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DAVID CARRADINE - Rencontre à Gerardmer 2007

David CarradineNous avons rencontré Le comédien américain David Carradine lors de l'hommage que lui a rendu le 14 ème Festival du films fantastique de Gerardmer 2007

Retrouvez le 14ème festival du film fantastique de gerardmer et la biographie du comédien David Carradine

Conférence de presse pour le coup de chapeau que lui a rendu le 14 ème Festival du film fantastique de Gerardmer au Grand Hôtel


Ciné-Zoom: La série kung fu à eu une importance très grande en France, que représente elle pour vous?

David Carradine

David Carradine: Effectivement c'est une série télévisée qui a eu une grande importance et une grande influence sur ma carrière. Mais si je n'aime pas utilisé le mot carrière car Van Gogh n'avait pas de carrière, Gauguin n'avait pas de carrière, pourquoi moi je devrai en avoir un, peut être parce que l'on appelle ce milieu le show business. Cette série a eu une influence puisque j'ai dû étudier les arts martiaux. A partir de là, j'ai écrit des livres sur les arts martiaux. Il m'a aussi fallu énormément de temps pour me débarrasser de ce personnage de Kwai Chang Caine. Mais c'est lorsque j'ai joué dans le film de Quentin Tarrentino "Kill Bill" qu'il y a eu un tournant, les gens on cesser de m'appeler Kwai Chang Caine mais à m'appeler Bill, C'est seulement à ce moment là que j'ai réussis à me débarrasser de ce personnage.

 

CZ: Entre Kung fu , les films de Paul bartel et Kill bill, vous êtes devenue une figure iconique pour tous les fan boys et geek du monde entier, quelle rapport vous entretenez vous avec vos fans hard core?


DC: J'ai une excellente relation avec les geeks, je suis sans doute une espèce de geek moi-même.

J'aime la science fiction, le genre de la science fiction au cinéma, c'est un thème qui m'est chère. J'aime plus la science fiction, le genre fantastique que les films d'horreur, je suis un très grand fan de ça. C'est un univers autours duquel j'ai toujours gravité. Si aujourd'hui on me propose de faire un film de ce thème là, je le ferai avec plaisir.

Le film "l'oeuf du serpent" de Ingmar Bergman auquel j'ai participé, c'est sans aucun doute un des films le plus horribles auquel j'ai participé. Il est horrible, simplement parce que il est tiré de faits réels qui se sont donc vraiment passé. Lorsque l'on voit des films d'horreur, gore, avec du sang, etc. on sait que cela n'est pas vrai. On va loin dans une extrapolation. Mais là ce sont des évènements réels, ça a rendu cette expérience plutôt douloureuse. C'est un film que je peux pas revoir. On a du mal à le voir deux fois, car quand on le voit une première fois on dit c'est un très grand film, un film formidable. Mais ça fait mal, il y a vraiment une douleur à la vision de ce film.

 

CZ: On parle de fantastique, on parle aussi d'horreur et d'avoir peur, qu'est ce qui peut vous faire peur dans la vie en tant qu'homme et qu'avez-vous trouver de vraiment fantastique dans votre carrière?

David Carradine

DC: Je n'ai peur de rien. Il y a quelque temps de cela, pour une chaîne de télévision américaine, j'ai été envoyé sur une île déserte. Sur cette île, le but était de trouver les traces d'un fantôme. Toute l'équipe télévision est partie et nous a laissé seul pour trouver le fantôme. Plusieurs amis m'ont demandé "tu n'as pas eu peur?" non parce que toute ma vie j'ai rêvé de rencontrer un fantôme. C'est un vieux rêve de croiser le regard d'un fantôme. J'étais curieux en fait de trouver ce fantôme mais pas du tous apeuré. Je ne l'ai pas vu mais je l'ai peut être entendu.

 

Je ne vais rien rajouter de plus, que les quelques phrases qu'il vient de dire, je sens que là, tout de suite, en ce moment aux états unis, les américains sont en train de vivre un vrai film d'horreur. Ils sont remplis d'espoir lorsqu'ils pensent aux prochaines élections. Ils espèrent que cela va changer et en attendant ils sont bien obligés de faire avec. Et depuis quelques années c'est un véritable film d'horreur qui se déroule sous leurs yeux. Mais il est bien réel. C'est la vraie vie.

