sortie".
En 1967, après le succès mondial de "Un homme et une femme", il prépare son nouveau film, "Vivre pour vivre", qui raconte une nouvelle fois l’histoire d'un couple, mais un couple fragile, au bord du divorce. Il y fait tourner Yves Montand, et Annie Girardot. Pendant le tournage, il tombe amoureux de la comédienne avec qui il vivra une histoire d’amour, gardée longtemps secrète. Le film reçoit de nombreux prix, dont le Grand Prix du Cinéma Français, et le Golden Globe du meilleur film étranger. On lui demande alors de réaliser le documentaire officiel des Jeux Olympiques de Grenoble en 1968. Ce film, "13 jours en France", sélectionné pour le Festival de Cannes, n'a pas été projeté à cause des événements de mai 1968 qui perturbent le festival.
La même année, il se lance dans un sujet épineux pour l’époque avec "La Vie, l'Amour, la Mort", un plaidoyer contre la peine de mort, avec Amidou, Caroline Cellier et Marcel Bozzuffi. En 1968, il réalise un dernier scopitone pour Sheila "Petite fille de français moyen" et quitte la maison de disques Carrère, qui l'employait.
En 1969, il retrouve Annie Girardot pour "Un homme qui me plaît" avec Jean-Paul Belmondo, Marcel Bozzuffi et Farrah Fawcett. Après avoir filmé un couple en reconstruction, un autre en destruction, il a envie de filmer une « parenthèse ». Une actrice et un compositeur qui se rencontrent pendant un tournage aux États-Unis. Une vraie passion, mais qui ne peut malheureusement pas durer. Le film est un échec, mais aujourd’hui, il est pour certains un film important.
En 1970, il fait appel à Jean-Louis Trintignant pour son nouveau film "Le Voyou" qui, pour la première fois, allait jouer un rôle qui n’était pas seulement romantique. Il y fait aussi tourner Charles Denner pour une première collaboration qui se renouvellera souvent.
En 1971, il décide de réaliser un tout petit film avec une nouvelle caméra 16 mm. Avec ses amis Amidou, Charles Gérard, Francis Lai, Catherine Allégret et son chef-opérateur Jean Collomb, il réalise "Smic, Smac, Smoc" pour moins de 200 000 francs. Pendant ce temps, il prépare un film qui fera date dans sa filmographie… "L'aventure c'est l'aventure !" avec Lino Ventura, Jacques Brel, Charles Denner, Charles Gérard et Aldo Maccione qui sont les héros de ce film qui un succès et accède au rang de film culte.
En 1973, il écrit un rôle sur mesure pour Lino Ventura avec "La Bonne Année". La rencontre improbable entre un truand macho, généreux et analphabète et une intellectuelle très romantique et surtout très libérée, interprétée par Françoise Fabian. L'année suivant, il enchaîne avec "Toute une vie" avec Marthe Keller, André Dussollier, Charles Denner, Gilbert Bécaud et Marie-Pierre de Gérando, puis "Mariage" avec Bulle Ogier et Rufus.
EN 1975, il fait tourner Michèle Morgan, l'actrice dont il rêve, dans "Le Chat et la Souris" avec Serge Reggiani. Ensemble, ils tournent une scène d'anthologie dans laquelle Michèle Morgan se prend d'un fou rire après avoir trouvé un clou dans un gâteau. La même année, il réalise "Le Bon et les Méchants" avec Marlène Jobert, Jacques Dutronc, Bruno Cremer, Brigitte Fossey et Jacques Villeret.
E, 1976 il retrouve Anouk Aimée, 10 ans après "Un homme et une femme", et tourne pour la première fois avec Catherine Deneuve dans "Si c'était à refaire". Cette même année, il a l'idée de tourner un court-métrage avec les restes de pellicule du tournage de "Si c'était à refaire…". Ce court-métrage, "C'était un rendez-vous", continue encore aujourd'hui à circuler sur la toile. L'année suivante, il part tourner aux États-Unis "Un autre homme, une autre chance" avec James Caan et Geneviève Bujold .
En 1978, il retrouve Charles Denner et Jacques Villeret pour "Robert et Robert" qui vaut à Jacques Villeret son premier César. Il retrouve ensuite Jacques Dutronc et Catherine Deneuve pour "À nous deux", un film qui ne convainc toujours pas le réalisateur aujourd'hui.
