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IL Y A BIEN LONGTEMPS, DANS UNE SALLE DE MONTAGE LOINTAINE, TRÈS LOINTAINE

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Un livre de Paul HIRSCH


Mes cinquante ans de montage de succès hollywoodiens
La Guerre des étoiles, Carrie, La Folle journée de Ferris Bueller,
Mission : Impossible, et d’autres.

SORTIE LE 9 JUIN 2022


13,5 cm x 19 cm | 480 pages | 20 € TTC

Une co-édition CARLOTTA FILMS et ALMANO FILMS

 

 


« Paul Hirsch, maître incontesté dans son art, a écrit une autobiographie de monteur convaincante, clairvoyante et pleine d’esprit, depuis les années soixante jusqu’à aujourd’hui. Des sommets de La Guerre des étoiles aux profondeurs de Pluto Nash, si vous voulez savoir comment on s’y prend pour mouliner un film, ce livre est fait pour vous. Je devrais le savoir, j’étais à ses côtés depuis le début jusqu’à notre mésaventure sur Mars. Félicitations Paul, de te souvenir de tout ce qu’on a oublié. »
Brian De Palma


Il y a bien longtemps, dans une salle de montage lointaine, très lointaine... offre une vision privilégiée sur les coulisses de films parmi les plus marquants des cinquante dernières années, grâce à Paul Hirsch, monteur de La Guerre des étoiles, pour lequel il a obtenu un Oscar, qui a aussi travaillé sur L’Empire contre-attaque, Carrie, Blow Out et Mission : Impossible de Brian De Palma, Footloose d’Herbert Ross, La Folle journée de Ferris Bueller et Un ticket pour deux de John Hughes, Chute Libre de Joel Schumacher et Ray de Taylor Hackford.


À travers un livre fascinant, Hirsch nous fait revivre sa carrière film après film, en dressant le portrait
des moments décisifs qui ont contribué à créer certaines scènes parmi les plus iconiques du cinéma
américain. Il évoque des moments que peu de gens connaissent concernant le casting, la mise en
scène ou la musique de ses plus grands films, ainsi que des réalisateurs, producteurs, compositeurs, actrices et acteurs stars. Moitié manuel à l’usage des étudiants de cinéma, moitié hymne à de légendaires cinéastes et professionnels du cinéma, ce livre divertissant et drôle passionne tout en éduquant, mine de rien, à la fois les connaisseurs et les amoureux du cinéma.
Paul Hirsch a reçu l’Oscar du meilleur montage en 1978 pour La Guerre des étoiles. En 2005, il a reçu sa seconde nomination à l’Oscar pour Ray de Taylor Hackford. Il est le seul monteur à avoir remporté deux fois le Prix Saturne du meilleur montage. En 2017, il a reçu un Prix spécial pour un Monteur avec une Sensibilité Visuelle Unique de la part du prestigieux Festival du Film des directeurs de la photographie Camerimage, en Pologne. Il vit à Los Angeles.


Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Filmon

 

Notre avis : Par Gérard Chargé (prochainement)

