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ARRETEZ-MOI

( 8 Votes )

ARRETEZ-MOISortie : le 6 Février 2013

VU - 2 Zooms

Film français, belge, luxembourgeois
Réalisé par
Jean-Paul Lilienfeld, d'après "Les lois de la gravité" de Jean Teulé
Avec Sophie Marceau…
Comédie dramatique - 1h39 -

Rencontre téléphonique Ciné-Zoom avec le réalisateur.

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ARRETEZ-MOI

Titre original : Arrêtez-moi


Distributeur : Rezo Films


Musique originale de André Dziezuk et Matthieu Gonet

Avec aussi :  Miou-Miou, Marc Barbé, Yann Ebonge, Valérie Bodson, Thomas Coumans, Raul Reis, Alexandre Picot…

ARRETEZ-MOI
 
Site officiel : NC

L'histoire : Un soir, une femme se rend dans un commissariat pour confesser le meurtre de son mari violent, commis il y a plusieurs années. Seulement plus la policière de permanence interroge cette femme, plus elle connait sa vie, moins elle a envie de l’arrêter. Pourquoi cette femme que personne ne soupçonnait veut-elle absolument être reconnue coupable ? Pourquoi cette policière ne veut-elle absolument pas l’arrêter ? L’une des deux gagnera. Mais que veut dire gagner dans ce genre de circonstances ?


Notre avis : N'ayant pas lu le livre de Jean Teulé, on peut se poser la question, de savoir, si le livre avait des pointes d'humour comme le film en a pour certainement détendre l'atmosphère d'un sujet si lourd. Il est important de parler de tels sujets et de tels faits qui sont très nombreux encore de nos jours. Les femmes battues, c'est un vrai fléau de société, à combattre à tout prix et un tel film en a le mérite et on ne peut qu'approuver. Ensuite, selon les points de vue, le traitement peut porter à la discussion. Personnellement, connaissant le sujet j'aurais préféré que le film reste complètement dramatique, mais d'autres spectateurs en sortant de la salle, étaient soulagés par les pointes de légèreté et d'humour. Il est vrai que ça rassure, car les scènes où cette femme est battue sont puissantes, renforcées par la caméra subjective posée sur la tête de Sophie Marceau. Donc chacun ses goûts, pour le traitement narratif et dramaturgique. Notons aussi, que la fin est admirable, ce qui laisse espérer un avenir meilleur pour les enfants de femmes battues, qui prendront conscience de la chose pour ne pas reproduire des schémas familiaux. Enfin, la prestation de Sophie Marceau est remarquable, elle tient son rôle à merveille : on savait que dans ce registre plus dramatique elle excellait, l'ayant vu auparavant capable de jouer des personnages aussi forts. Et Miou Miou, qui est avec cette femme flic, entre le rire et les larmes, porte la révolte et tient un rôle sur le fil du rasoir, pas si évident à assurer, en apportant cette dose d'humour. Une petite chose, elle boit, elle est entrée dans la police pour lutter contre ce genre de choses qu'elle méprise et vous saurez pourquoi en voyant le film : c'est l'alcool qui apporte cet humour je suppose, c'est pour moi l'explication, car avec ce qu'elle a vécu lorsque l'on est dans son état normal, on ne peut pas rire de ces choses-là. Ceci justifie cela ! Avant, après et depuis "La journée de la jupe", Jean-Paul Lilienfeld ose aborder des sujets importants de société, qui nous permettent de nous pencher dessus et d'y réfléchir. Un cinéma nécessaire ! Gérard Chargé - 2 Zooms -

Rencontre téléphonique Ciné-Zoom avec Jean-Paul Lilienfeld.
 
CZ : Jean-Paul Lilienfeld, qu'est-ce qui vous a amené à traiter ce sujet délicat ?
 