Il est réputé pour ne s’entourer que de ces comédiens qu'il juge en passe de devenir ses amis. Des acteurs et des actrices qui ne pensent pas qu'à leur rôle, et ont la pudeur de ne montrer d'eux que ce qu'ils ont de bon. C’est la fameuse "bande à Lelouch" avec Charles Gérard, Jacques Villeret, Francis Huster, Anouk Aimée, Audrey Dana, etc.).
Pour se remettre de l'échec "À nous deux", il décide de tout miser sur un nouveau projet "Les Uns et les Autre"s qu'il considère alors comme son film le plus personnel. Le film est un succès ! Il est sélectionné en compétition à Cannes. En 1982, il s’apprête à tourner son nouveau film "Édith et Marcel", sur l’histoire d’amour d’Édith Piaf et Marcel Cerdan, avec Évelyne Bouix et Patrick Dewaere, mais la mort ce dernier le le pousse à annuler le tournage de ce film, le reporte, puis le tourne finalement plus tard avec le fils de Marcel Cerdan.
En 1984, il réalise "Viva la vie", un film dont l'idée lui vient en tête la nuit de la sortie désastreuse du film "Édith et Marcel" . Le film qui réunit Charlotte Rampling, Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Évelyne Bouix, Charles Aznavour, Anouk Aimée, Charles Gérard et Myriam Boyer, est un succès. L'année suivante, il sort sur les écrans "Partir, revenir", avec Annie Girardot, Jean-Louis Trintignant, Richard Anconina, Évelyne Bouix, Michel Piccoli et Françoise Fabian. Un film qui superpose les époques avec une narration éclatée… le tout dirigé par le concerto pour piano de Rachmaninov, pour être constamment dans l’émotion.
En 1986, il réalise "Un homme et une femme Vingt ans déjà". Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant forment à nouveau le couple mythique de "Un homme et une femme". Il considère cette suite comme une erreur de sa part. L'année d'après, ayant fait trop compliqué avec Un homme et une femme Vingt ans déjà, Il décide de faire simple pour son nouveau film "Attention bandits !" avec Jean Yanne, Patrick Bruel, et Marie-Sophie L.
En 1988, il réalise un des plus grands succès de sa carrière "Itinéraire d'un enfant gâté", tourné aux quatre coins du monde, il réunit à l’écran Jean-Paul Belmondo, Richard Anconina, Marie-Sophie L. & Lio. La scène devenu culte et dont tout le monde se souviendra a été tournée à Paris dans une chambre de bonne, le fameux face à face entre Jean-Paul Belmondo et Richard Anconina.
En 1990, il tourne ensuite "Il y a des jours... et des lunes" avec notamment Gérard Lanvin, Patrick Chesnais, Vincent Lindon, Annie Girardot, Marie-Sophie L., Jacques Gamblin, Gérard Darmon et Serge Reggiani et c’est un nouveau succès. Il se lance alors dans le film ambitieux et mystique qu’il a en tête depuis longtemps "La Belle Histoire" avec Béatrice Dalle, Gérard Lanvin, Vincent Lindon, Marie-Sophie L., Patrick Chesnais, Paul Préboist, Isabelle Nanty, Amidou, Gérard Darmon et Anémone.
En 1993, il réalise "Tout ça... pour ça !" avec Vincent Lindon, Marie-Sophie L., Gérard Darmon, Jacques Gamblin, Évelyne Bouix, Francis Huster, Fabrice Luchini et Alessandra Martines. Fabrice Luchini obtient le César du meilleur second rôle.
Il adapte ensuite librement le livre de Victor Hugo "Les Misérables", et retrouve à cette occasion Jean-Paul Belmondo. Pour cette transposition des Misérables au XXe siècle, nous retrouvons Michel Boujenah, Alessandra Martines, Annie Girardot, Clémentine Célarié, Philippe Léotard, Rufus, Ticky Holgado, Philippe Khorsand, Michaël Cohen, Darry Cowl, Nicole Croisille, Jean Marais et Micheline Presle. Le film obtient le Golden Globe du meilleur film étranger et le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Annie Girardot.
En 1996, il réalise "Hommes, Femmes Mode d’emploi". Ce film avec aussi Fabrice Luchini, Alessandra Martines, Pierre Arditi, Ticky Holgado, Caroline Cellier, Agnès Soral, Ophélie Winter, Antoine Dulery et Anouk Aimée réunit tout de même 1,3 million d’entrées en France et obtient le Petit Lion d’or à la Mostra de Venise.
