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LES GRANDES FICTIONS DE LA TELEVISION

Index de l'article
LES GRANDES FICTIONS DE LA TELEVISION
Cyrano de Bergerac
Dom Juan
La Mégère Apprivoisée
Le Golem
Les Joueurs
L'Espagnol
Délire à deux
Les Perses
L'Auto Rouge
Le Mariage de Figaro
La Terreur et la Vertu
Les Verts Pâturages
La Séparation
Toutes les pages

COFFRET DE 24 DVD

Edité par l'INA

Le 2 Novembre 2010

Nous avons tous, plus jeunes connu cet âge d'or, qui a fait notre culture télévisuelle.

Des films à voir et à revoir !

Les « Grandes fictions de la télévision » réunies dans un coffret prestige édité par l’Ina. Vingt-quatre chefs-d’oeuvre réunis dans un coffret de 24 DVD.

Collection dirigée par Marcel Bluwal.

Les aficionados de l’âge d’or de la télévision retrouveront une sélection de 24 « nouvelles dramatiques » dans ce coffret qui allie culture et divertissement populaire autour de grands réalisateurs et acteurs de la télévision des années 60 et 70.

Au travers de cette collection «

Les grandes fictions de la télévision », l’Ina fait découvrir et redonne une Coffret DVD en vente dès le 2 novembre 2010 dans tous les magasins spécialisés et sur boutique.ina.fr

Programmes également disponibles en VOD et DVOD sur ina.fr

Distributeur : Arcadès

Prix : 9,90€ l’unité et 99,90 € le coffret 24 DVD

A propos d’un âge d’or de la télévision...

Il y a eu, paraît-il, une “école des Buttes-Chaumont”, un “âge d’or de la télévision” de fiction, en somme un ensemble de réalisateurs oeuvrant tous dans la même direction pour le bonheur des téléspectateurs des années soixante, lesquels regardaient un écran où la publicité n’existait pas. En fait, c’est faux. Il s’agit d’une commodité de pensée, rien de plus. La vérité, je le sais – j’ai vécu tout le parcours de la télévision française depuis 1950 – c’est que s’étaient retrouvés dans cette télévision de service public, une dizaine de metteurs en scène de talent, tous refusés, à l’égal de la Nouvelle Vague, par le cinéma dit de “qualité France” de l’après-guerre, tous radicalement différents et soucieux, avant tout, de prouver l’originalité de leur réflexion.

Quant aux Buttes-Chaumont, elles ne nous réunissaient que parce que nous y avions nos bureaux. Mais enfin l’étiquette est restée et s’accroche. Moi, mon souvenir, c’est avant tout celui d’une bagarre permanente pour disposer des moyens suffisants à notre ambition.

Voici donc tout d’abord douze “dramatiques” en noir et blanc, réalisées entre 1960 et 1967

Douze films parmi tant d’autres, tant sont abondantes durant cette période les oeuvres d’une qualité indiscutable – pour ne pas employer à propos de certaines des épithètes plus gratifiantes.

Ce qui me frappe, moi, d’emblée, dans ce florilège de ce qu’on appelait à l’époque les “émissions dramatiques” de la télévision française, c’est l’étonnante diversité des formes et des styles, largement comparable à ce que le cinéma de plein exercice pouvait offrir à la même époque, et le souci permanent que nous avions de ne pas considérer avant tout le téléspectateur comme une source de profit mais comme un adulte capable d’entendre et d’apprendre. Le tout servi par une génération d’acteurs extraordinaires qui allaient quasiment tous devenir les “stars” du cinéma et du théâtre de la fin du XXe siècle : Piccoli, Brasseur, Marielle, Cassel, Galabru, Virlogeux, Rochefort, pour ne citer que quelques noms. Sans compter que je ne prends pas en compte ici les séries et les feuilletons, format original de la télévision s’il en est.

Le tout dans une liberté extraordinaire. Pas de personnage fédérateur destiné à la ménagère de moins de cinquante ans, mais un vrai souci de porter l’héritage culturel du monde à la connaissance du public le plus large possible. Nous étions, paraît-il, les “hussards noirs” de la télévision. Les gouvernants étaient à droite, les “téléastes” plutôt à gauche mais le souci commun était avant tout de ne pas rabaisser le public.

Viennent ensuite douze oeuvres réalisées entre les années 1967 et 1977, celles où, très vite, la couleur et le 625 lignes (au lieu du 819 du noir et blanc) enterrent définitivement la vieille télévision. Années, surtout, où la publicité redéfinit complètement le sens de la télévision publique telle qu’elle avait été installée au lendemain de la Libération, prenant une importance capitale, par les capitaux et le talent investis et devenant souvent le point haut de la soirée du spectateur, surtout pour les enfants. Mais la société est en train d’adopter la consommation comme horizon absolu et il faut suivre. 1968 entraînera bien une réaction, parfois traduite dans les magazines d’information, mais la fiction, elle, va essayer de creuser le “sillon d’avant”, au moins dans ses oeuvres marquantes.

Ces douze téléfilms (le terme commence à se répandre) sont la preuve de cette résistance. Dans le grand début de l’uniformisation des programmes qui finira par aboutir à la télévision d’aujourd’hui, des pics d’originalité s’affirment et persistent envers et contre tout. N’oublions pas, par ailleurs, que c’est aussi l’époque – mais le sujet n’est pas abordé ici – des séries historiques à grand spectacle et en costumes, qui ont un énorme succès. De là, a contrario, l’exacerbation de la volonté d’originalité dans nos téléfilms. Dès la réforme de 1974, qui met fin au monopole, et l’installation de la première chaîne privée, on voit naître l’obligation de satisfaire la ménagère de moins de cinquante ans à travers un personnage fédérateur. Ici, nous avons absolument le contraire. Et le succès suit quand même, parfois très grand.

Donc, voici que se referme le supposé “âge d’or” de la télévision. Cette période aura été exceptionnelle, elle aura constitué une “niche” de liberté d’expression unique pour l’époque. C’était un temps où les réalisateurs, anciens ou nouveaux, pouvaient respirer, même parfois mieux qu’au cinématographe de plein exercice, un air plus libre s’ils en avaient l’ambition. Puis l’asphyxie s’est installée et c’est elle qui règne actuellement sur la fiction française de télévision.

Il était vraiment tout à fait temps de remettre ce répertoire – largement sorti de la mémoire – à la disposition des lecteurs de DVD du XXIe siècle. Dommage que cet hommage soit pour l’instant posthume. Mais les choses peuvent changer, pourquoi pas ? L’histoire de la Télévision de Service Public n’est pas terminée.

Enfin, place aux oeuvres, et bons films ! Marcel Bluwal



 

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