Ciné-Zoom

Née le 5 Avril 1955 à Paris, la baronne Anne-Charlotte de Turckheim est Issue d'une famille de nobles alsaciens protestants. Rebelle à la cause noble, elle se fait très vite appeler Charlotte tout court. Adolescente, elle vend des fringues aux puces au lieu de réviser son bac, ce qui va fort à l'encontre des résolutions familiales qui la voyaient très bien devenir médecin. Elle refuse après son bac de suivre des études d'avocate pour faire du théâtre. Installée à Paris pour y mener une vie plus fantaisiste, elle choisit de devenir comédienne et apparaît pour la première fois sur grand écran en se faisant méchamment trucider dans un film d'horreur ultra-cheap, "La nuit de la mort" de Raphael Delpard.

Mais le gore, c'est pas son créneau : Charlotte est une rigolote, une comique dont les attraits de blonde pulpeuse l'entraînent illico dans le registre de la comédie affranchie. D'abord avec les derniers films du Splendid, elle est notamment la maîtresse de Christian Clavier dans "Les Babas cool" de François Leterrier, puis aux côtés de Coluche dans "Le maître d'école" de Claude Zidi en 1981 et même de Jerry Lewis dans le nanar céleste qu'est "Retenez moi ou je fais un malheur". Elle joue la femme de Christian Clavier et "Ma femme s'appelle reviens" de Patrice Leconte en 1982.

Elle nuance son image de femme à la forte personnalité dans des films comme "Edith et Marcel" de Claude Lelouch en 1982. Elle incarne aussi une très belle Madame de Cambremer dans "Un amour de Swann" de Volker Schlöndorff en 1984, et une extraordinaire aristocrate contre-révolutionnaire dans "Chouans !" de Philippe de Broca. Deux rôles qui usent avec intelligence de son profil bourbon, reconnaissable entre mille. Elle est remarquée dans des productions comme "Rive droite, rive gauche" de Philippe Labro et "Une époque formidable..." de Gérard Jugnot en 1991.

A la fin des années 80, alors qu'elle a déjà plusieurs one-woman-shows à son actif, elle se met en tête de parler de sa famille haute en couleur par le biais d'un spectacle intitulé "Une journée chez ma mère" tiré de sa pièce à laquelle elle avait donné une suite appelée "Une journée à moi" où elle parle de sa famille haute en couleurs. Le triomphe est tel que la transposition au cinéma ne tarde pas, sous le haut patronage de Claude Berri, séduit par le projet. "Une journée chez ma mère" ne remportera pas le succès de la pièce, acide et volcanique, mais reste un agréable divertissement. Plus rare sur les écrans à partir du milieu des années 90, même si on la voit dans deux films du tandem Merchant-Ivory "Jefferson à Paris" et "La propriétaire".

Et puis en 1998, elle réalise son premier long métrage, "Mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs", une comédie autour de la famille recomposée tournée dans un village de vacances mexicain. Elle joue en 2001 dans un film américain de Neil Hollander intitulé "Birds of Passage", s'intéressant à la politique chinoise: un enfant par famille. Elle s'installe à Barcelone avec sa petite famille, on l'a juste vue à la télé dans la série "Madame le proviseur", précisément dans le rôle de ladite proviseur, et un téléfilm, "Y a pas d'âge pour s'aimer". L'année suivante, elle est dirigée par Eric Assous dans la comédie "Sexes très opposés" où l'actrice compose un personnage délirant de croqueuse d'hommes sans scrupules.

En 2006, elle réalise et produit son deuxième long métrage "Les Aristos". Elle travaille ensuite sur son troisième long-métrage "Sauvage" où elle n'est pas à l'écran, mais dans lequel elle verrait bien Guillaume Canet dans le rôle principal. Elle participe aussi à l'émission de Laurent Ruquier, On va s'gêner, sur Europe 1. A été l'invitée et la protagoniste de l'émission Rendez-vous en terre inconnue chez les Nénètses en Sibérie difusée sur France 5, réalisée par Christian Gaume et Franck Desplanques et animée par Frédéric Lopez.