Il revient en 1998 avec un film plus intimiste "Hasards ou coïncidences" avec Alessandra Martines, Pierre Arditi, Marc Hollogne, Laurent Hilaire, Patrick Labbé et Geoffrey Holder. . Alessandra Martines reçoit un prix d’interprétation au Festival international du film de Chicago.
Au début des années 2000, il enchaîne quatre films "Une pour toutes", "And now ladies & gentlemen", "Les Parisiens" et "Le courage d’aimer". Ce dernier film, est un remaniement des Parisiens et du film qui aurait dû être sa suite Le Bonheur, c'est mieux que la vie dans un projet de trilogie avorté « Le genre humain ». En 2004, il préside le jury du 30ème Festival du cinéma américain de Deauville dont tous les membres sont des femmes Anouk Aimée, Marie-Josée Croze, Danièle Heymann, Diane Kurys, Jeanne Labrune, Lio, Claudie Ossard, Bettina Rheims et Mathilde Seigner.
En 2007, sa côte remonte quelque peu avec le film "Roman de gare" (qu'il signe d'abord du pseudonyme Hervé Picard pour échapper à la critique), qui révèle au passage la comédienne Audrey Dana, qui sera nommée pour le César du meilleur espoir féminin pour son rôle d’Huguette aux côtés de Dominique Pinon, Fanny Ardant, Zinedine Soualem, Michèle Bernier et Myriam Boyer.
En 2010, il retrouve Audrey Dana pour "Ces amours-là", une fresque musicale, avec Laurent Couson, Raphaël, Samuel Labarthe, Jacky Ido, Gilles Lemaire, Dominique Pinon, Liane Foly, Zinedine Soualem etAnouk Aimée. En 2011, alors que Les Films 13 fêtent leurs 50 ans, il fait le bilan de sa carrière dans un autoportrait traversant tous ses films, intitulé "D'un film à l'autre". C’est aussi et surtout la confession d’un auteur qui commente son œuvre et sa vie en toute objectivité.
En juillet 2012, il est le réalisateur d'honneur du Festival "Un réalisateur dans la ville", à Nîmes. Accompagné entre autres de Robert Hossein et Dominique Pinon, il présente cinq de ces films pendant une semaine, dans les jardins de la Fontaine.
Il a été marié trois fois (Christine Cochet en 1967, Marie-Sophie L. en 1986, et Alessandra Martines en 1995) et a été le compagnon d'Annie Girardot et d'Évelyne Bouix. Il est le père de sept enfants, dont Simon Lelouch, Sarah Lelouch, Salomé Lelouch (née de son union avec Évelyne Bouix) et Shaya Lelouch.
En janvier 2014, Claude Lelouch rencontre en Inde Mata Amritanandamayi et obtient son darshan. Il déclare à ce sujet « Je pense que les 50 films que j'ai faits jusqu'à présent n'étaient juste qu'une préparation à celui auquel je me prépare et qui traitera de l'Inde et d'Amma. Recevoir le darshan d'Amma a été plus touchant que de gagner mes Oscars et la Palme d'Or. Ce jour, est probablement le jour le plus important dans mes 76 années de vie. , il revient à la fiction avec le film "Salaud, on t'aime" dans lequel il dirige Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Sandrine Bonnaire. Il revient à Deauville, comme membre du jury présidé par Coasta Gavras pour 40ème Festival du cinéma américain..
Il a entretenu des relations avec de nombreuses femmes. Il se marie une première fois avec l'actrice Christine Cochet, avec qui il a un fils, Simon Lelouch, en 1969. En 1976, séparé de Christine, il a une fille, Sarah Lelouch, avec le mannequin Gunilla Friden. Il fréquente ensuite l'actrice Evelyne Bouix qui lui donne en 1983 une deuxième fille Salomé Lelouch, qui sera élevée par sa mère et le nouveau compagnon de celle-ci, Pierre Arditi. Il épouse en 1986 l'actrice Marie-Sophie L. avec qui il a trois enfants Sabaya, née en 1987, Sachka, né en 1989 et Shaya, née en 1992. Divorcé de Marie-Sophie, il se remarie une troisième fois en 1995, avec Alessandra Martines, qui lui donne en 1998 son septième enfant, une fille prénommée Stella. Mais le couple divorce en 2009 après 14 ans de mariage.
