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NOTRE DERNIERE RENCONTRE AVEC FRANCIS GIROD

Pour son dernier film de cinéma MAUVAIS GENRES

 

Suite à la présentation du film par Francis Girod et Richard Bohringer aux Cinémas Prado de Marseille, Olympia de Cannes et Variété de Nice.

 

 

Pour son dernier film de cinéma MAUVAIS GENRESSortie le 8 août 2001 - Distibuteur : Pyramide - Film français - D'après le roman de Brigitte Aubert "Transfixions" - 1h50 - Avec Richard Bohringer, Robinson Stévenin...
 
L'histoire : Un tueur en série sévit dans le petit monde des prostituées et des travesties bruxellois. Un flic désabusés et un transsexuel amoureux sont au cœur de ce thriller psychologique atypique.
 
Nos avis : Francis Girod réalise un vrai polar de début de siècle, une fable subtile sur le droit à la différence. Un regard moral et humain, rare, porté sur un travesti. Brigitte Aubert l'auteur de "Transfixions" a retrouvé cela dans le film. Ce fut pour elle une nécessité d'écrire ce roman dont est inspiré cette histoire, interprétée par des acteurs plus que remarquables. Robinson Stévenin en tête, qui interprète ce travesti avec une grande crédibilité, exceptionnelle. De "Mauvais Genres" auxquels on s'attache. Bravo Girod ! Gérard Chargé (3 Zooms)
 
Le casting est parfait, on retrouve un Richard Bohringer au mieux de sa forme tout en nuance et surtout Robinson Stevenin dans un rôle de travesti au plus juste du jeu, c'est un comédien qui nous surprend de rôle en rôle. Côté réalisation, Francis Girod appuie trop sur certains détails qui nous guident (un peu trop tôt), sur la solution du problème et gâche un peu le suspense. Mais c'est quand même un bon polar français qui retranscrit bien l'univers du milieu, sans parodier le genre et sans se moquer de cette minorité sexuelle. Il faut lui donner sa chance au milieu des grosses sorties américaines. Barbarit Fabrice (3 Zooms)
 
Interviews CINE-ZOOM Suite à la présentation du film par Francis Girod et Richard Bohringer aux Cinémas Prado de Marseille, Olympia de Cannes et Variété de Nice

 

Francis Girod "Il est difficile au cinéma de présenter des travestis. En France, on tombe vite dans la caricature, dans le "boulevard". La plus grande difficulté, était de ne pas me tromper sur l'interprète. Il fallait transcender le personnage et le rendre crédible d'une façon littéraire. Richard m'a présenté Robinson, qui a su trouver la part féminine que chaque homme a au fond de lui, et non l'homosexualité d'un homme. Robinson a la qualité d'être le plus basique possible, il n'y avait aucun folklore, il est exceptionnel. L'essentiel, c'était d'avoir un être humain en face de nous, on ne se posait plus la question de savoir s'il était il ou elle. Il fallait être attentif et protéger cette grâce qu'il dégageait. Richard avait un regard paternel sur lui, il lui a permis de rester sur le fil du rasoir (il avait été son père lorsqu'il avait 10 ans, dans "L'amour est un jeu d'enfant"). L'acteur qui est capable de faire ce qu'il a fait là, peut tout faire par la suite. La qualité de son être est dans le film, il ne triche pas, il est dans la situation. Il a troublé les autres, mais lui l'a pris comme une aventure et non comme un travail. Il est de la famille d'acteurs de Richard, il est pour les aventures humaines. Ce n'est pas un professionnel de la profession. Quand à Richard, il est le seul de sa génération capable d'interpréter un personnage ambigu. C'est son vécu qui est authentique, il aborde les personnages avec une absence de jugement moral. Il compose un flic inhabituel, le rend crédible en lui donnant une dimension tragique progressive."

 

Richard Bohringer "Je fais du cinéma, pour vivre une histoire que je ne connais pas encore, pour avoir une envie, une sympathie, une amitié avec un metteur en scène. Dans ma vie, quand j'ai tourné le film, j'étais dans la solitude de mon personnage. Je suis enquêteur avant d'être acteur. Je fais des films pour qu'ils m'emmènent quelque part. Si j'avais été parfaitement équilibré à ce moment là, cela n'aurait pas marché. Robinson m'a scié, quel bonheur, c'est une lumière !"

 

Propos recueillis par Gérard Chargé.

 

© Photos : Fabrice Barbarit (ACR)

 

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