Ciné-Zoom

Né le 12 novembre 1947 à Paris, Patrice Leconte rêve dès l'enfance de devenir réalisateur de films. Il intègre donc l'IDHEC en 1967, dont il ressort diplômé quelques années plus tard. Pas prédisposé à devenir assistant, pourtant la voie sacrée pour devenir cinéaste, il côtoie alors le milieu de la bande dessinée où il fait la connaissance de Gotlib et de René Goscinny, à qui il présente ses planches. Pendant cinq ans, il vivra de ses dessins et collabore au journal pilote, se laissant toutefois le temps de réaliser quelques courts métrages, à teneur humoristique pour la plupart, tel que Le Laboratoire de l'angoisse en 1971 et La Famille heureuse en 1973.

 

En 1975, il se lance et met en scène son premier long métrage, "Les vécés étaient fermés de l'intérieur" avec Coluche et Jean Rochefort dans les rôles principaux. Ce fut un tournage difficile avec de fréquents conflits. Il fait alors la rencontre de l'équipe du splendid à qui il propose un scénario. Mais le projet ne verra pas le jour. Après ce contact, c'est tout naturellement que Lhermitte, Jugnot, Balasko et consort s'adressent à lui lorsqu'il leur vient l'idée d'adapter à l'écran leur pièce "Amours, coquillages et crustacés", une comédie qui parodie le Club Med. La pièce deviendra en 1978 "Les bronzés", le succès est immédiat, et "Les bronzés font du ski" sort l'année suivante. Encouragé par ces deux succès qui vont devenir culte, il co-écrit avec l'un des membres du splendid, Michel Blanc, trois autres comédies populaires, "Viens chez moi, j'habite chez une copine" en 1980, "Ma femme s'appelle reviens" en 1982 et "Circulez y'a rien à voir" en 1983.

En 1984, il change de registre et tourne "Les spécialistes", un film d'aventures et d'action avec Gérard Lanvin et Bernard Giraudeau, qui remporte un énorme succès. En 1987, il opère un autre changement de catégorie avec "Tandem" un drame intimiste. Puis il enchaîne avec le drame en huit clos avec "Monsieur Hire" sélectionné à Cannes en 1989 et "Le mari de la coiffeuse" en 1990, qui sera nominé à plusieurs César et obtiendra le prix Louis Delluc. Il réalise ensuite "Ridicule", phénoménal triomphe commercial et nommé à l'Oscar du Meilleur film étranger.

Il effectue ensuite un retour dans le monde de l'action en 1997 avec "1 chance sur 2", rassemblant deux des plus grands acteurs français : Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Mais le succès attendu n'est pas au rendez-vous. Mais il sait rebondir et en 1998 il dirige Vanessa Paradis et Daniel Auteuil dans "La fille sur le pont", c'est une invitation au voyage, envoûtante et singulière, qui confirme, si besoin est, son éclectisme. Il retrouve ensuite Daniel Auteuil en 1999 dans "La veuve de Saint-Pierre", nouvelle invitation au voyage mais dans la froideur des côtes canadiennes.

Il manifeste publiquement son mécontentement à l'égard d'une certaine partie de la critique journalistique. Il publie de facétieuses mémoires, intitulées "Je suis un imposteur". IL revient alors un cinéma intimiste peuplé par les âmes esseulées de Philippe Torreton dans "Félix et Lola"  en 2001 et de Patrick Timsit dans "Rue des plaisirs" en 2002. En 2002 il fait appel à Johnny Hallyday pour un de ses meilleurs rôles avec "L'Homme du train". C'est ensuite à Sandrine Bonnaire qu'il fait confiance pour "Confidences trop intimes" en 2003. L'année suivant, il change encore de catégorie en se lançant dans le documentaire avec "Dogora ouvrons les yeux", simplement porté par la musique symphonique d'Etienne Perruchon.