Site officiel de Claude Lelouch: http://www.lesfilms13.com/
En rentrant de Moscou, et encore sous le choc de "Quand passent les cigognes", il s’apprête à faire son service militaire. Grâce à ce reportage tourné en Russie, il rentre au service cinéma des armées, tourne d’abord comme caméraman d’actualités, puis comme metteur en scène. Il réalise sept films destinés aux militaires. C’est là qu’il comprend, en filmant les plus mauvais acteurs du monde (des colonels ou militaires), à quel point la direction d’acteur allait être capitale dans son cinéma.
En 1960, il se lance donc dans la production de son premier long-métrage "Le Propre de l'homme". Il dit lui-même avoir commis toutes les erreurs que l’on pouvait faire sur un premier film… Tellement d’erreurs que la critique dans Les cahiers du cinéma commençait ainsi « Claude Lelouch, retenez bien ce nom, vous n'en entendrez plus jamais parler ». S'ajoute à cet échec le décès de son père, quatre semaines après la première projection désastreuse du film, à laquelle ses parents ont assisté.
La même année, il fonde sa société de production, qu’il souhaite appeler Les Films de l’Apocalypse mais le notaire, effaré, lui propose autre chose « écoutez, nous sommes le 13 du mois, il est 13 heures, et je viens de m’apercevoir que Claude Lelouch comptait 13 lettres… Est-ce que vous avez quelque chose contre le chiffre 13 ? » La société s’appellera donc "Les Films 13"5.
Pour remonter la pente, il se retrouve réalisateur de scopitones, l’ancêtre du clip. Il met ainsi en images une centaine de chansons, parmi les plus populaires de l’époque. Il fait tourner Jeanne Moreau, ,Claude Nougaro, Johnny Hallyday, Dalida, Claude François, Les Chats Sauvages,… et dit avoir appris, pendant cette expérience, la force de la musique dans un film.
En 1962, "L'Amour avec des si", film enlevé et très imaginatif, retient l'attention de la critique suédoise. L’année suivant, il réalise un film de commande "La Femme spectacle", censuré pour ses jugements misogynes. Le film sera remonté. il avoue que c’est le film dont il a le plus honte. En 1963, il réalise plusieurs scopitones de Sheila, dont celui du tube interprété par cette chanteuse L'école est finie, qui a un franc succès.
En 1964, "Une fille et des fusils", tourné en trois semaines avec une bande de copains dont Amidou, Pierre Barouh et Jean-Pierre Kalfon, trouve un premier public. Derrière ce petit succès, il enchaîne avec "Les Grands Moments", La suite de "Une fille et des fusils" qui n’avait pas besoin de suite ironise t'il. Lorsqu’il comprend que ce dernier film ne sortira jamais, déprimé, il part pour Deauville lorsque le jour se lève, face à la mer, au volant de sa voiture, il entrevoit une jeune femme et son enfant sur la grève. C’est en s’avançant très lentement vers eux qu’il tente de reconstituer et de savoir ce que cette femme est venue faire si tôt sur cette plage… Petit à petit, le scénario de "Un homme et une femme" est en train de naître. Enthousiaste, il repart écrire le début du scénario.
Il a du mal à réunir des fonds pour faire son film, surtout après plusieurs échecs. Jean-Louis Trintignant est confiant en ce jeune homme dynamique qu’il considère comme le meilleur directeur d’acteur avec qui il a pu travailler. En mai 1966, "Un homme et une femme" est intégré in extremis à la sélection cannoise alors que la liste était close. Son film partage la Palme d'or avec Ces messieurs dames de Pietro Germi, marquant le début d'une remarquable ascension dans le monde du cinéma pour ce jeune homme de vingt-neuf ans. Il avait rencontré rencontre Francis Lai grâce à un ami commun Pierre Barouh, un an auparavant sur "Les grands moments". Celui-ci écrit la musique. Les thèmes du film interprétés par Nicole Croisille et Pierre Barouh feront le tour du monde. Le thème principal sera un succès unique dans le cinéma français, avec près de 300 versions différentes chantées dans le monde entier. Ils collaboreront ensuite sur plus de 30 films.
Après "Un homme et une femme", il croule sous les propositions, notamment pour réaliser à Hollywood. Le soir même de la cérémonie des Oscars, il clame son envie de continuer à faire des films en France. En 1966, il réalise un nouveau scopitone pour Sheila, celui de "L'Heure de la sortie".
