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QUE NOTRE JOIE DEMEURE

QUE NOTRE JOIE DEMEURESortie : le 24 Avril 2024
VU - 2 Zooms -

Film français
Réalisé par
Cheyenne Carron
Avec Oussem Kadri, Daniel Berlioux, Gerard Chaillou…

Drame – 1h48 -

Pas de rencontre pour ce film, espoir !
QUE NOTRE JOIE DEMEURE
 
Titre original : Que Notre Joie Demeure

Distributeur : Hésiode

QUE NOTRE JOIE DEMEUREMusique originale de ?

Avec Oussem Kadri, Daniel Berlioux, Gerard Chaillou, Majida Ghomari, Véronique Frumy, Sofiane Kaddour, Timothée Vaganay, Farès Choua, Najla Barouni, Laurent Borel, Rachid Moura, Séverine Warneys, Léopold Bellanger, Morgane Housset, Chloe di Gregorio, Agnès Godey, Anne Sicard, Nathalie Charade…

QUE NOTRE JOIE DEMEUREL'histoire : Le père Jacques Hamel et Adel Kermiche, deux destins se sont croisés pour le pire. En juillet 2016, Adel Kermiche a tué le père Jacques dans son église. Le parcours chaotique, tourné vers la destruction a anéanti une vie tournée vers l’autre et le sacré. Pourtant de cet anéantissement a jaillit mondialement un témoignage de bonté, celui du père Jacques. Un prêtre, discret, dont la vie d’engagement était tournée vers son prochain. A Saint-Etienne du Rouvray, dans la ville frappée par cet attentat, musulmans et chrétiens ont renforcé leur dialogue dans le respect...

QUE NOTRE JOIE DEMEURENotre avis : L'histoire se passe en 2016 et nous permet de réfléchir sur ce qui arrive de plus en plus souvent aujourd'hui, et qui pousse notre questionnement sur l'embrigadement et la radicalisation par des cellules islamistes qui divisent les musulmans entre eux et qui attisent la haine : que faire pour y remédier ? Le film traite le sujet avec bienveillance et avec un dialogue fort intéressant entre chrétiens et musulmans, afin que ce genre de tragédies ne se reproduisent plus. Un film de résilience et d'espérance pour que tous puissent vivre en harmonie... Une histoire dramatique où il est question de pardon réciproque, pour un film qui n'est pas manichéen, mais qui éclaire sur la situation afin que notre joie demeure, même si ce n'est pas facile. Un message de paix et de tolérance, qui se fera par le dialogue... Il reste des ponts à bâtir et à franchir ! Gérard Chargé - 2 Zooms -

EXTRAITS DU DOSSIER DE PRESSE

Interview de Cheyenne-Marie Carron (Productrice, réalisatrice, scénariste)

Pourquoi avoir choisi ce sujet ? Le sujet est brûlant dans l’actualité... Le lendemain de l’attentat, je me suis rendue à Saint-Etienne-du-Rouvray. J’avais le cœur rempli de colère et même de haine. Je me suis dit qu’un jour je ferai un film en hommage à ce prêtre. Aujourd’hui, avec du recul, je suis heureuse d’avoir attendu plusieurs années avant de faire ce film. Le temps a calmé ma colère, j’ai voulu faire de ce drame un film de résilience et d’espérance. C’est bien le rôle des cinéastes, des écrivains, des peintres, des poètes… de s’en emparer. J’avais conscience de m’embarquer dans un sujet très compliqué. Je voulais faire un film, qui soit respectueux de tous. Je ne voulais pas faire un film dont le seul personnage aurait été le père Hamel, car je sortais d’un film où le héros était déjà un prêtre. Pour ce sujet, j’avais envie d’aller plus loin, je voulais également donner un visage aux terroristes. Leurs donner un visage humain, car bien que leurs actes soit monstrueux, ils faisaient partie de l’humanité. Alors j’ai commencé à écrire deux pendants de la même histoire : le père Hamel et Adel et sa mère.

A-t-il été difficile de convaincre pour mener à bien votre film ? Durant la préparation du film, la maman d’un des terroristes m’a envoyé un mail pour me demander comment je traiterai son fils dans l’histoire, je lui ai répondu que tous les personnages seraient traités avec charité, sans occulter le terrible crime des terroristes. Elle m’a remercié puis elle m’a laissé faire mon travail. En revanche ça a été beaucoup plus compliqué avec la partie du père Hamel. La ville de Saint-Etienne-du-Rouvray n’était pas du tout aidante, j’avais beaucoup de difficultés à obtenir les accords de tournage, parfois on me donnait un accord, puis on me le retirait ; j’ai fini par renoncer et j’ai tourné beaucoup de scènes dans une autre ville pour avoir la paix et faire mon film sereinement.