 

Pour moi le thème du fantastique c'est quelque chose qui lui a toujours été très chère. Lorsque l'on repense à tous ça, la mythologie, les dragons, Arthur, merlin, toutes ses histoires, mais également les dieux grecs; j'ai envie de croire que peut être pas de la mythologie mais que ça c'est réellement passé. Qu'il y a réellement eu des géants avec des pouvoirs extraordinaires. Que peut être c'est cet espoir que nourrissent les gens que peut être c'était vrai. Cela s'est transformé en mythologie avec les récits etc. Je partage cet espoir avec beaucoup de gens, sans doute l'amour du fantastique. Dans cet espoir que peut être il y a quelque chose au delà que ce que l'on voit.


CZ: Dans votre jeux est ce que vous avez retenu quelque chose du jeux de votre père, est ce qu'il y a un héritage paternel dans son approche du métier? Et si vous aviez eu la possibilité de jouer l'un des multiples rôles qu'à jouer votre père au cinéma, quel rôle auriez-vous rêvé de jouer?

DC: Un des meilleurs rôles à mon sens de mon père, c'était le rôle qu'il a interprété dans le film "les raisins de la colère" de John Ford, mais je suis aussi totalement fan du rôle du "capitaine courage". Ce sont ces deux rôles qui m'ont marqués, peut être que c'est ces deux rôles là que je pourrai interpréter moi-même.

David Carradine et Julie Dreyfus

Bien sûr que mon père a eu une influence sur mon jeux. Lorsque j'étais enfant, j'avais tendance à idolâtrer mon père. Lorsque j'étais adolescent, j'ai eu une période de rejet de tous ce qu'il a put faire. Et lorsque je suis revenu à l'age adulte, il y a eu pas mal d'influences qui sont revenus, je m'en suis rendu compte. J'ai puisé énormément d'influence dans le jeu de mon père et je me suis rendu compte qu'il y avait de grande leçon d'acteur de sa part. Aujourd'hui c'est un mélange de tous ça qui définit mon jeu. Mais ma manière de jouer est vraiment très différentes de la manière de jouer de mon père car il croyait dur comme fer que dans la théorie en tant qu'acteur des masques, il pensait que un bon acteur doit avoir un masque, un bon personnage doit être opaque, on ne doit pas retrouver l'acteur derrière le personnage. Moi au contraire, je crois au visage. En allant au travers des yeux de l'acteur, on peut atteindre son âme qui est derrière et qui dessert le personnage. C'est dans ce point précis qu'est la différence avec mon père.

 

Dans la même lignée que certains acteurs comme Spacer Tracy ou Jean Gabin, il y a les trois règles de base de l'acteur qui selon moi sont celle qui marche le mieux; C'est-à-dire, Arriver sur le tournage à l'heure, bien apprendre ses répliques, et poser ses pieds sur les marques au sol avant que la caméra tourne. Après la performance de l'acteur, elle vient naturellement, toute seule, c'est la que l'on retrouve l'essence de la performance de l'acteur. La plus part des critiques ont dit à mon propos de mon jeux d'acteur que j'étais un instinctif. En fait c'est faux, je suis en fait profondément analytique, j'analyse, je réfléchi énormément. Si je donne l'impression que je ne sais pas ce que je fais, que j'improvise, c'est que quelque part j'ai atteint mon but.


CZ: Quels sont les films en général que vous tenez en haute estime, que vous aimiez particulier et pourquoi?
David Carradine

DC: Tout d'abord pour moi un des meilleurs films qui ai jamais été réalisé est "Laurence d'Arabie", d'ailleurs d'une manière générale les meilleurs films jamais réalisés, ce sont les films de David Lean qui survole les autres de très haut. Aux États-Unis, il fut un temps, beaucoup moins maintenant malheureusement, où les américains allait voir énormément de film étranger. A cette époque j'ai vu tous les films de Truffaut, de Godard, de Fellini, et tous les Bergman. Je regardais énormément de film à cette époque là. Quand je vois un film, c'est un peu comme de la littérature, j'ai la sensation qu'il faut vraiment en voir beaucoup pour comprendre les thèmes dont on parle, dans quelle direction on se dirige. J'ai vu dans un film, il y a bien longtemps "Des Teufels General" dans lequel jouait un acteur qui n'était pas alors très connu qui s'appelait Curd Jürgens, cet acteur est devenu ensuite le méchant dans James Bond, eh bien il m'a marqué. J'ai basé beaucoup de mes performances de l'époque sur son jeu. Il y a eu des centaine de milliers, de million de films qui ont été réalisé et pour choisir un film en particulier et dire voila c'est mon film préféré, c'est extrêmement difficile.