En 1967, après le succès mondial de "Un homme et une femme", il prépare son nouveau film, "Vivre pour vivre", qui raconte une nouvelle fois l’histoire d'un couple, mais un couple fragile, au bord du divorce. Il y fait tourner Yves Montand, et Annie Girardot. Pendant le tournage, il tombe amoureux de la comédienne avec qui il vivra une histoire d’amour, gardée longtemps secrète. Le film reçoit de nombreux prix, dont le Grand Prix du Cinéma Français, et le Golden Globe du meilleur film étranger. On lui demande alors de réaliser le documentaire officiel des Jeux Olympiques de Grenoble en 1968. Ce film, "13 jours en France", sélectionné pour le Festival de Cannes, n'a pas été projeté à cause des événements de mai 1968 qui perturbent le festival.
La même année, il se lance dans un sujet épineux pour l’époque avec "La Vie, l'Amour, la Mort", un plaidoyer contre la peine de mort, avec Amidou, Caroline Cellier et Marcel Bozzuffi. En 1968, il réalise un dernier scopitone pour Sheila "Petite fille de français moyen" et quitte la maison de disques Carrère, qui l'employait.
En 1969, il retrouve Annie Girardot pour "Un homme qui me plaît" avec Jean-Paul Belmondo, Marcel Bozzuffi et Farrah Fawcett. Après avoir filmé un couple en reconstruction, un autre en destruction, il a envie de filmer une « parenthèse ». Une actrice et un compositeur qui se rencontrent pendant un tournage aux États-Unis. Une vraie passion, mais qui ne peut malheureusement pas durer. Le film est un échec, mais aujourd’hui, il est pour certains un film important.
En 1970, il fait appel à Jean-Louis Trintignant pour son nouveau film "Le Voyou" qui, pour la première fois, allait jouer un rôle qui n’était pas seulement romantique. Il y fait aussi tourner Charles Denner pour une première collaboration qui se renouvellera souvent.
En 1971, il décide de réaliser un tout petit film avec une nouvelle caméra 16 mm. Avec ses amis Amidou, Charles Gérard, Francis Lai, Catherine Allégret et son chef-opérateur Jean Collomb, il réalise "Smic, Smac, Smoc" pour moins de 200 000 francs. Pendant ce temps, il prépare un film qui fera date dans sa filmographie… "L'aventure c'est l'aventure !" avec Lino Ventura, Jacques Brel, Charles Denner, Charles Gérard et Aldo Maccione qui sont les héros de ce film qui un succès et accède au rang de film culte.
En 1973, il écrit un rôle sur mesure pour Lino Ventura avec "La Bonne Année". La rencontre improbable entre un truand macho, généreux et analphabète et une intellectuelle très romantique et surtout très libérée, interprétée par Françoise Fabian. L'année suivant, il enchaîne avec "Toute une vie" avec Marthe Keller, André Dussollier, Charles Denner, Gilbert Bécaud et Marie-Pierre de Gérando, puis "Mariage" avec Bulle Ogier et Rufus.
EN 1975, il fait tourner Michèle Morgan, l'actrice dont il rêve, dans "Le Chat et la Souris" avec Serge Reggiani. Ensemble, ils tournent une scène d'anthologie dans laquelle Michèle Morgan se prend d'un fou rire après avoir trouvé un clou dans un gâteau. La même année, il réalise "Le Bon et les Méchants" avec Marlène Jobert, Jacques Dutronc, Bruno Cremer, Brigitte Fossey et Jacques Villeret.
E, 1976 il retrouve Anouk Aimée, 10 ans après "Un homme et une femme", et tourne pour la première fois avec Catherine Deneuve dans "Si c'était à refaire". Cette même année, il a l'idée de tourner un court-métrage avec les restes de pellicule du tournage de "Si c'était à refaire…". Ce court-métrage, "C'était un rendez-vous", continue encore aujourd'hui à circuler sur la toile. L'année suivante, il part tourner aux États-Unis "Un autre homme, une autre chance" avec James Caan et Geneviève Bujold .
En 1978, il retrouve Charles Denner et Jacques Villeret pour "Robert et Robert" qui vaut à Jacques Villeret son premier César. Il retrouve ensuite Jacques Dutronc et Catherine Deneuve pour "À nous deux", un film qui ne convainc toujours pas le réalisateur aujourd'hui.
