Ciné-Zoom

 

Notre avis : Une adaptation de l'univers sarcastique et torturé de Roland Topor, qui s'est inspiré pour l'écriture de ses problèmes de voisinage... Les auteurs prennent plaisir à semer la confusion dans un décor banal et quotidien. La logique perd lentement ses repères et la folie paranoïaque s'installe progressivement, aidée par une mise en scène et de superbes cadrages qui jouent sur le mystère et la claustrophobie, mais qui se permet aussi des plans-séquences inédits en 1976, filmés à la Louma. L'immeuble du locataire peut se voir comme un condensé de névroses sociales et une métaphore des angoisses de ceux qui ne trouvent pas leur place dans la jungle urbaine. Bien que le film soit lent, l'histoire est prenante et donne des indices au fur et à mesure, jusqu'à un final surprenant. Sont abordés : la folie et la paranoïa, où l'atmosphère est vraiment dérangeante et oppressante, en jouant sur la frontière trouble entre le réel et la folie. Le climat malsain est renforcé par la photographie et la musique angoissante de Philippe Sarde. Roman Polanski est parfait dans le rôle de cet homme timide et effacé, qui va, petit à petit, sombrer dans la folie jusqu'à la fin qui fait froid dans le dos. Il est secondé par de brillants comédiens, à commencer par la toute jeune mais déjà talentueuse Isabelle Adjani, ainsi que de grands noms du cinéma américain tels que Shelley Winters et Melvyn Douglas ou encore Bernard Fresson côté français. A noter aussi les fugaces apparitions de certains membres du Splendid', qui n'étaient pas encore connus à l'époque. "Le Locataire" est un film noir à l'atmosphère unique. A voir ou à revoir ! Gérard Chargé - 3 Zooms -