Ciné-Zoom

Avec aussi : Tamuna Karumidze, Fanny Gonin, Givi Sarchimelidze, Pierre Etaix, Bulle Ogier, Bogdan Stupka, Nika Endeladze…

 

 

 

 

L'histoire : Un artiste, un cinéaste qui ne demande rien tant que de pouvoir s’exprimer, et que tous voudraient réduire au silence. A ses débuts en Géorgie les « idéologues » espèrent pouvoir le faire taire, considérant que son œuvre n’est pas conforme aux règles en vigueur. Face à leur détermination, il quitte son pays d’origine pour la France – terre de liberté et de démocratie. Mais « L’état de grâce » sera de courte durée.

 

Notre avis : Une oeuvre poétique et acide à la fois. L'ironie pratiquée est particulière au réalisateur géorgien, dont on reconnaît la patte. On sent bien le film autobiographique, car les déboires que rencontre ce jeune cinéaste, sont comparables à ceux que Iosseliani a pu vivre dans son pays avec le régime. En tout cas, la liberté de créer est un privilège, même si l'on est pas vu par tout le monde. Les cinéastes comme le public, ont besoin de s'évader et de rêver à un autre monde. leurs oeuvres leur permettent de s'échapper. Gérard Chargé - 2 Zooms -

 

Rencontre Ciné-Zoom avec le réalisateur au cinéma Variétés à Marseille.

 

 Otar Iosseliani "On ne fait pas des films, pour que vous les dévoriez, mais pour penser aux phénomènes de la vie. On essaie avec mes amis de faire du cinéma, même s'il y a une personne dans la salle, qui partage nos opinions ou notre maîtrise, cela nous suffit. Heureusement, que dans mon pays, il y a des gens comme le personnage de mon film, des gens têtus et je salue ceux-là. il espérait qu'en quittant son pays les choses seraient mieux et différentes, mais l'expression artistique subit des compromis dans tous les pays. Il y a une censure économique, si elle n'est pas d'Etat. Ce film est une musique, un film qui coule au rythme de l'action."

 

"Je pense que le cinéma français a beaucoup perdu, en se basant comme les américains sur le "top" des entrées. Il était tellement riche ! "Tout passe", comme disait Voltaire. Le cinéma français est passé, les américains passeront. Le cinéma, ce n'est pas de la peinture, il faut beaucoup d'argent malheureusement. Le plus dégueulasse, ce sont les goûts du "grand public" : les critères sont devenus minimalistes. Faire des"remake", pour soit-disant le goût du public, est insupportable pour moi. On ne remplace pas Gérard Philipe et Gina Lolobrigida avec un nouveau "Fanfan la Tulipe". Les jeunes ne comprennent plus ce qui est bon et ce qui ne l'est pas. La télé, l'internet appauvri tout cela. Il faut que tout soit beau et lisse et que le héros en sorte vainqueur. Je pense que le cinéma a cessé d'être la nourriture spirituelle."

 

 Photo : Thierry Vaslot (ACR)