Il est réputé pour ne s’entourer que de ces comédiens qu'il juge en passe de devenir ses amis. Des acteurs et des actrices qui ne pensent pas qu'à leur rôle, et ont la pudeur de ne montrer d'eux que ce qu'ils ont de bon. C’est la fameuse "bande à Lelouch" avec Charles Gérard, Jacques Villeret, Francis Huster, Anouk Aimée, Audrey Dana, etc.).
Pour se remettre de l'échec "À nous deux", il décide de tout miser sur un nouveau projet "Les Uns et les Autre"s qu'il considère alors comme son film le plus personnel. Le film est un succès ! Il est sélectionné en compétition à Cannes. En 1982, il s’apprête à tourner son nouveau film "Édith et Marcel", sur l’histoire d’amour d’Édith Piaf et Marcel Cerdan, avec Évelyne Bouix et Patrick Dewaere, mais la mort ce dernier le le pousse à annuler le tournage de ce film, le reporte, puis le tourne finalement plus tard avec le fils de Marcel Cerdan.
En 1984, il réalise "Viva la vie", un film dont l'idée lui vient en tête la nuit de la sortie désastreuse du film "Édith et Marcel" . Le film qui réunit Charlotte Rampling, Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Évelyne Bouix, Charles Aznavour, Anouk Aimée, Charles Gérard et Myriam Boyer, est un succès. L'année suivante, il sort sur les écrans "Partir, revenir", avec Annie Girardot, Jean-Louis Trintignant, Richard Anconina, Évelyne Bouix, Michel Piccoli et Françoise Fabian. Un film qui superpose les époques avec une narration éclatée… le tout dirigé par le concerto pour piano de Rachmaninov, pour être constamment dans l’émotion.
En 1986, il réalise "Un homme et une femme Vingt ans déjà". Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant forment à nouveau le couple mythique de "Un homme et une femme". Il considère cette suite comme une erreur de sa part. L'année d'après, ayant fait trop compliqué avec Un homme et une femme Vingt ans déjà, Il décide de faire simple pour son nouveau film "Attention bandits !" avec Jean Yanne, Patrick Bruel, et Marie-Sophie L.
En 1988, il réalise un des plus grands succès de sa carrière "Itinéraire d'un enfant gâté", tourné aux quatre coins du monde, il réunit à l’écran Jean-Paul Belmondo, Richard Anconina, Marie-Sophie L. & Lio. La scène devenu culte et dont tout le monde se souviendra a été tournée à Paris dans une chambre de bonne, le fameux face à face entre Jean-Paul Belmondo et Richard Anconina.
En 1990, il tourne ensuite "Il y a des jours... et des lunes" avec notamment Gérard Lanvin, Patrick Chesnais, Vincent Lindon, Annie Girardot, Marie-Sophie L., Jacques Gamblin, Gérard Darmon et Serge Reggiani et c’est un nouveau succès. Il se lance alors dans le film ambitieux et mystique qu’il a en tête depuis longtemps "La Belle Histoire" avec Béatrice Dalle, Gérard Lanvin, Vincent Lindon, Marie-Sophie L., Patrick Chesnais, Paul Préboist, Isabelle Nanty, Amidou, Gérard Darmon et Anémone.
En 1993, il réalise "Tout ça... pour ça !" avec Vincent Lindon, Marie-Sophie L., Gérard Darmon, Jacques Gamblin, Évelyne Bouix, Francis Huster, Fabrice Luchini et Alessandra Martines. Fabrice Luchini obtient le César du meilleur second rôle.
Il adapte ensuite librement le livre de Victor Hugo "Les Misérables", et retrouve à cette occasion Jean-Paul Belmondo. Pour cette transposition des Misérables au XXe siècle, nous retrouvons Michel Boujenah, Alessandra Martines, Annie Girardot, Clémentine Célarié, Philippe Léotard, Rufus, Ticky Holgado, Philippe Khorsand, Michaël Cohen, Darry Cowl, Nicole Croisille, Jean Marais et Micheline Presle. Le film obtient le Golden Globe du meilleur film étranger et le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Annie Girardot.
En 1996, il réalise "Hommes, Femmes Mode d’emploi". Ce film avec aussi Fabrice Luchini, Alessandra Martines, Pierre Arditi, Ticky Holgado, Caroline Cellier, Agnès Soral, Ophélie Winter, Antoine Dulery et Anouk Aimée réunit tout de même 1,3 million d’entrées en France et obtient le Petit Lion d’or à la Mostra de Venise.