Le distributeur qui s’était engagé a lâché le projet… Oui. J’ai été baladé plusieurs mois par un distributeur de films chrétiens, qui a laissé tomber mon film, après pourtant m’avoir fait signer un contrat. Il n’aimait pas les scènes de dialogues dans la partie du prêtre, je crois qu’il s’attendait plus à un film d’action. Aussi il m’avait demandé de retirer la scène avec le jeune homosexuel, ce que j’ai refusé de faire. Il trouvait le prêtre trop tolérant, mais moi j’ai fait cette scène en hommage au jeune Lucas qui s’est suicidé après avoir été harcelé à l’école. J’avais une motivation profonde pour rendre hommage à cet enfant qui s’est pendu, alors il était hors de question que je retire cette scène ou que je modifie les dialogues. Avec du recul, je pense plutôt normal que ce monsieur n’ait pas apprécié mon film, car ce que diffuse ce distributeur de films « chrétiens » est à l’opposé de mon cinéma.

Peut-on dire de votre cinéma que c’est du cinéma chrétien ? En réalité, je ne pense pas que le cinéma chrétien existe, il existe du cinéma fait par des réalisateurs chrétiens, ça n’est pas la même chose. Et souvent les très bons films qui parlent le mieux de la chrétienté, ne sont pas réalisé par des gens qui ont une religion ou qui affichent leur religion comme un étendard. Je pense à Xavier Beauvois, avec son magnifique "Des Hommes et des Dieux". A contrario, "La Mante Religieuse" n’est pas un film très réussi, sa réalisatrice a beaucoup communiqué sur les apparitions qu’elle a eu et semble très habitée par la foi. Le cinéma se situe ailleurs. La niche du cinéma chrétien en France, c’est une niche créée opportunément mais loin du sens même du cinéma.

Daniel BERLOUX (Rôle du Père Hamel)
Que pensez-vous de la vie du père Hamel ? Je ne suis pas du tout croyant, et j’avais prévenu Cheyenne que j’étais même anti-religion. Mais, à la lecture du scénario, j’ai trouvé des ponts entre le père Hamel et moi. C’est-à-dire, il y a chez lui une joie et une jeunesse, malgré son âge, dans lesquelles
je me retrouve. Bien au-delà des questions dogmatiques religieuses, j’ai vu dans le scénario un visage humain donné à tous les personnages, y compris les pires, et ça m’a beaucoup parlé.

Majida GHOMARI (Rôle de la mère d’Adel)

Comment avez-vous appréhendé le rôle? Pour avoir déjà été dirigée par Cheyenne-Marie Carron dans ses deux derniers films, (Le fils d’un Roi et Je m’abandonne à toi), je savais très bien que son nouveau film « Que notre joie demeure » dans lequel j’allais m’investir serait empli d’une volonté de nous amener à réfléchir comme elle le propose dans tous ses films. Lorsqu’elle m’a choisie pour jouer la mère du jeune terroriste elle m’a précisé qu’elle ne souhaitait pas faire un documentaire, mais plutôt une fiction inspirée librement de l’histoire du père Hamel et que le rôle de la mère avait une place très importante dans le film. En effet, contrairement à l’image de la femme maghrébine qui est véhiculée le plus souvent dans le cinéma français, le rôle de cette mère est celui d’une femme intelligente et cultivée, ce qui m’a énormément intéressée en tant que comédienne car cela permet de casser les clichés. Pour ce personnage, j’ai tenté d’y mettre mes propres questionnements, étant moi-même mère ayant élevée seule mes deux enfants en banlieue parisienne, je pouvais me projeter et nourrir le personnage de cette femme. C’était passionnant pour moi de jouer et dérouler le fil d’un personnage ambivalent, à la fois effrayée de ce qu’elle pressent de la radicalisation de son fils et à la fois porteuse d’une volonté inconsciente de ne pas voir l’horreur qui se trame sous son toit.

Que pensez-vous de ces mères démunies face à l’engagement terroristes de leurs enfants ? Je pense que c’est une situation terrible et complexe. Ces femmes doivent parfois être partagées entre la volonté de protéger la société et donc d’être dans la dénonciation, et l’illusoire volonté de protéger leurs enfants. Je pense que les mères de terroristes devraient plus souvent témoigner afin de permettre à d’autres mères de comprendre les mécanismes d’effroi et de défense. Je sais qu’il y a beaucoup de mères qui font la démarche de rencontrer des jeunes en milieu scolaire et je trouve ça très courageux et nécessaire.
 
Ne pensez-vous pas qu’un tel film risque de nuire à l’image des musulmans de France ? On dit souvent en France que les musulmans restent très silencieux lorsque le pays subit des attentats. Jouer dans un film qui parle de ce sujet, c’est pour moi, qui suis musulmane, une manière de non seulement m’en dissocier, mais peut-être aussi d’amener un chemin de réflexion sur la radicalité de ces jeunes. Pour avoir mené des ateliers théâtre et d’écriture auprès de jeunes en milieu carcéral, j’ai compris que leur besoin d’identification est immense et le film de Cheyenne-Marie, "Que notre joie demeure", ne peut que leur permettre d’être touchés par les messages de paix et de tolérance qu’il véhicule.

 

 

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