En y repensant un des ses meilleur film préféré de tout les temps c'était "un jour sans fin".

CZ: Vous avez fait une carrière extraordinaire, qui je l'espère n'est pas terminé, acteur, réalisateur, vous être passé de kill bill à Lizzie McGuire, est ce que vous avez un conseil a donné à un jeune que débuterai maintenant dans le métier difficile du show business?

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C'est difficile de donner un conseil, tous simplement parce que tous ce qui m'ai arrivé en tant qu'acteur, que réalisateur ou artiste c'était complètement arbitraire. C'est difficile de donner un avis par rapport à mon expérience professionnel. Je vais quand même donner deux conseils. Le premier c'est de ne pas abandonner, lâcher prise ou baisser les bras car même moi lorsque j'étais un jeune acteur, lorsque après l'armée j'ai commencé à me lancer dans le show business, personne ne croyait en moi, j'étais le seul à y croire. Tout le monde me disait que j'étais fou, qu'il fallait que je trouve un autre métier. Le secret de mon succès quelque part, c'est tous simplement de ne pas abandonner son rêve, de ne pas lâcher prise.

 

Le deuxième conseil c'est d'être soi-même., n'essayer pas d'être quelqu'un d'autre, rester fidèle à vous-même et puis n'allez racontez n'importe quoi, n'allez pas mentir et ne donner pas de mauvaise performance. Un autre conseil qui ne s'adaptera pas aussi bien au autre qu'a moi, n'hésitez pas à violer les règles, à ne pas suivre les règles établis, je ne parle pas des commandements bien sur. Cela s'applique à moi-même surtout.


CZ: Y a t-il un réalisateur avec lequel vous n'avez pas travaillé et avec lequel vous rêveriez de tourner, si oui lequel et pourquoi?

DC: Irvin Kershner

David CarrradineBien souvent on ne reconnaît pas les réalisateurs, parce que ils ne sont pas dans les films, on connaît les noms bien sûr mais souvent on ne sait pas à quoi il ressemble. Ce qui est amusant car hier soir j'étais à un dîner officiel et j'étais assis à coté d'Irvin Kershner, j'ai discuté avec lui pendant deux heures et demi de tous et de rien, une excellente conversation mais tout à fait normale. Je ne l'avais pas reconnu, je ne savais pas que j'étais assis à coté d'Irvin Kershner.. Je l'ai appris que plus tard. Mais peut être que c'était mieux parce que si je l'avais su avant, j'aurais été là, "oh irvin je vous aime". Lors que là c'était une conversation d'homme à homme normal. Et que bien sûr Irvin Kershner est un réalisateur avec qui je rêverai de tourner.

 

Ma liste de réalisateur de rêve, c'est à peut près la même que tous le monde. Mais je rappelle que j'ai déjà tourné avec beaucoup de réalisateurs qui se trouvent dans cette même liste. J'ai joué sous la direction de Bergman, de Scorsese, de Walter Hill qui un de mes réalisateur préféré. J'ai aussi joué sous la direction de Fred Williamson, plus connu en tant que footballeur que réalisateur mais c'était une expérience intéressante. J'ai envie de jouer avec n'importe qui, du haut de la pile au bas de la pile cela n'a pas d'importance. Je suis un boulimique du travail que ce soit pour la télévision, pour le théâtre, j'ai fait douze pièces de théâtre de Shakespeare. J'ai envie de tous faire et j'y arrive. J'ai une liste de réalisateur avec qui je rêverai de travailler mais petit à petit je suis en train de rayer les noms de la liste car j'ai déjà joué sous la direction de beaucoup d'entre eux. Je suis prêt à accueillir n'importe quel offre d'un réalisateur, je suis sur qu'il y a de grand réalisateur en devenir dans cette salle. J'ai juste quelque mot à dire pour les réalisateurs qui voudrait travailler avec moi. Il est très facile de travaille avec moi, j'ai un caractère facile, je suis toujours sur le tournage à l'heure, je connais mes répliques, je met mes pieds où il faut et je fais mes cascades moi-même.

 

Propos recueillis et photos : Thierry Vaslot (A.C.R.)

 

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