Il revient en 1998 avec un film plus intimiste "Hasards ou coïncidences" avec Alessandra Martines, Pierre Arditi, Marc Hollogne, Laurent Hilaire, Patrick Labbé et Geoffrey Holder. . Alessandra Martines reçoit un prix d’interprétation au Festival international du film de Chicago.
Au début des années 2000, il enchaîne quatre films "Une pour toutes", "And now ladies & gentlemen", "Les Parisiens" et "Le courage d’aimer". Ce dernier film, est un remaniement des Parisiens et du film qui aurait dû être sa suite Le Bonheur, c'est mieux que la vie dans un projet de trilogie avorté « Le genre humain ». En 2004, il préside le jury du 30ème Festival du cinéma américain de Deauville dont tous les membres sont des femmes Anouk Aimée, Marie-Josée Croze, Danièle Heymann, Diane Kurys, Jeanne Labrune, Lio, Claudie Ossard, Bettina Rheims et Mathilde Seigner.
En 2007, sa côte remonte quelque peu avec le film "Roman de gare" (qu'il signe d'abord du pseudonyme Hervé Picard pour échapper à la critique), qui révèle au passage la comédienne Audrey Dana, qui sera nommée pour le César du meilleur espoir féminin pour son rôle d’Huguette aux côtés de Dominique Pinon, Fanny Ardant, Zinedine Soualem, Michèle Bernier et Myriam Boyer.
En 2010, il retrouve Audrey Dana pour "Ces amours-là", une fresque musicale, avec Laurent Couson, Raphaël, Samuel Labarthe, Jacky Ido, Gilles Lemaire, Dominique Pinon, Liane Foly, Zinedine Soualem etAnouk Aimée. En 2011, alors que Les Films 13 fêtent leurs 50 ans, il fait le bilan de sa carrière dans un autoportrait traversant tous ses films, intitulé "D'un film à l'autre". C’est aussi et surtout la confession d’un auteur qui commente son œuvre et sa vie en toute objectivité.
En juillet 2012, il est le réalisateur d'honneur du Festival "Un réalisateur dans la ville", à Nîmes. Accompagné entre autres de Robert Hossein et Dominique Pinon, il présente cinq de ces films pendant une semaine, dans les jardins de la Fontaine.
Il a été marié trois fois (Christine Cochet en 1967, Marie-Sophie L. en 1986, et Alessandra Martines en 1995) et a été le compagnon d'Annie Girardot et d'Évelyne Bouix. Il est le père de sept enfants, dont Simon Lelouch, Sarah Lelouch, Salomé Lelouch (née de son union avec Évelyne Bouix) et Shaya Lelouch.
En janvier 2014, Claude Lelouch rencontre en Inde Mata Amritanandamayi et obtient son darshan. Il déclare à ce sujet « Je pense que les 50 films que j'ai faits jusqu'à présent n'étaient juste qu'une préparation à celui auquel je me prépare et qui traitera de l'Inde et d'Amma. Recevoir le darshan d'Amma a été plus touchant que de gagner mes Oscars et la Palme d'Or. Ce jour, est probablement le jour le plus important dans mes 76 années de vie. , il revient à la fiction avec le film "Salaud, on t'aime" dans lequel il dirige Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Sandrine Bonnaire. Il revient à Deauville, comme membre du jury présidé par Coasta Gavras pour 40ème Festival du cinéma américain..
Il a entretenu des relations avec de nombreuses femmes. Il se marie une première fois avec l'actrice Christine Cochet, avec qui il a un fils, Simon Lelouch, en 1969. En 1976, séparé de Christine, il a une fille, Sarah Lelouch, avec le mannequin Gunilla Friden. Il fréquente ensuite l'actrice Evelyne Bouix qui lui donne en 1983 une deuxième fille Salomé Lelouch, qui sera élevée par sa mère et le nouveau compagnon de celle-ci, Pierre Arditi. Il épouse en 1986 l'actrice Marie-Sophie L. avec qui il a trois enfants Sabaya, née en 1987, Sachka, né en 1989 et Shaya, née en 1992. Divorcé de Marie-Sophie, il se remarie une troisième fois en 1995, avec Alessandra Martines, qui lui donne en 1998 son septième enfant, une fille prénommée Stella. Mais le couple divorce en 2009 après 14 ans de mariage.
Site officiel de Claude Lelouch: http://www.lesfilms13.com/
Photos: Thierry Vaslot (A.C.R.)
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