Ciné-Zoom

Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interview avec Luc Besson aux Rencontres du Cinéma de Gérardmer 2010. Rencontre avec Louise Bourgoin au Cézanne d'Aix en Provence.

Avec aussi :  Mathieu Amalric, Gilles Lellouche, Jean-Paul Rouve, Jacky Nercessian, Nicolas Giraud, Laure de Clermont, Philippe Nahon, Frédérique Bel, Eric Naggar, Grégory Ragot, Swann Arlaud, Gérard Chaillou…

 

 

Site officiel : http://www.adeleblancsec-lefilm.com/

 

 

L'histoire : En cette année 1912, Adèle Blanc-Sec, jeune journaliste intrépide, est prête à tout pour arriver à ses fins, y compris débarquer en Égypte et se retrouver aux prises avec des momies en tout genre. Au même moment à Paris, c'est la panique ! Un œuf de ptérodactyle, vieux de 136 millions d'années, a mystérieusement éclos sur une étagère du Jardin des Plantes, et l'oiseau sème la terreur dans le ciel de la capitale. Pas de quoi déstabiliser Adèle Blanc-Sec, dont les aventures révèlent bien d'autres surprises extraordinaires...

 

Notre avis : Un divertissement pour tous, soigné et efficace dans la mise en scène, les décors et l'interprétation. Du cinéma d'aventure dans une époque, remarquablement bien reconstituée. On se laisse embarquer sur les traces de l'héroïne qui révèle Louise Bourgoin comme excellente actrice, elle illumine le film, multipliant les transformations et composant une femme moderne et déterminée avant l'heure, avec une grande détermination. Les seconds couteaux ne sont pas mal non plus  : Mathieu Amalric est méconnaissable et Gilles Lellouche est étonnant. Du bon cinéma ou les ingrédients et les rebondissements ne manquent pas. Des répliques qui fusent et qui fond mouche, avec un humour décalé, qui ne gâche rien ! Du bon cinéma ! Gérard Chargé - 3 Zooms -

 

Rencontre Ciné-Zoom Photos et Interview avec Luc Besson aux Rencontres du Cinéma de Gérardmer 2010 et au Cézanne d'Aix en Provence.

 

Luc Besson "Jacques Tardi et un peu bougon, la première fois, il n'a pas voulu que j'adapte ses Bd : il faut savoir, qu'il a été beaucoup contacté pour qu'Adèle Blanc-Sec soit adapté au cinéma. Pendant 6 ans, je lui ai envoyé mes voeux chaque année. Il refusait parce qu'il ne voulait pas être trahi et nous avons discuté. Avant le scénario, on a bavardé de ce qu'il voulait bien voir et surtout ce qu'il ne voulait pas voir dans un film. Pour le film, je lui ai expliqué, qu'il fallait rajouter des choses. Quand Jacques Tardi a lu le scénario final, il m'a dit : "Ce n'est pas ma Bd, mais je retrouve ma Bd". Il a juste voulu que je change un prénom. J'allais le voir souvent et je l'ai invité sur le tournage. Il ne s'est pas senti trahi. Il a vu le film fini et sa première phrase a été : "Il faut que je vous embrasse". Il a envie, tout comme Louise, qu'il y en ait un second. Personnellement, je reste humble et je verrais. Je pense qu'il faut que les gens qui est vu celui-ci est aimés et qu'ils est aussi cette envie d'un second."

 

"J'avais une vingtaine d'années, quand j'ai découvert vraiment cette Bd, et c'est ce personnage irrévérencieux que j'ai aimé. Rien n'impressionne Adèle Blanc-Sec, elle est pugnace, héroïque et très féminine. Les héros de Bd n'étaient que des hommes. C'était nouveau pour l'époque : et il y a un rapport avec les femmes modernes, qui au début du 20ème siècle n'avaient pas la parole, ce n'était pas facile d'être libre pour elles. Adèle représentait cela, c'est ça qui m'est resté."

 

"J'ai choisi Louise Bourgoin, parce que j'aimais ces imitations de Jean Sarkosy, de Roselyne Bachelot et d'Ariel Dombasle. Je trouve, que c'est de la pâte à modeler. Avec "La fille de Monaco", j'ai vu qu'elle était faite pour le cinéma. Pour le personnage d'Adèle, n'a travaillé sur son timbre de voix : elle est en décalée, les phrases sont modernes, mais le timbre est d'époque. Louise réussit merveilleusement à faire ça. Je voulais avoir le thème musical d'Adèle avant le tournage, pour lui donner le tempo, pour faire bouger Louise en fonction. Eric Sera a fait un thème que j'adore. Je l'ai beaucoup sollicité pour arriver à trouver celui-ci."

 

"Pour le film, faire des momies décalées m'a intéressé, c'est ce genre de chose qui me fait rire et de plus, c'est un clin d'oeil à la civilisation égyptienne, qui était très évoluée. Je trouve qu'aujourd'hui, on effleure trop les choses et c'est dommage. On passe très vite sur les choses et s'est bien de se nourrir du passé. L'humour du film est venu naturellement, c'est une réaction à la vie qui n'est pas facile. C'est dur, je le sens autour de moi et cela donne envie d'aimer des choses plus rigolotes. J'ai pris le risque de faire un film lent, pour être ailleurs. Il se passe plein de choses, ce qui accélère le film."

 

 

Rencontre avec Louise Bourgoin au Cézanne d'Aix en Provence. 

 

Louise Bourgoin "J'ai découvert les Bd de Tardi, à l'âge de 18 ans, quand j'étais aux Beaux-Arts. J'ai trouvé qu'elle était en dehors des stéréotypes de la Bd qui se pratiquaient à ce moment-là : les héroïnes étaient toutes sexys, les Barbarella et autres. Elle est moderne et a mauvais caractère, j'ai compris maintenant, que Tardi s'exprime à travers elle. C'est un Tintin au féminin, célibataire et aventurière. C'est pour moi un rôle idéal, pour apprendre le métier d'actrice, il y a une palette d'émotions très large et j'ai limpression de ne pas en avoir fini avec elle. De plus, c'était la première fois que l'on me demandait de préparer un personnage, tout c'est fait naturellement au tournage, grâce à la grande préparation de Luc. Là, c'est ce que je faisais sur Canal +, multiplié par 1000. Mes costumes ont créé le personnage à 80 %,de plus, c'est drôle, car j'avais plusieurs personnages. J'ai toujours adoré me déguiser."

 

Ma rencontre avec Tardi a été magique. Luc voulait que je le rencontre pour la première fois, dans le décor de l'appartement d'Adèle. Quand il a vu Adèle, il a dit : "Ah ! ma Adèle". Je lui ai dédicacé un livre de son héroïne, qu'il avait écrit (Adèle qui revenait du Pôle Nord). Son personnage lui dédicaçait son livre, de plus elle lui répondait : c'était hallucinant et marrant à la fois.