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EXTRAIT
« Phantom of the Paradise » et ses horreurs« Brian avait écrit un scénario pour une comédie musicale intitulée « Phantom ». Ed Pressman a pu réunir le budget et une fois encore, j’ai fait en sorte que le travail se finisse chez « Calliope ». Le tournage devait commencer à Los Angeles, suivi par un mois à Dallas où un vieux palais du cinéma plein d’ornements serait le théâtre du film. Je suis allé sur un tournage pour la première fois de ma vie. L’intrigue suivait les grandes lignes du « Fantôme de l’Opéra ». Un jeune compositeur nommé Winslow (joué par William Finley, vieux copain de Brian et son colocataire à l’université), défiguré par un accident terrible (impliquant une presse à vinyles), tombe amoureux d’une jeune chanteuse (Phoenix, jouée par Jessica Harper) pour laquelle il écrit de la musique, vivant dans les combles d’un vieux théâtre appelé « Le Paradis ». Une seconde intrigue implique l’exploitation du compositeur par un producteur de musique rock appelé Swan. Il se trouve que c’est le diable lui- même et que le contrat qu’ils signent est un accord faustien. J’étais très excité par le projet de monter une comédie musicale, étant donné mon amour de la musique et l’opportunité que cela m’offrait de monter des séquences en fonction de la musique, qui est un type de montage où j’éprouve beaucoup de plaisir. Le premier jour du tournage à Los Angeles, j’étais sur le plateau puisqu’il n’y avait encore aucune pellicule à monter. On tournait dans un studio d’enregistrement et soudain de la fumée a commencé à s’échapper des conduits d’aératon. On a immédiatement évacué les lieux et le problème a été rapidement résolu, même si cela a donné lieu à beaucoup de blagues sur les risques encourus à faire un film impliquant le diable. [...] Pourtant, je suis resté et j’ai bientôt eu plein de pellicule à monter. Ma salle de montage était dans l’immeuble de « Movielab », au coin de Santa Monica Boulevard et de Highland. Comme à New York j’avais l’habitude de marcher pour aller déjeuner, je sortais dans la rue à midi et remontais Santa Monica Boulevard vers La Brea où il y avait un McDonald’s. Cela faisait une peƟte trote et je n’ai jamais croisé un seul autre piéton. J’ai bientôt compris que les gens ne marchent pas à Los Angeles.
En décembre 1973, on est partis filmer au Texas. Ma staton de montage était dans un entrepôt à Denton, un peu à l’extérieur de Dallas. Il y avait une salle de projection et, tandis que le reste de la compagnie filmait en extérieurs dans la ville, le décorateur Jack Fisk construisait des décors dans un petit studio de l’entrepôt. Pendant que l’équipe caméra filme le matériau du jour et que la salle de montage s’occupe de celui d’hier, le département du décor s’occupe de celui de demain.
Jack était fiancé à une inconnue alors, Sissy Spacek. Comme Sissy était sans emploi fixe, elle aidait Jack à peindre, se couvrant souvent elle-même d’autant de peinture que les décors. C’est ainsi qu’on s’est retrouvés ensemble à l’entrepôt à Denton et qu’on est devenus amis. C’est là que Brian a filmé sa formidable parodie de la séquence de la douche de « Psycho » dans laquelle Beef (joué par Gerritt Graham, collègue de Columbia, de « Greetings » et ancien de « Hi, Mom ! ») chante la chanson du Fantôme sous la douche quand, soudain, on l’agresse avec une ventouse de toilettes collée sur la bouche. Le Fantôme le met en garde de ne plus jamais chanter sa musique. Dans cette séquence habile, Brian a réussi non seulement à parodier Hitchcock, mais aussi à se parodier lui- même. [...] On visionnait nos rushes dans une grande salle sur place, le casting et de l’équipe tous ensemble réunis. Un soir, on regardait le travail de la veille, l’audition de Jessica Harper pour Swan. Elle jouait beaucoup avec la caméra, lui faisant l’amour avec les yeux, en gros plan et en très gros plan. Elle était magnifique. Le seul problème, à ma grande horreur, était que sa voix n’était pas synchrone. Les rushes étaient synchronisés à New York où le film était développé, pour m’être ensuite renvoyés, pour éviter d’avoir à payer un assistant-monteur sur le tournage. Je vérifiais chaque prise avec attention. Le clap était synchrone, mais une fois que la musique commençait en playback et que Jessica commençait sa synchronisation labiale, la musique donnait l’impression d’avoir quatre images de retard, ce qui était insupportable. Je n’ai jamais compris pourquoi. C’était juste un pépin technique inexplicable. Après trois ou quatre prises comme ça, la voix de Jessica a rempli la salle obscure. QUI est- ce qu’il faut baiser pour avoir la synchro par ici ?, elle a demandé. Tout le monde a ri. Je levai la main timidement. Éclats de rire. Brian continuait ses expérimentations avec les « split- screens » dans un des numéros musicaux. C’était une chanson parodique dans le style des Beach Boys que Paul Williams avait composée. Brian l’avait conçue pour une séquence où le Fantôme met une bombe sur scène, en guise d’avertissement à Swan. Deux caméras filmaient en même temps. D’un côté de l’écran, l’orchestre maison et les chanteurs de Swan, les « Juicy Fruits » (appelés les « Beach Bums »1) commencent à chanter « Les carburateurs, les gars ! C’est ça la vie ! », tandis que de l’autre côté, en hommage au chef-d’œuvre de Welles « La Soif du mal », le Fantôme met sa bombe dans le coffre d’une fausse voiture dans les coulisses. Il n’y a pas de coupe jusqu’à l’explosion de la bombe et la scène est un tour de force de travellings narratifs combinés avec la technique du « split- screen ».                                                              1 NDT : Jeu de mots entre les « Beach Boys », les « gars de la plage » et les « Beach Bums », les « clochards de la plage

 

 

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