Ciné-Zoom

Titre original : Oppenheimer

Distributeur : Universal Pictures International France

Musique originale : Ludwig Göransson

Avec Cillian Murphy, Robert Downey Jr., Matt Damon, Jason Pfister, Florence Pugh, Gary Oldman, Emily Blunt, David Dastmalchian, Alden Ehrenreich, Josh Hartnett, Jack Quaid, Gustaf Skarsgård, Kenneth Branagh, Matthew Modine, Casey Affleck, Rami Malek, Tony Goldwyn, Olivia Thirlby, Michael Angarano, Josh Peck, James D'Arcy, Alex Wolff, Dane DeHaan, Scott Grimes, Dylan Arnold, David Krumholtz, James Remar, Josh Zuckerman, Jason Clarke, Matthias Schweighöfer, Devon Bostick, Louise Lombard, Jeff Hephner, Emma Dumont, Benny Safdie, Jefferson Hall, Tom Conti, Gregory Jbara, Bryce Johnson, Guy Burnet, Harrison Gilbertson, Christopher Denham, Trond Fausa, Danny Deferrari, David Rysdahl, Sean Avery, Sadie Stratton, Will Roberts, Jacob Taylor, Olli Haaskivi, Susan Elizabeth Shaw, Jack Wang, Panagiotis Margetis, Petrie Willink, Jeremy John Wells…

L'histoire : Biopic sur J. Robert Oppenheimer le " père de la bombe atomique " pendant la Seconde Guerre Mondiale... et au-delà...

 

Notre avis : Un film fracassant qui prend aux tripes et nous secoue, d'une grande puissance narrative... Il faut dire que Christopher Nolan est l'un des réalisateurs les plus doués de sa génération. Il nous a déjà beaucoup étonné avec ses réalisations précédentes, même si l'on n'a pas tout aimé sur un même pied d'égalité. Il a su redonner à "Batman" un souffle nouveau avec sa trilogie... Avec "Memento" et "Inception", il nous a emmené dans les méandres de l'esprit, puis de l'espace avec "Interstellar". Avec "Le prestige", il a rendu la magie fantastique et percutante. Si l'on a moins aimé "Insomnia", "Tenet" ou encore "Dunkerque", il nous a amené à chaque fois dans les controverses et contradictions de l'être humain. Ici, il explore à nouveau un personnage complexe pris dans l'engrenage des mécanismes patriotiques, mais qui en prendra conscience et dont il déclare dans le livre dont Nolan c'est inspiré : "American Prometheus: The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer" et dit de sa bouche dans le film, lorsqu'on lui fait un procès qui n'en est pas vraiment un, à l'époque du maccarthysme dans les années 1950, pour avoir été soupçonné d'agissements comme espion à la solde des russes, après services rendus aux USA : "J'espère qu'un jour le monde connaîtra la vérité !" Comme quoi, il n'est jamais bon de servir les intérêts d'une nation, qui vous éjecte, une fois le devoir accompli. Justice a été rendu, puisqu'il a réintégrer les rangs des grandes universités par l'intermédiaire de JFK, qui l'a réhabilité. Le système est écoeurant comme souvent et le film le montre impitoyable tel qu'il est ! La bêtise de la nature humaine est à vomir quant aux engouements suscités par la réussite des explosions des bombes A sur Hiroshima et Nagasaki. Une action meurtrière qui hanta longtemps les scientifiques qui participèrent à la construction de la bombe. Oppenheimer déclara au Président des Etats-Unis lors d'une unique rencontre :  "J'ai du sang sur les mains". Le président Truman balaie cette remarque avec désinvolture et, une fois le physicien parti, ordonne à Acheson de ne plus jamais le ramener devant lui : « Après tout, il a simplement fabriqué la bombe, c'est moi qui ai donné l'ordre de l'utiliser. ». Un film bavard qui nous en apprend beaucoup et qui nous passionne durant 3 heures que l'on ne voit pas passer. A la fin du film, on a envi de lire le livre pour en savoir un peu plus sur cet homme... La mise en scène et la réalisation sont sans failles, comme toujours chez Nolan, seuls les esprits humains ont des fêlures ! Signalons les interprétations exceptionnelles : tout d'abord de Cllian Murphy dans le rôle titre, qui est trop rare au cinéma et qui est un acteur d'une grande justesse. Ensuite, Robert Downey Jr, qui est méconnaissable et impressionnant en homme politique manipulateur. Matt Damon efficace en officier supérieur US et Emiliy Blunt fabuleuse interprétant l'épouse de J. Robert Oppenheimer : une femme de caractère. Signalons les apparitions remarquées de Gary Oldman, de Kenneth Branagh, de Casey Affleck, de Rami Malek et de Matthew Modine. Un coup de poing qui nous explose au visage avec une grande force ! A ne rater sous aucun prétexte... Un casting 5 étoiles et rien n'est laissé au hasard. A voir en VOSTF absolument. Gérard Chargé - 4 Zooms -

