Ciné-Zoom

Documentaire engagé sur la place des personnes souffrantes de la maladie d'Alzheimer dans notre société, au-delà d’une simple délégation du soin à des institutions privées qui optimisent l’or gris, ou publiques en manque d’argent magique, qui quoiqu’il arrive exploitent les soignants qui en sont amenés à maltraiter les soignés. Le film se présente comme une expérience de pensée, où l’on mettrait tout ce petit monde loin des questions de rentabilité, de budget et de procédures, dans une grande maison à la campagne, on leur ferait faire du théâtre d’improvisation et on voit ce qui se passe. Et oh surprise, ça se passe mieux pour tout le monde. Les interactions deviennent plus simples et plus humaines, on a plus d'horizontalité. Les résidents retrouvent un peu de joie et les soignants ont l'impression de faire leur travail dans de bonnes conditions, sans maltraitance ni contraintes absurdes. Contrairement à ce qu'il prétend, le néolibéralisme fait croître la bureaucratie, avec un flicage permanent et procédurier à coup d'actions communicationnelles avec des acronymes incompréhensibles pour soi-disant faire des économies alors que ça ne produit que de l'aliénation au travail et un sentiment d'abattage. Ici, tout le monde est coresponsable du bien-être des uns, des autres, car l'organisation est basée sur la confiance et l'horizontalité, pas le contrôle vertical sur x échelons. C'est le même fonctionnement qui broie les individus qu'on retrouve à l'école, dans l'entreprise et les autres services publics. Et comme le précise le réalisateur, c'est important de contester ce qui se passe dans ces établissements, mais il est temps de proposer autre chose, un autre monde, une autre société. Ce film est une proposition prometteuse. Sylvain Conny - 4 Zooms -