JPL : "Je m'intéressais au sujet depuis quelques temps déjà, puis j'ai lu le roman de Jean Teulé, que j'ai voulu adapté. Pour cela j'avais un certain bagage, puisque j'ai lu et vu beaucoup de documents sur cette question. Je n'ai pas eu besoin de témoignages particuliers ou de gens à rencontrer pour écrire le scénario, j'avais pas mal de matière pour le traitement que je voulais faire. J'essaie toujours de faire des choses qui me parlent, tout en faisant un spectacle. Je remarque, avec ce film, qu'il se comporte très bien avec le public. Je reçois beaucoup de lettres de femmes qui ont vécu cela : il est difficile pour elles de parler, car lorsqu'elles vivent cela pour la première fois, elles ont espoir que la personne va revenir comme elle l'ont connue avant ces premiers coups. Ensuite, elles ont honte en général lorsqu'il y a récidive, et puis elles sont dépendantes économiquement et socialement, ce qui les empêche le plus souvent de partir et de parler."
 
Photo ci-dessus : (copyright en attente) 
 
CZ : Avez-vous changé des choses du roman ?
 
JPL : "Oui, dans le roman, la personne qui se constitue prisonnière, elle le fait auprès d'un flic homme et j'ai préféré la confronter à une femme flic, cela permettait de mieux la rapprocher, car dans le roman, entre le flic et cette femme qui avoue son crime, il y avait une histoire de séduction, qu'ici, avec une autre femme, cela ne pouvait pas se produire et cela me permettait de montrer une femme-flic usée, qui allait soudain retrouver un sens à sa vie de lassitude. De plus cette histoire est vraiment arrivée à un copain flic de Jean Teulé, qui a reçu une femme venant lui annoncer cette culpabilité, juste avant qu'il y ait prescription pour être inculpée d'assassinat (c'est 10 ans). Après cette histoire, il a démissionné de la police. Autre chose que j'ai changé, c'est la fin."
 
CZ : L'auteur a-t-il vu le film ?
 
JPL : "Oui, il l'a vu 4 fois et il veut le voir une 5ème fois m'a t-il dit, il l'adore."
 
CZ : L'humour et le ton que vous utilisez dans le film, était t-il aussi présent dans le roman ?
 
JPL : "Oui, l'humour et le ton que provoque cette histoire, étaient en partie dans le roman. C'est un ton, qui me correspond. Dans ces drames du quotidien, on a besoin de décompresser. De plus, le film véhicule une lueur d'espoir avec cette fin-là, car on sait qu'en général, les enfants peuvent reproduire ces situations qu'ils vivent. Il y a deux aspects quand les enfants deviennent adultes, soit ils réagissent avec violence, soit ils la rejettent complètement.
 

CZ : Dernière petite chose : le public suit et adhère à votre film, je ne comprends pas pourquoi une certaine presse dit des choses désagréables à son propos ?
 
JPL : "Je comprends très bien qu'on puisse ne pas aimer un film, mais ce que je ne comprends pas, c'est la violence et la façon dont le film est rejeté de la part d'une certaine presse, qui manifeste un acharnement violent de rejet à mon encontre. Cette même presse avait déjà méprisé "L'année de la jupe", qui les a remis à leur place, suite à son accueil par le public et par les professionnels avec les prix reçus.
 
 
Photos de plateau : La Voix du Nord 
 
 
 
 
 
 
CZ : Vous êtes allé au delà du film en montant un relais de solidarité envers les associations qui s'occupent de ces problèmes...
 
JPL : "Oui, en allant de "Arrêtez-moi" le film à "Arrêtez-le", sachant que les associations ont du mal à financer leurs actions, j'ai proposé cela à Solidarité Femmes, qui regroupe 65 associations en France, en surtaxant un numéro dédié, afin de passer du film à l'action sur le terrain, pour maintenir ce numéro et prendre ces femmes en charge." 
 
 
 
Propos recueillis au téléphone par Gérard Chargé. 
 
 

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