 

QUELQUES NOTES SUR J. ROBERT OPPENHEIMER (extraits d'articles rédigés sur Wikipédia)

« American Prometheus est probablement l'ouvrage qui a le mieux cerné les odyssées personnelle et politique d'Oppenheimer, ses apports à la technologie des armes, sa vie familiale régulièrement difficile et les démons personnels qui l'ont poursuivi sa vie durant. Il présente adroitement les débats militaires, politiques et scientifiques de la moitié du XX^e siècle auxquels Oppenheimer a participé, tout comme les dilemmes moraux de l'âge nucléaire naissant. Bird et Sherwin ont rédigé une histoire remarquable d'un homme remarquable et imparfait, du monde qu'il a aidé à créer et des évènements qui ont mené à ses déchéances politique et émotionnelle. » « Dans cette biographie de référence, Bird et Sherwin s'appuient sur des milliers de documents pour créer le portrait indélébile d'un physicien brillant et naïf détruit par une chasse aux sorcières menée à l'époque du maccarthysme. »

Rédigé sur une période de 25 ans, l'ouvrage est lauréat de plusieurs distinctions : le National Book Critics Circle Award pour une biographie en 2005, le prix Pulitzer de la biographie ou de l'autobiographie 2006, le Duff Cooper Prize en 2008 et le prix du meilleur livre de l'année du journal Chicago Tribune et le prix du meilleur livre scientifique de l'année du magazine Discover.

Pour la rédaction d’American Prometheus, Martin J. Sherwin a interviewé des centaines de personnes et recueilli des documents. Il a déposé son fonds de 26 000 documents formant 27 pieds linéaires à la Bibliothèque du Congrès, que le public peut consulter.

La biographie fut la principale inspiration pour "Oppenheimer", le biopic de Christopher Nolan consacré au scientifique.

 

Julius Robert Oppenheimer, né le 22 avril 1904 à New York et mort le 18 février 1967 à Princeton (New Jersey, États-Unis), est un physicien américain qui s'est distingué en physique théorique puis comme directeur scientifique du Projet Manhattan. À cause de son rôle éminent, il est régulièrement surnommé le « père de la bombe atomique ». Opposé au développement d'armes thermonucléaires, il est discrédité par le gouvernement américain dans les années 1950 à l'époque du maccarthysme. Réhabilité dans les années 1960, il termine brillamment sa carrière universitaire. 

En février 1943, malgré l'opposition des services de sécurité de l'armée américaine due aux relations passées d'Oppenheimer avec des militants de gauche, le général Leslie Richard Groves le nomme directeur scientifique du Projet Manhattan. Sous sa direction efficace, le Laboratoire national de Los Alamos met au point les trois premières bombes atomiques de l'Histoire. Même s'il juge que les États-Unis auraient dû transmettre plus d'avertissements au Japon avant de bombarder Hiroshima et Nagasaki, il reste partisan de l'usage des bombes atomiques. Après la Seconde Guerre mondiale, il est nommé président du General Advisory Committee qui conseille la Commission de l'énergie atomique des États-Unis.

En 1953, pendant le maccarthysme, Oppenheimer voit son habilitation de sécurité révoquée en raison de son opposition au développement des armes thermonucléaires. En 1963, il est réhabilité politiquement lorsque le gouvernement des États-Unis lui décerne le prix Enrico-Fermi. Il termine sa carrière à l’Institute for Advanced Study qui devient, sous sa direction, un centre de recherche fondamentale de premier plan.

 

Pour en savoir déjà plus, voir cet excellent article dans son intégralité sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Oppenheimer