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SOUVENIR

( 3 Votes )

affiche souvenirSortie : le 23 Juillet 2008

VU 2 Zooms

Film sud coréen réalisé par Im Kwon-taek
Avec : Jo Jae-hyun...
Drame – 1h46

 

Rencontre Ciné-Zoom avec le réalisateur au Festival du Film Asiatique de Deauville 2008.
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FILM D’OUVERTURE DU 10ème FESTIVAL DU FILM ASIATIQUE DE DEAUVILLE 2008
SELECTION OFFICIELLE HORS COMPETITION A LA MOSTRA DE VENISE 2007

Im Kwon Taek

 

Titre original : Chun nyun hac, Beyond the Years

Distributeur : Mars Distribution


Beyond the years 2Musique originale de Ryo Kunihiko

 

Avec aussi : Oh Jung-hae, Ryu Seung-yon, Im Jin-Taek...


Site officiel : NC

 

Beyond the years 4

 

L'histoire : Un maître du chant traditionnel coréen enseigne son art à sa fille Song-hwa et le tambour à son beau-fils Dong-ho. Le père est un professeur sévère, toujours en quête de perfection pour ses jeunes élèves. Ne supportant plus ses exigences, Dong-ho s’enfuit et abandonne à la fois la musique et sa demi-sœur qu’il aime en secret…

 

 

Beyond the years 1
Notre avis : Troisième film sur l'art du Pansori de Im Kwon Taek, et centième de sa carrière, "Beyond the years" (Souvenir) est une histoire d'amour au travers du chant traditionnel coréen, mais aussi une déclaration d'amour du réalisateur à cet art coréen pour lequel le spectateur occidental est profane. Malgré quelques longueurs ce film est soutenu par la beauté des images et des paysages apaisants. Thierry Vaslot - 2 Zooms -

Im Kwon Taek

 



Beyond the years 3

 

 

 


 

 

 

Im kwon TaekRencontre Ciné-Zoom avec le réalisateur Coréen Im Kwon Taek lors de l'Hommage que lui a rendu le 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville 2008.

 

Retrouvez tous les invités dans la galerie photos du festival et la biographie du Réalisateur Im Kwon Taek

 

 

Conférence de presse à l'hôtel Royal

Ciné-zoom : Vous avez réalisé 100 films dans votre carrière. Comment avez-vous pu en faire autant en 46 ans de carrière ? Im Kwon-Taek : En fait, ça s’est fait sans que je m’en rende compte… 50 d’entre eux ont été fait au début de ma carrière, sur une dizaine d’années. Je tournais très très vite à l'époque, ces 50 films n’avaient rien à avoir avec la description de la vie et de la société, mais étaient des œuvres purement commerciales. Lorsque l’on me dit que j’ai réalisé 100 films, j’en ai très honte, car il y en a la moitié que j’aurais voulu ne jamais tourner !

