Zoom Français
Sortie : le 15 Février 2012
VU - 3 Zooms
Film français
Réalisé par Philippe Faucon
Avec Rashid Debbouze…
Drame – 1h18 -
Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec le réalisateur et avec Yassine Azzouz, au Variétés à Marseille.
Les Variétés, Ciné-Zoom et Magma vous ont offert des places pour ce film.
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Titre original : La désintégrationDistributeur : Pyramide Distribution
Musique originale de Benoît Schlosberg
Site officiel : http://www.pyramidefilms.com
L'histoire : Une cité dans l’agglomération Lilloise, aujourd’hui.
Notre avis : Un film dur qui relate une réalité causée par une société qui rejette ses enfants issus de l'émigration et qui nous interpelle en abordant les sujets de fronts, avec une grande lucidité et objectivité. Comme le dit Philippe Faucon, le réalisateur, le mot intégration ne devrait pas être utilisé, pour des personnes nées en France. Le film montre les dangers d'un engrenage et un endoctrinement, sans manichéisme ni clichés. Les comédiens sont parfaits. Un film qui aide la réflexion sur un sujet épineux. A ne pas manquer ! Gérard Chargé - 3 Zooms -
Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interviews avec le réalisateur et avec Yassine Azzouz, au Variétés à Marseille.
Philippe Faucon "Je suis là pour faire poser des questions, sans donner de réponses et provoquer des discussions. Dans le phénomène des convertis, je n'aborde pas tout, mais le personnage d'Amza, qui est issu des quartiers laissés à l'abandon, est dans la situation de relégation sociale. L'Islam, c'est la religion des pauvres déshérités. le partage est une notion très forte, c'est une explication... La désintégration, c'est un mot que j'ai entendu, avec les jeunes dans les quartiers nord de Marseille, qui se sentaient rejetés. C'est une explosion, la faillite de l'intégration. Le mot intégration ne devrait pas être employé, car on dit à ces français issus de l'émigration, qu'ils sont intégrés : mais ils sont nés en France et français. Chirac en 2005 parlait d'émigrés de la seconde génération, ce qui est absurde, car ce ne sont plus des émigrés. C'est une idée qui peut perdurer et c'est désolant !"
Philippe Faucon "J'ai accepté de faire ce film parce que j'étais en réflexion sur des choses que j'avais constatées autour de moi. Je vis en proximité, avec des gens proches des personnages et j'avais remarqué des choses avec les différents castings fait pour d'autres tournages. Certains d'entre aux étaient très basiques et très marqués. Il y a des replis suite à un parcours de déception et cela se comprend. Il peut y avoir un retour à des repaires de cultures des parents, plus virulents. Je me suis inspiré des changements de jeunes qui avaient surpris et qui s'étaient déconnectés de leur entourage. Cela m'a interpellé et m'a permis d'aborder ce sujet. Pour certains, il n'y a pas d'avenir possible en France. On m'a montrer des photos d'un garçon, avant qu'il ne s'engage dans des mouvements islamistes extrêmes : il était très gai et joyeux. Le jeune adulte qu'il était devenu était très dur et radical. Il nous a semblé que cela est très présent autour de ce thème. Ce sont des réflexions pas faciles à aborder, avec ses causes, des fragilités et des blessures subit, comme l'exclusion. Tout ce qui entraîne vers ces changements radicaux, est un ressenti : ne plus compter et n'être plus rien, c'est le sentiment qui est donné et qui peut faire bifurquer des jeunes, avec de mauvaises influences, pour être récupéré à des fins néfastes. J'avais aussi entendu parler d'un recruteur dans un documentaire. Il disait que l'approche était faite avec des jeunes, dans les cités, en posant toutes les choses négatives pour capter l'attention de certains. Il s'appuie sur des réalités et ils ne peuvent pas le contredire. cela m'a beaucoup aidé pour le personnage joué par Yassine."
Yassine Azzouz "Ce personnage, c'est le haut du panier des endoctrineurs. C'est un homme discret, qui passe inaperçu. J'aime bien dans cette histoire, le fait qu'il n'y ait pas de vrais méchants, je pense que l'on ne peut pas juger la vie de tous ces gens. Ils ont tous des choses à se reprocher. J'ai aimé la manière dont c'était écrit, car ce n'était pas anecdotique et pas une caricature. c'est l'élite politique, qui a permis que ces personnages existent. Dans ce film, toutes les exclusions sociales font résonance, bien que ce soit axé dans une communauté. La vie, c'est un combat, une bagarre, on n'y échappe pas, de tels refuges ne résolvent rien. Ces personnages donnent corps à des choses que l'on connaît en terme d'enquête et de chiffres, on devine donc, car on ne connaît pas ces choses-là. C'est un film qui est là pour éduquer la ménagère de 50 ans. Ce que l'on nous passe en prime-time, c'est "Joséphine ange gardien". Avec ce genre de choses, on a abruti les gens de choses bâtardes, on n'a pas la diversité télévisuelle. le film de Philippe devrait être remboursé par la sécurité sociale. On y voit le miroir de la société. Il parle de la classe moyenne. Ce film aide à se faire une idée de soi-même. Aller chercher l'info, plutôt que l'écouter, c'est ce qui devrait être."
Photos et propos recueillis par Gérard Chargé.
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