Ciné-Zoom

L'histoire : En 1969, la star de télévision Rick Dalton et le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus…

Notre avis : Un superbe hommage au cinéma hollywoodien, qui se situe à la période charnière de l'industrie cinématographique américaine de la fin des années 1960 et le début des années 1970, où les films deviendront plus engagés et porteurs de nouveaux idéaux, au regard de la société en pleine transformation. C'est avec un réel plaisir que l'on voit se mettre en place cette période importante pour la cinéphilie, et l'ancien monde qui résiste tant bien que mal. Epoque dans laquelle Quentin Tarantino a baigné tout jeune. Il s'en donne à coeur joie, ne faisant pas de simples références, mais au contraire, cette fois-ci en mettant en scène celles et ceux qui faisaient le cinéma du moment : un Steve McQueen plus vrai que nature d'une étonnante ressemblance avec le véritable acteur, Bruce Lee qui nous amuse avec ses cris de félins, Roman Polanski et Sharon Tate, et certains autres - des personnages existants et ayant existé, qui sont prétexte à caricature, le tout avec l'humour grinçant qui caractérise le réalisateur, qui devait jubiler en réalisant son film. Jubilation que le spectateur ressent fortement avec tout ce monde révolu tout droit sorti de l'univers cinéma et de l'univers télévisuel, qui faisait et refait la joie des cinéphiles également avec certains feuilletons télé, que l'on n'appelait pas séries en ces temps révolus. Des images soignées, au rythme soutenu par le montage et la musique, mises en scène avec entrain et brio, qui n'engendrent pas l'ennui, même pour les plus jeunes qui ne connaissent pas ces références, mais qui auront envie de découvrir ces films de série B dont il est question. Leonardo DiCaprio, qui interprète Rick Dalton un comédien de télévision qui n'a tourné que dans un seul film de cinéma : "Police Los Angeles" a vraiment existé, par contre le personnage de Brad Pitt est purement fictionnel. Un duo professionnel et amical, qui sont des doubles à l'écran par un petit air de ressemblance, qui s'entend comme larrons en foire : un couple de cinéma qui fonctionne parfaitement, afin de nous guider dans ce monde inaccessible, en nous menant dans les coulisses de celui-ci, avec ses outrances. Un émerveillement qui peut être un désenchantement ! Al Pacino apparaît en producteur hollywoodien très investi et extravagant. Un film que l'on aurait pu croire soft du début à la fin, éclate dans les 20 dernières minutes, avec une scène violente comme Tarantino sait si bien orchestrer ce genre de séquence, qui peut porter à sourire et à prendre en dérision (âmes sensibles attention tout de même !), qui annonce un futur drame hollywoodien, non mis en scène dans le film (à vous de le découvrir, si vous connaissez l'histoire du cinéma !). Le réalisateur a demandé de ne rien dire sur la trame de l'histoire aux festivaliers, faites de même, une fois que vous l'aurez vu... J'espère que je n'en ai pas trop dit et que je vous ai donné l'envie de découvrir cet hommage au 7ème Art, plein de dérision, d'humour et de gravité, réalisé par l'un des plus grands réalisateurs cinéphiles américains... Gérard Chargé - 3 Zooms -