Im kwon TaekCZ : Comme la France, la Corée tente de protéger son cinéma contre l'envahissant cinéma américain. Quelle est la situation actuelle du cinéma en Corée ?
IKT : Nous avons le système des "screens quotas" qui protège le cinéma coréen. Avant, les cinémas nationaux avaient l'obligation de projeter des films coréens 148 jours par an. Désormais, cette durée a été ramenée à 74 jours par an. Nous avons un nouveau président et nous espérons que cela reviendra comme avant, mais avec la pression des USA je pense que ça ne va pas être facile de protéger notre cinéma comme avant. Le gouvernement coréen choisira peut-être plus de satisfaire les Etats-Unis que de protéger le cinéma national… Pour le moment, notre cinéma se porte très bien, donc on ne connaît pas l’influence de ce changement. Mais si un jour il marche moins bien, ce sera sûrement néfaste.
CZ : Très peu de vos films ont été distribués en France, quels films souhaiteriez-vous faire découvrir en France ?
IKT : Je suis réalisateur depuis trop longtemps, certains de mes films remontent à loin, je ne sais pas si j’oserai vous les recommander. J'ai des films que je porte vraiment à cœur, par exemple "Mandala" (1981) ou alors "Gilsottum" (1985) qui est d’ailleurs montré de nouveau ici à Deauville. Mais ce sont vraiment des films très anciens. Mais les films qui ont été présentés en France sont plus récents et sont assez représentatif de mon œuvre. Il y a d'autres films que j'aurai aimé faire partager, mais qui ont été "enterré".
CZ : Parlez nous de l'Art du chant coréen, le Pansori, qui est au cœur de votre dernier film "Beyond the years". En quoi cet Art vous a-t-il inspiré ?
IKT : Il y a deux sortes de chants en Corée : un chant classique, académique, plutôt destiné aux nobles, et le pansori qui est plus pour les classes populaires. Aujourd’hui, le pansori est classé au patrimoine culturel à l’UNESCO, il est mondialement reconnu comme un trésor. Il est caractéristique de la musique coréenne qui a vraiment un certain charme, même si c'est un chant qui est très difficile à apprendre, à chanter mais également à écouter. Il est tellement difficile d'apprécier le pansori que l'on dit des gens qui s'y connaissent qu’ils ont des "oreilles sopranos" ! Si on arrive à dépasser ces difficultés on arrive à percevoir toute la force, l'énergie, le charme et la joie que procure ce chant. Je voulais montrer que la musique peut toucher d’une façon autre que auditive. Je souhaitais ainsi transmettre et partager ce trésor avec le monde entier.
CZ : Les Prix Internationaux reçus dans les Festivals étrangers sont-ils une aide pour faire des films en Corée ?
IKT : L'avantage de recevoir un prix c'est de pouvoir le distribuer à l'étranger, et donc ils sont plus vus et reconnus. Mais, cela n’aide pas forcément pour un succès commercial en Corée.
Im kwon TaekCZ : Dans "La pègre", sorti en 2005, le personnage principal passe du milieu des gangs à celui du cinéma… Vous êtes-vous inspiré de votre propre expérience pour écrire cette histoire ?
IKT : Dans ce film, tout ce que l’on voit a réellement existé, ce sont soit mes propres expériences, soit celles de mes amis. Tout est inspiré de faits réels à la base. J’ai même plus ou moins minimisé les faits ! Par exemple, à l’époque, les acteurs jouaient dans 18 ou 19 films sur une même période. J’ai eu peur que les gens croient que j’exagère, alors j’ai édulcoré…
CZ : Les chants de Pansori du film ont-ils été écrits pour celui-ci ?
IKT : Le Pansori est à la base constitué d’une succession de 12 chants, chacun durant quatre ou cinq heures, et ça raconte une histoire comme un opéra. Aujourd’hui il n’en subsiste que cinq. Pour le film nous avons choisi les extraits les plus importants de contes connus, comme pour le film "Le chant de la fidèle Chunhyang" Rien n’a été créé, ce sont vraiment des chants traditionnels.


CZ
: Comment avez-vous choisi l’actrice
Oh Jung-hae, qui interprète la chanteuse du film ?
IKT
: Oh Jung-hae a débuté dans mon film "Le chant de la fidèle Chunhyang" en 1993. C'est une chanteuse qui a eu un grand maître du Pansori comme professeur, elle a une grande pratique et a gagné plusieurs Prix. C’était bien sûr l’actrice idéale pour le rôle !

CZ : Est-ce que des cinéastes ont une influence sur votre cinéma ?
IKT : J'ai vu beaucoup de films de plusieurs pays, qui m’ont plus ou moins tous influencés. Mais en fait, le plus important et le plus difficile, c’est de savoir s’en échapper pour trouver son propre style.
CZ : Quel regard portez-vous sur les jeunes cinéastes du cinéma coréen ?
IKT : La jeune génération est devenue le porte-drapeau du cinéma de Corée. Il y a beaucoup de sérénité chez eux, et aussi beaucoup de classe qui attire le public. Mais mon petit souhait serait qu’ils essaient de mettre plus de représentations de notre vie dans les films.
Im kwon TaekCZ : Vous considérez-vous comme un cinéaste du social ?
IKT : Au départ, je faisais des films de série B et même de série C qui ne traitaient pas de la vie des Hommes. Après la guerre de Corée, l’aspect idéologique du conflit m’a fait réfléchir : le fait que la guerre ne fasse que des pertes humaines, que le pays soit sinistré… Alors j’ai réfléchi à la vie et au respect des êtres humains et j’ai décidé de faire revivre la spécificité coréenne : nos arts, nos traditions…
CZ : Dans vos films, on retrouve souvent des personnages qui ne vivent que pour l’Art, notamment dans "Ivre de femmes et de peinture" et dans "Beyond the years". Est-ce une situation qui vous est personnelle ou tout simplement qui vous fascine ?
IKT : J'aspire justement à aller vers ces artistes qui se sacrifient et ne vivent que pour leur Art. Je me dis que ça doit être vraiment bien d'être ces personnes-là. J'imagine que c'est parce que justement je n'y arrive pas moi, que je le mets dans mes films.
CZ: Un projet de 101ème film ?
IKT: J’y réfléchis…

Propos recueillis et photos : Thierry Vaslot (A.C.R.)
 

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